mardi, 19 avril 2016

Vous l'attendiez tous...

Leeloolène au clavier !

Pour la BIG ANNONCE que tout le monde attend.

Le bébé est arrivé cette nuit à 2h47. Exactement comme Marloute en rêvait. Un accouchement très rapide et tout simple. (Je reprends là ses mots ;) )

Bébé est... UNE petite fille ! Une Petite A. toute mignonne (qui ressemble beaucoup à R. sur la photo que j'ai reçue).

Marloute est donc l'heureuse maman d'une "tribu de filles" comme Y. (le papa) l'appelle déjà.

Bienvenue A. et Félicitations à E., Y., R. et L !*

(*Oh on va bientôt pouvoir écrire Rallye avec tout ça :) )

mercredi, 20 janvier 2016

Voir les choses différemment

Après mon merveilleux week-end, où je suis allée voir ce film et où cela m’a donné envie de me bouger juste à coté de chez moi, via les collectifs associatifs de ma commune, je suis à nouveau malade. A plat, complètement, fatiguée complètement. Je me demande comment me bouger, comme faire en sorte d’arriver à faire des choses, comment me motiver.
Hier, je suis allée chez le médecin (enfin, depuis août et l’arrêt des antidépresseurs !) j’ai pu lui parler de plein de petits problèmes. D’un côté, je voudrais être arrêtée, mais une part de moi le redoute, car j’ai peur de la solitude plus que tout. Je suis même prête à ne pas prendre de congé parental pour ce dernier bébé ! Cet après midi, je verrai l’ostéopathe nouvelle et toute gentille, qui a réussi à enrayer les douleurs dorsales le mois dernier. J’espère qu’elle m’aidera à tenir jusqu’au bout de la grossesse sans ces douleurs chroniques qui me gâchent bien la vie.
Le dernier atelier CNV, lundi soir, était passionnant.
Il y a une vingtaine de personnes toutes différentes, avec des parcours et des envies diverses. Plusieurs sont sans enfants et veulent juste apprendre à communiquer différemment, arriver à exprimer leurs besoins, sans colère. On a l’impression d’apprendre une nouvelle langue ! C’est assez enthousiasmant de découvrir tout cela à 35 ans. Je réalise toutes les implications que cela peut avoir, dans mon couple, avec les enfants, au boulot, dans ma famille. Cela me rend plus indulgente.
Ce soir, si tout va bien, j’irais voir ce film. Cela ne va pas me réconcilier avec l’école, mais ces parcours alternatifs m’apprennent tant ! Je pense qu’il faut toujours se renseigner sur les chemins de traverses. Là est la vraie richesse, plutôt que les routes plates et trop droites ! Je rêve aussi de trouver un jour, deux jours, peut être trois pour aller voir Leeloolène. Avec elle, boire du thé, faire les magasins, feuilleter des magazines, parler, parler, parler….

mardi, 5 janvier 2016

La confiance et l'écoute

Les soirées sont douces.

Y. n’est là aucun soirs, je m’occupe des enfants. On rentre tard, on mange sur le pouce, dans de petits bols, on épluche des clémentines. Le sapin repart bientôt dans sa maison, il sera replanté dans les bois. Je caresse les cheveux de L., la change, lui donne son biberon, fredonne une chanson. Je lis des histoires à R., joue avec elle, cuisine, lui fait des massages, à l’huile essentielle de lavande, sur ses pieds et sur son joli visage « Les mains aussi un petit peu maman… ». Juste avant de dormir, je m’allonge contre elle dans son grand lit. J’écoute sa respiration s’apaiser, jusqu’à s’endormir, et moi je me repose. Cela fait une sorte de séance de relaxation qui n’en est pas vraiment une, avant de retourner dans le salon où je range leurs petites affaires comme je peux, car j’arrive de moins en moins à me baisser. Ce soir, une nausée persistante m’empêche de manger. Je me fais une tisane de verveine, irait me coucher comme ça. La faim viendra peut être pendant la nuit, tant pis. Demain, je ferais de nouvelles analyses, les premières depuis presque trois mois. Que ce suivi est léger comparé à celui d’un médecin lambda. Tout n’est qu’écoute et confiance. « Tu sens que tout va bien ? OK pour moi. » La sagesse des femmes.

vendredi, 1 janvier 2016

La très bonne année qui s'annonce

Bonne année à tous !

 

Cette année a commencé de la meilleure façon pour nous, avec les copains en pagailles qui débarquent parce qu’ils n’ont pas de réveillon. En quelques mails, tout était calé, au fur et à mesure que des gens, inconnus pour la plupart, se rajoutaient à notre dîner. Dîner mené d’une main de maître, car tout le monde a mis la main a la pâte. J’avais fait un foie gras délicieux, un chutney d’oignon, des tartes salée, et d’autres ont fait des rattes du Touquet (pour 15 !) et un agneau de 7heures, qui a été divin. Le fromage, les pains merveilleux et des gâteaux sur des vins délicieux ont complété cet ensemble.

Aucun enfant sauf un nourrisson d’un mois que l’on n’a pas vu de la soirée.

Trop de bruits, trop de rires, et moi qui au lieu de courir partout suit restée assise, voir vautrée sur un canapé, à demander qu’on m’apporte tel ou telle chose. Les copains sont partis à 5h du matin après un rangement sommaire, en vidant les poubelles. Ce matin, délice des délice, alors que Y. travaillais, S. la femme de ménage, est venue pour tout nettoyer. Pour la première fois depuis 15 ans que je fais des fêtes dans mes différents appartements, ce n’est pas moi qui ai passé la serpillière sur le sol collant de bière. Le balai avait été passé, les affaires étaient toutes rangées, il fallait juste donner un coup de propre, ce qu’elle a fait brillamment. L’appartement est étincelant, tout sent bon et moi j’ai passé la journée en pyjama.

Ce matin, je me suis rendormie dans mon lit après avoir lu le récit de l’avortement d’Annie Ernaux. Puis j’ai mangé devant un documentaire d’Arte, fait un tour sur facebook, réponde aux textos de bonne année, puis je me suis encore endormie jusqu’à presque 17h. Je n’ai pris ma douche qu’à 18h30.Dans mon ventre, le bébé s’agite par intermittence. Que 2016 sera belle, avec cette grande famille ! Je vais préparer une petite assiette de salade pour Y. qui revient, programme : petit film en amoureux et couché très très tôt !

 

Encore bonne année à vous, les lecteurs de l’ombre et ceux qui commentent qu'elle soit riche en tout.

 

Venez encore souvent ici, même si j’écris par intermittence, votre présence m’est douce !

Les bonnes résolutions de 2015 : BILAN

  •    
« Grandir » au travail, développer mon expertise, être force de proposition, devenir plus compétente, mieux gérer mes priorités et pouvoir me dire, en fin d’année, que je suis vraiment performante. : J’ai réussi. Ca s’est fait de manière beaucoup plus douloureuse que je pensais, en passant par de très grands moments de doutes et de découragement, mais je me suis sortie de cette année d’enfer, passée à me demander quand je serais virée pour incompétence. La psychanalyse que j’ai repris a beaucoup du aider à cela.

 

    Lier des liens là où je suis, là où je vis, mieux m’ancrer dans mon territoire. Cela passera par les gens, les projets, les actions sur ma commune. Je suis entrée dans une association de brasseurs sur ma commune, et j’ai un peu fréquenté un groupe de maternage. Je voudrais développer encore cet aspect cette année, d’autant que je serais beaucoup à la maison avec les enfants.

 

    Continuer à moins manger de viande et apprendre des recettes plus délicieuses les unes que les autres, sans protéines animales aucune (tout un programme !) Programme pourtant bien développé et complètement abandonné dès le mois d’avril, dépression et stress oblige. Je n’avais plus le goût, plus la force de préparer de bons petits plats, alors des végétariens, qui devait respecter un certains nombres d’aliments pour ne pas être carencés, cela a été au dessus de mes forces. Et puis la grossesse, a cause de l’anémie en fer, m’a mis dans un furieux appétit de viande. Peut être que je reprendrais cette voie quand le bébé sera né ?  

 

    Faire au moins trois voyages/projets dans l’année. J’aimerai visiter Lisbonne, le pays Basque et l’Ardèche, mais arriverais-je à faire les trois ? Alors là, je suis la première à me surprendre, mais non seulement j’ai fait les trois, mais en plus, j’ai découvert l’Isère merveilleuse, un bout de Provence, pour le travail, je suis partie seule en Savoie, en Normandie, au Congo, dans la région Centre. Et nous sommes aussi partis ensemble sur la cote d’émeraude, pour de magnifiques vacances. Cette année, c’était celle des voyages et des vacances c’est sur !
 
    Essayer de moins ressentir le stress. Pour cela, pas le choix, il faut prendre soin de moi (j’ai du maaaaaaal en ce moment, c’est terrible !) Je sais ce dont j’aurais besoin : des massages, du sport, de la méditation, de la marche, de l’écriture le matin, des sorties entre amies, des bains…. Hum, que du bonheur en fait ! Alors là, cela a été complètement raté. J’ai du être mise sous antidépresseurs pour tenir le coup, puis un mélange de fleurs de Bach et d’oméga 3 et je suis encore souvent submergée par un stress intense qui me paralyse, et des pensées omniprésentes la nuit.Ni massages, ni détente, un peu de sport heureusement. J'ai découvert la joie du vélo.



    Mettre des sous de côté à partir d’avril, quand Y. aura repris le travail, pour faire un graaand voyage dans deux ans. Mon rêve ? Partir quelques mois sans solde, une sorte de demie année sabbatique, pour visiter une partie des Etats-Unis, comme la ville de Portland ou San Francisco. Raté raté raté. Trop de voyages cette année, trop d’envie. Mais la bonne chose c’est que nous avons acheté la cuisine et qu’elle devrait être montée en ce début d’année.

 

    Faire entrer un peu de nature dans ma vie. Cela me manque. Beaucoup. Je l’ai fait un peu : j’ai refleuri mes fenêtres, j’ai fait des plantations en bocaux. Je voudrais plus encore, des animaux, des clapiers, des terrariums, des aquariums, un grand jardin et des arbres..

mardi, 29 décembre 2015

Au lit !

Blottie sous ma couette depuis plus de deux heures, je fais du télétravail.

Je lis des emails, réponds, fais du facebook pour mon entreprise. Cet après midi, j’avais un rendez vous avec ma sage-femme. Le bébé, petite fille ou petit garçon, on ne sait pas et on ne saura pas (sauf gaffe d'un échographiste), va bien. Je m’en veux un peu de ce rythme effréné que je lui fais vivre, à lui qui n’a rien demandé. Je me souviens des longues séances de massages pendant la grossesse de R. ou des séances de relaxation pendant celle de L.. Et pour ce petit bébé, alors que je suis déjà à 5 mois et demi et que la grossesse est bien entamée, rien du tout !

Il est tout petit, une crevette de 400 grammes selon les estimations, mais moi, je sais, je sens, qu’il va très bien. Je ne m’inquiète pas, laissant l’inquiétude aux soignants, à moi la belle confiance de sentir en moi un petit bébé vigoureux qui tape et me répond quand je pose ma main chaude contre ses minuscules pieds.

Les enfants ne sont pas chez nous, restées toutes les deux chez mes parents et mes beaux-parents pour la semaine. Elles font du vélo, des balades, s’amusent dans le jardin. C’est toujours mieux qu’être ici à faire des lessives et passer leurs journées gardées au centre de loisir ! Alors, on en profite, avec Y. pour aller au cinéma, se promener, aller manger ensemble, ou simplement écouter en entier une émission de radio passionnante. J’aime ces petits moments volés dans la course quotidienne avec les enfants en bas âge. Juste savoir une infusion le soir, sur le canapé, en lisant les Inrocks et se disputer pour savoir quoi aller voir au cinéma.

A côté, les journées de travail paraissent bien faciles sans la course du soir !

lundi, 21 décembre 2015

Le virus

Dès le premier jour des vacances, j’ai été terrassée par un virus.

Une sorte de gastro, légère, qui colle une nausée et des crampes au ventre toute la journée. Je n’arrivais plus à rien, et pourtant il y avait tant à faire : les derniers cadeaux, du ménage dans l’appartement, de la cuisine, des courses, se préparer pour aller tous dîner chez des amis à l’autre bout de Paris. Sur le quai du métro, préparée, pomponnée, chaussée des chaussures à talons que j’étais allée chercher deux heures plus tôt chez le cordonnier, j’ai failli faire demi-tour. Plus la force. Je me suis dit : je fais l’effort d’aller jusqu’à leur porte et puis je repars chez moi. Je m’allongerai, je lirais le dernier roman de Barbara Kingsolver, je me ferais une tisane. Au lieu de cela, j’ai monté les escaliers, je n’ai embrassé personne, prétextant un rhume encore présent et j’ai mangé, de toutes petites quantité. Au retour, à minuit, je n’étais plus que l’ombre de moi-même quand je me suis couchée. Le lendemain, deuxième jour des vacances, je n’ai pas vraiment réussi à me lever. Ma sœur est passée, Y. est allé acheter un petit canard aux abricots pour le midi et le parrain de R. est venu à la maison pour l’emmener au cinéma.

Ce matin, après une nuit très agitée, je me suis réveillée quand L. a pleuré, j’ai veillé une heure puis j’ai demandé à Y. de me remplacer, à 9h du matin. Je me suis rendormie, d’un sommeil lourd, jusqu’à 11h. Le bébé tape dans mon ventre à intervalle réguliers, entre deux crampes intestinales qui me vrillent l’estomac. Il me reste toujours deux cadeaux à faire. Ce ne sera pas loin, à quelques minutes à vélo seulement. J’aurais peut être le courage, cet après midi qui sait…

jeudi, 26 novembre 2015

Rêver à tout ce que je pourrais faire

Chaque jour qui passe, je bénis d’habiter au rez de chaussée.

Quand on a des enfants en bas âge et qu’on est enceinte, on mesure sa chance, surtout quand je compare avec nos voisins du 5ème, qui remontaient leur enfant, leurs courses et leur lourde poussette….Noël approche et comme à mon habitude, je ne suis pas avancée. Aucun cadeau commandé, des idées mais pas tout, bref, ce sera encore une affaire de dernière minute, et sans doute pas une affaire d’ailleurs ! Je sens que je vais encore me ruiner inutilement, que je vais faire des pas de coté, que je ne taperais pas toujours dans le mille. Et puis il y a tant de personnes à contenter ! Cela parait impossible et chaque année, je m’emmerveille des cadeaux imaginés pour les uns et les autres. Pourtant, je ne suis pas encore dans l’ambiance de Noel. Je voudrais faire tant de choses : des décorations dans la maisons, sur les vitres, faire un calendrier de l’Avent, mais comme chaque année, je me laisse prendre par le quotidien et je ne fais pas la moitié de ce que j’aurais aimé… Je suis toujours ébahie devant ceux qui font le centre de table, la couronne sur la porte, qui façonne chaque cadeau avec amour… Moi cela ressemble toujours un peu à une défaite, je dégaine la carte bleue, entasse les paquets et distribue en croisant les doigts pour que cela plaise à la personne. Le souci est que chacun chez nous offre des cadeaux à tout le monde. Cela donne une cacophonie et un déluge qui donne la nausée de présents parfois kitchissimes et donc pas toujours appréciés.

Cette semaine, je sens que le week-end va passer trop vite. Je voudrais aller voir mon amie G., lui apporter un peu de réconfort parce qu’elle est alitée, je voudrais aussi faire une exposition, terminer le livre merveilleux d’un ami qui écrit divinement bien, aller à un festival à coté de chez nous et me faire une séance de cinéma bien précise avec deux copines. Mais je sais très bien que jamais tout cela ne rentrera dans deux jours, avec l’impératif des siestes, des courses et de tout le reste. Mais cela ne m’empêche pas de rêver.

mercredi, 4 novembre 2015

Les rêves

Je ne suis pas encore à 4 mois de grossesse et mon ventre est déjà très proéminent. Je n’ai déjà plus besoin de demander de place dans le métro. Ou que j’aille, on se lève, on me tape sur l’épaule, on s’efface, on s’excuse si on m’aperçoit alors que je suis restée plus d’une minute debout dans la rame. Hier, un homme m’a attrapée par le sac : "Sientate !" m’a-t-il dit fermement. J’ai souri en m’asseyant, l’ai remercié en espagnol aussi. L’entendre m’a rappelé mon expérience espagnole, mes trois mois passés là-bas, alors que j’allais si mal et je m’imaginais passer par la fenêtre de l’entreprise où je travaillais. J’aimais la façon dont les gens me traitaient dans la rue, leurs petits mots, « Nena », « pequena » qu’ils employaient pour me parler. J’aimais cette sollicitude, cette bienveillance, qui me rassurait.

Lundi, je suis retournée dans le 17ème, sur ma pause déjeuner, pour faire refaire ma prescription de Fleurs de Bach. Entre-temps, l’eczéma qui était parti pendant les vacances est revenu. La nuit, je suis réveillée en sueur en m’imaginant que j’ai écris une énorme bêtise dans un article, qu’on s’en rend compte et qu’on m’humilie publiquement comme la pire journaliste de la planète. Ces rêves, ces « fantaisies » comme dirait ma psy, qui m’assaillent, nuit après nuits et à certains moments de la journée, font la part égale avec les rêves où je perds l’un ou l’autre de mes enfants. J’imagine des morts violentes, des accidents, des catastrophes. Je n’arrive plus à fermer les yeux, ni à éteindre la lumière, tant ces images sont présentes. Alors, je lis. Je lis des livres pour le travail, sur la maternité, l’accouchement, tout ce que je dois lire, à moitié par intérêt à moitié par passion. Parfois, quand l’angoisse est trop forte, je me relève et je passe une tête dans la chambre des filles. Elles dorment chacune dans leur petit lit. Je contemple R., sa chevelure d’or désordonnée, sa jambe qui sort de la couette, le livre dont elle regardait les images encore sur son ventre. J’entends la respiration de L., sa joue contre le matelas, ses deux doigts presque encore dans sa bouche, qu’elle suçote pour s’endormir. Je ne peux pas les embrasser sur les cheveux, à peine m’approcher pour respirer leur odeur, car ni l’une ni l’autre n’a un sommeil de plomb. Mais je les contemple longuement. J’aime leur bras ronds, leurs mimiques de toutes petites, et même leurs brusques colères, qui ne sont la plupart du temps que des marques de fatigues extrêmes, même si dans un premier moment elles me donnent toujours envie de leur crier dessus. Je contemple mes deux petites filles, ces deux enfants si différentes, cadeaux inespérés, et je m’émerveille. De ce qu’elles sont, de ce qu’elles deviendront, même si je voudrais retenir ces moments pour la  vie entière. Retenir leurs fous rires, leurs bras qui se tendent, leurs « Je t’aime maman d’amour » dont je voudrais imprimer de toutes mes forces la phrase au fond de mes oreilles.

C'est bête ces idées noires. Mais je n'y peux rien, je n'arrive pas à m'en défaire, cela fait presque partie de moi à force.

La nuit je rêve que mes enfants meurent et chaque matin, les voir se réveiller me ferait presque pleurer de joie.

lundi, 2 novembre 2015

Un bien fou

J’ai couché les enfants et je ne vais pas tarder à faire pareil.

Ce matin, je n’ai pas réussi à me lever. Impossible, j'étais collée à la couette et Y. dormait aussi. Nous nous sommes levés trop tard, trop tard pour l'école, à 8h20, mais heureusement, nous avons réussi à ne pas trop nous affoler et à faire manger R. avant son départ.

Pourtant, toute la semaine, tous les deux, sans enfants, nous n’avons jamais mis de réveil. Nous nous sommes couchés tôt presque chaque soir, épuisés par les longues marche dans la ville, tout cet air frais, ces senteurs, ces découvertes, ces discussions dans plusieurs langues, avec notre hôte hongrois, son amie et les différentes personnes rencontrées pendant ces quelques jours dans la capitale portugaise. C’est peu dire si j’ai adoré ce séjour. C’était si reposant, si dépaysant, si bon de se retrouver à deux, de pouvoir déambuler, manger quand cela nous chantait, s’arrêter dans une gargotte, boire un café, un mojito (ou un virgin mojito pour moi) manger d’extraordinaires pâtisseries, boire des jus de fruits frais, repartir à l’assaut des collines, prendre un tramway bringuebalant quand enfin les touristes avaient déserté les lieux et retrouver Z. dans un bar de l’Alfama. J’ai aimé notre petite chambre sous les toits, dans un appartement charmant trouvé sur Airbnb. En quelques heures, nous avions déjà nos petits repères, dans ce lieu charmant, décoré avec goût, où tous les meubles provenaient des puces, un peu comme chez nous. 

Le dimanche, nos enfants ont poussé des cris de joie en nous retrouvant au petit matin dans la cuisine des parents de Y. Elles aussi avaient passé une bonne semaine, apprenant plein de choses et découvrant tant avec leurs grands-parents. Je sais que les prochaines vraies vacances ne seront pas avant longtemps, et cette escapade, cette échappée_belle avec mon amoureux, main dans la main et passant les journées à roucouler et à nous embrasser, nous ont fait un bien fou.

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jeudi, 22 octobre 2015

Pas plus malheureuse

Ce soir, je savoure mon moment.

Y. n’est pas rentré, parti à nouveau boire un coup avec ses collègues-amis. Moi je passe un moment avec la petite L., pense à ma grande R. qui cette semaine a apprit à faire du vélo toute seule, sans les roulettes, avec ses grands-parents. J’ai ressenti un tout petit pincement au cœur, l’envie d’être partout à la fois, auprès d’elle, au travail, avec Y. en amoureux, et m’occuper de la petite L. toute seule. C’est si facile soudain de ne s’occuper que d’un enfant. La mission cuisine de dimanche a été expédiée. Nous l’avons payé, elle arrivera sous 15 jours, restera plus qu’à la monter, le plus gros de l’affaire bien sûr. Je suis heureuse de reprendre l’aménagement de l’appartement, ce bien qui s’améliore de jour et jour, et que, j’en suis quasi sure, nous quitterons le jour où nous l’aurons à peu près terminé. Mais je m’y sens si bien, comme ce soir, où je passe de pièce en pièce, rallumant une bougie, lisant un roman sur le canapé du salon, en attendant Y. S’il n’arrive pas tout de suite, j’irais me coucher. Je suis tellement fatiguée, et ces vacances qui se profilent me feront tant de bien ! Nous partirons à deux seulement, confiant les enfants aux parents de Y. cette fois. Nos dernières vacances en amoureux avant sans doute un an ou deux, naissance du dernier bébé oblige, mais vacances ô combien souhaitées.

Samedi, nous étions à leur mariage, le mariage de l’amour, un couple si beau et si uni, une fête simple et belle, à leur image. Certains blogueurs étaient là, et cela m'a rappelé le temps d'avant, le temps de l'Assassin, des Paris-Carnets et des volutes de fumées, des bières bues et des échanges avec tous ces inconnus pas si inconnus. J’étais heureuse et débordée avec mon enfant si petit, et plusieurs fois, les gens, constatant ma grossesse en cours, m’ont parlé avec un ton très compatissant. Pour la première fois, j’ai ressenti comme de la gêne, et j’avais presque envie de dire, par défi, que bien sûr, j’allais y arriver, que bien sur, ce bébé ne serait pas du tout difficile à élever avec un enfant si jeune juste avant. Et puis je n’ai rien dit. Ce n’est pas grave, après tout, ce que les gens pensent. Oui, c’est sûr, je serais bien fatiguée. Mais quel bonheur, quel bonheur d’élever ces enfants, au final, alors qu’importe après tout, ce qu’ils pensent tous. Je serais fatiguée, certes, mais je ne pense pas plus malheureuse.

 

samedi, 17 octobre 2015

Réchauffer l'automne

Il s’est mis à faire froid cette semaine et j’ai demandé à Y. de nous remettre du chauffage dans l’appartement. D’habitude, nous attendons un peu, quelques semaines encore avant l’entrée dans l’automne, pour le mettre en route. Mais là, j’avais trop froid. Maintenant, il fait bon chez nous et je ne regrette pas. Je suis revenue de mon voyage chamboulée et ravie, avec une petite tourista qui ne me quitte pas depuis la semaine. Un moment j’ai eu peur pour le petit bébé que je porte, mais la sage-femme a balayé mes craintes, tranquille comme à son habitude. Elle est si calme et si sereine, alors qu’elle me suit pour la deuxième fois, j’aimerai que cette fois, tout se passe bien pour qu’elle puisse enfin rester à mes côtés jusqu’au bout. Cette semaine était dense. Je me suis couchée tous les soirs très tôt et malgré tout, ce matin, en accompagnant R. au train, j’étais encore épuisée. Nous avons fait un gros câlin sur le quai de la gare avant qu’elle ne monte dans le wagon, casquette junior sur la tête et gros sac à dos sur ses épaules. Cette semaine, ma grande fille a fêté ses 5 ans. Je m’emmerveille et m’effaie de ce temps qui passe, ce tout petit bébé devenu en quelques années cette si grande fille. Le mouvement ne s’arrêtera plus jamais et je sais que tout va s’accéler. Bientôt, plus jamais nous n’auront la trentaine et le monde devant nous. Bientôt, notre vraie jeunesse sera définitivement derrière nous. Bientôt, le dernier bébé de la maison n’aura plus de couches. En attendant, j’ai une année de minuscule nourrisson qui m’attend, ma petite L. qui est encore un bébé et je compte en profiter encore.

R. partie, je voudrais faire plein de choses. Ne sait pas si j’arriverai au bout de tout ce que j’ai prévu, notamment refaire la cuisine (quand ? Demain ?) Y arriverais-je seulement ? J’y crois encore.

En revenant du train, comme il faisait froid et maussade, j’ai acheté chez le boucher Jérôme de quoi faire une grosse choucroute, une surprise pour le déjeuner. Quand je suis revenue dans la maison, Y. et L. dormaient encore dans le lit. L. s’était réveillée mais s’était rendormie contre son papa. Je suis allée me glisser sous leur couette chaude, sentir la petite main de L. heureuse de retrouver sa mère, qui s’est mise à babiller doucement dans son sabir incompréhensible.

Cet après midi, j’ai fait une longue sieste, de plus de deux heures. Je me réveille un peu nauséeuse, un peu frileuse. Je me fais un thé brûlant, de cette marque que je découvre et qui est délicieuse. Ce soir, notre ami J. dédicace dans le 18ème et je passerai peut être. Surtout, ce soir, nous allons au mariage de deux personnes, l’une rencontrée via les blogs, l’autre sur le travail, pour lesquelles nous sommes très très heureux de célébrer l’union.

L’amour, la vie, les mariages, les bébés, le thé, le chat qui ronronne à côté de l’ordinateur et la musique d’Angus et Julia Stone qui m’accompagne.

samedi, 3 octobre 2015

L'invité surprise

Des bribes de musique s’échappent de la fenêtre, le voisin antiquaire met les enceintes à plein tous les week-ends et comme il fait très beau, j’entends des musiques qui se répètent inlassablement. Parfois, quand vraiment cela m’insupporte, je vais lui dire et il baisse le son, le temps d’une demie journée. Aujourd’hui, je suis bien. Un peu stressée, un peu tendue. Je dois faire mon sac pour mon départ en Afrique. Je serais absente la semaine et Y. a prévu de poser des jours de congé pour tout gérer.

Je dois encore terminer de préparer mon sac. Vérifier que je n’ai rien oublié, ni papiers, ni visa, ni carnet de vaccination, ni mes billets d’avion. Des chaussures de marche, un chapeau, de la crème solaire et de l’anti-moustique. Ce matin, j’ai badigeonné mes habits d’insect-écran, pour repousser des attaques éventuelles.

Ce soir, j’ai invité des amis, des voisins, à boire l’apéro et grignoter, pour fêter mon départ, l’automne qui arrive, ma nouvelle cuisinière qui me permet de faire plein de choses à manger, et fêter par la même occasion l’arrivée d’un invité surprise.

...

Depuis le mois d’août, j’ai appris que j’attendais un nouveau bébé. L’échographie est passée et la grossesse se déroule bien. A peine une fatigue (normale) et le ventre qui s’est arrondi d’un coup.

Demain, dans l’avion, je partirai avec ce minuscule invité niché au creux de moi et ne serait pas tout à fait seule pour ce voyage.

 

lundi, 28 septembre 2015

La journée comme ça

Ce soir, une fois les enfants couchées, je me fais un masque pour les cheveux.

Cela fait des semaines que je regarde mes boucles pendre lamentablement des deux côtés de ma figure. Si j’avais eu le courage et l’argent, je serais allée chez la merveilleuse coiffeuse de Fauvette, celle qui vous remonte l’énergie en vous découpant les mèches à l’aide de grands rasoirs japonais. J’aurais rafraîchi cette coupe qui a plus de 6 mois. Mais je n’ai ni le temps ni l’argent. Au lieu de cela, ce matin, j’ai emmené ma petite L. chez le médecin, avec des vaccins tellement en retard que j’avais honte. Heureusement, la médecin, très compréhensive, m’a déculpabilisée. Elle a observé L. et m’a dit que tout allait bien. C’est vrai qu’elle est super. Elle écoute, elle babille dans son langage, développe son humour, court dans mes bras, veut faire de plus en plus de choses toutes seule.

Le soir, souvent, avant de fermer la porte des enfants, je respire leur odeur. Je sens presque distinctement leurs deux odeurs d’enfants, et ce mélange me ravit le cœur et l’âme.

Ce matin, il faisait beau, je sortais de chez le médecin et comme je n’avais pas du tout prévu cette journée de congé, je n’avais rien rien rien anticipé. J’aurais pu regarder les horaires de cinéma, aller me faire masser, aller dans un jardin et lire au soleil, une heure sans être dérangée. Au lieu de cela, j’ai appelé une première copine, M. qui ne m’a pas répondu, puis R. qui n’a pas répondu non plus. J’ai traîné une heure dans le quartier, et je m’apprêtais à rebrousser chemin quand M. m’a invité à la rejoindre à l’école de sa fille. Nous avons partagé un repas express, puis un café au soleil quand sa fille est retournée à l’école. J’étais bien, à ne pas regarder la montre. Et puis la jolie Clem m’a rappelée, elle aussi se trouvait dans le quartier. Ni une ni deux, j’ai dévalé la colline pour la retrouver, avec l’impression que je ne l’avais pas vue depuis des mois, ce qui était le cas. Ensemble, se poser dans un parc, sur un banc, au soleil, sans se soucier des enfants qui nous entouraient, puisque ce n’étaient pas les nôtres. Ensemble, piquer des fous-rires et parler, parler, parler, jusqu’à ce qu’on aient plus de salive, jusqu’à ce qu’il soit vraiment l’heure d’aller chercher les kids à l’école, sous peine de se faire remonter les bretelles par la directrice.

Demain est un grand jour, alors je me suis fait belle.

Ce soir, Y. est resté boire des coups avec ses amis-collègues. Ce soir, j’ai fait un gommage, un masque visage et dans les cheveux.

Ce soir, je suis ravie de ma journée improvisée, de ces heures volées sur les tâches à faire et de ces papotages au soleil.

 

 

dimanche, 2 août 2015

Les petites vacances

Retrouver les rivières d’Ardèche, nager au milieu des eaux vertes, turquoises et bleues, faire découvrir à mes filles le plaisir de grimper sur un rocher, de se sentir comme Robinson Crusoé, seule au monde, avec l’infini plaisir de la baignade après le soleil. Arpenter à minuscules pas, les petits pas de L. qui commence à marcher les villages médiévaux endormis,où l’ombre se fait rare dans les ruelles, ou passent seulement quelques chats et d’une fenêtre s’échappe un son de radio, France Inter.

Découvrir des coins que je ne connais, des villes comme Aubenas, Privas, Montélimar ou Nyons. Acheter de l’huile d’olive, de la tapenade, des croquants, des caillettes, des fromages et s’arrêter régulièrement au bord de la route pour acheter directement au producteur ses fruits à maturité cueillis la veille. Parler avec les commerçants, avec les villageois, avec les cafetiers et se dire que décidément, les gens sont vraiment gentils dans le commerce quand on quitte Paris !

Voguer d’une chambre d’hôte à l’autre, rêver dans des mas en pierre tous plus charmants les uns que les autres. Récupérer le journal immobilier du coin pour voir ce que je pourrais m’offrir avec mon appartement de banlieue.

Passer voir ma tante et mon oncle, partager un repas, repartir.

Ce matin, embrasser fort mes enfants, embrasser Y. et aller voir B. l’ami commun, qui vient d’acheter un très beau canut sur la Croix Rousse. Refaire le marché, une fois encore, comme il y a plus de 10 ans, acheter du saucisson brioché, des quenelles de brochet et partager un repas avec eux. Puis courir prendre le C13 et rejoindre en courant Lyon Part Dieu. Sauter dans le train à 14h04 pour un train partant à 14h04. Heureusement, heureusement, partant avec une minute de retard.

Ce soir, arriver chez moi seule, embrasser le chat, le caresser, papoter avec les voisins, leur donner un saucisson en échange de leur arrosage de plantes et partir rejoindre ma jolie L. à l’autre bout de la capitale pour l’aider à encartonner son appartement.

Et voir cette vie, la vie qui file, qui file, qui avance et qui va.

mercredi, 15 juillet 2015

Partir quelques jours à la mer avec sa bande de copains... sans les enfants

Quelques moments...

  • La reprise du dance floor a 3heures du matin alors qu’on croyait la soirée finie
  • Marcher sur l’asphalte, pieds nus, la nuit, un peu avant 5h du matin
  • Déguster les pancakes au Nutella de J.
  • Parler des grossesses, celles qu’on imagine, celles passées et les futures avec les copines
  • Manger des sardines grillées
  • Installer ses serviettes en étoiles sur la plage, se passer mutuellement de la crème solaire et lire Closer et Voici
  • Papoter sur les transats.
  • Dormir tous les jours jusqu’à 11h.
  • Jouer à des jeux idiots et s’étouffer de rire
  • Regarder des photos de nous il y a 10 ans et se trouver encore plus beaux
  • Commander un buffet de spécialités basques, les manger au bord de la piscine en mettant notre propre musique sur les enceintes blue-tooth
  • Se prendre des énormes vagues dans la tête en rigolant
  • Ecouter la super playlist de J.
  • Danser avec ses talons trop longtemps, continuer même si on a mal aux pieds parce que la musique est géniale
  • Applaudir le DJ
  • Faire en moyenne une blague toutes les 3 minutes et rigoler comme des ado
  • Contempler le très grand magnolia dont les fleurs commencent à s’ouvrir
  • Louer une villa de luxe à 24 en faisant croireà la propriétaire qu’on sera seulement 14
  • Fêter les 40 ans de M. en chantant des chansons à la guitare
  • Enchainer les parties de tarots en fumant des cigarettes
  • Entendre les premières mesures de Toxic et se dépêcher de finir sa caïpirinha pour aller danser
  • Lire tout un article de Télérama sans être interrompue
  • Prendre le bateau pour aller manger des tapas à 10 minutes, en Espagne
  • Déguster un plateau de fruits de mer et sa mayonnaise maison
  • Faire chier tout le train du retour en buvant l'apéro et en parlant trop fort

 

Le lendemain matin, après s’être couchée une dernière fois à 2h, être réveillée à 7h40 par les cris de joie de ses filles.

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samedi, 4 juillet 2015

Dans la chaleur humaine

Aussi étrange que cela puisse paraître, j’aime ce Paris moite. Dans le bus bondé et non climatisé, je sens monter le long de mon dos des petits frissons, de plaisir et de chaleur mêlés, un peu comme on peut ressentir à la plage, sur le sable chaud. Les odeurs ne me dérangent pas, je me serre moi aussi à l’endroit le plus respirable et je me plonge dans un nouveau livre.

Des fois, je prends une revue immobilière. Je rêve à des appartements avec terrasses, ou des maisons avec jardin en plein Paris. 2,5 millions seulement? J'en prendrais deux ! Je rêve, dans le métro bondé, à une vie richissime, où je fabriquerais des cabanes en bois pour mes enfants dans notre grand domaine.

Au travail, le chef est parti. Je suis seule dans le grand open-space. J’écoute Portishead, Eminem et Gossip très fort. J’arrose les plantes, je cale des interviews pour cet été, comme autant de bouteilles à la mer. Je n’en reviens pas d’être en juillet. Il y a une éternité je commençais dans ce nouveau magazine, c’était hier. Je gère tout cela et le soir, je ne rentre pas. Mardi, je suis allée au cinéma, après ma séance de psys. En sortant, j’ai remonté le canal de l’Ourcq, au milieu de tout ces jeunes gens. C’était moi qui étais assise là, il y a 10 ans, sirotant une bière chaude, au milieu de tous mes amis. Je me sentais bien, à passer au milieu d’eux, écoutant d’une oreille leur conversation : des premiers tafs, des CDD, des mecs et des filles qu’on drague.

 

Vendredi soir, je ne suis pas rentrée non plus. Notre ami donnait un concert, la fosse était pleine, et c’était tous nos copains. Les mêmes qu’il y a 10 ans, le petit groupe d’une dizaine s’est étoffé. Certains sont sortis ensemble, ont fait des enfants, mais la plupart ont ramené copines et copains et de nouvelles relations se tissent avec les unes et les autres. Le soir en sortant, nous sommes tous allés boire un dernier verre. Au lieu d’un demi, nous avons les moyens maintenant de nous payer des bouteilles entières, dans des sceaux de glace, de leur meilleur rosé. Vers une heure, je suis rentrée, tenant Y. par la main. Passé minuit, il fait encore 30° dehors. Nous rentrons chez nous, les oreilles encore bourdonnantes du merveilleux concert de notre ami, qui a vraiment mis le feu et fait le show. Je me souviens de ses débuts, lui raide au milieu de la scène, yeux fermés pour ne pas voir le public. Il est maintenant debout, riant, blaguant, escaladant le premier balcon pour saluer les spectateurs d’en haut.

Nous avons tant changé en 10 ans et à la fois si peu...

lundi, 29 juin 2015

Après le week-end

Le week-end n’était pas reposant, mais très satisfaisant.

J’ai profité de ma famille plus que jamais, en partant avec eux trois petits jours. Bien sûr, c’est toujours trop court. La journée de voyage et celle de retour nous épuisent tous les quatre, surtout par cette chaleur. Mais c’est un plaisir incommensurable de « pâtasser » comme dirait ma mère, dans une pataugeoire avec 20 cm d’eau avec mon bébé dans son mignon maillot de bain taille 1 an, de faire du toboggan aquatique avec ma fille de 4 ans et de nager en la tenant sur mes épaules. Cela m’a donné un avant goût des vacances, même s’il reste encore un mois de travail, entrecoupé seulement de quelques jours sans enfants, avec les copains, au bord de la mer. Il faut d’ailleurs à tout prix que je m’en occupe. Nous partons le 25 juillet et je n’ai toujours rien réservé en Ardèche, où nous souhaitons descendre… Il serait temps que je m’en inquiète !

 

samedi, 6 juin 2015

Les flonflons de la fête du quartier

Il est un peu plus de 21h, j’ai lavé, fait manger, débarbouillé et couché mes deux petites filles.

Je sirote une bière belge, pas une que j’ai brassée, - qui ne sont pas encore parfaites, manquent de goût et de longueur en bouche,- non, une bière toute simple mais efficace, que je bois à petites gorgées devant le clavier de mon ordinateur. Par la fenêtre donnant sur le jardin, j’entends, par delà le mur, les flonflons de la fête de quartier qui bat son plein. C’est la fête chez nous mais ce soir, je n’ai pas le courage de sortir. Je suis bien là, à sentir le vent tout doux, tout frais, passer dans mes cheveux, et savoir que bientôt, très bientôt, j’irais me coucher, car il n’y a rien de meilleur à mes yeux, pour une maman fatiguée, que d’aller se coucher à 22h comme les poules.

Le salon est sens dessus dessous. Y. est parti depuis trois jours seulement et ne rentrera pas de la semaine. Je laisse les livres étalés, les jouets, les tupperware que la petite L. est allée piquer dans le placard et les reliefs de repas qui sèchent autour de sa petite chaise. En ce moment, nous testons, elle et moi, la DME. C’est étonnant, souvent un peu désespérant, mais elle progresse de jours en jour, ravie de découvrir de nouvelles textures une fois qu’elle m’a vue grignoter sous ses yeux brocolis vapeur, concombres entiers, morceaux de fromage et pâtes complètes. Bien sûr, elle hésite encore, goûte et recrache parfois, fourre encore une moitié de banane dans sa bouche avant de réaliser que non, décidément, elle va s’étouffer et ce n’est pas une bonne idée, mais elle teste, essaye et m’impressionne. Elle a 13 mois. Par deux fois, aujourd’hui, au bac à sable, je l’ai vue se lever, accroupie en partant du sol et se redresser droite comme un I, sans se tenir à rien. On la sent à l’aise dans ses mouvements, et je sens que les erreurs que j’avais fait avec R., en entravant sa motricité, n’auront pas lieu avec L., et cela me réjouit.

J’ai passé une partie de l’après midi avec mon meilleur ami R., le parrain de mon ainé. Dans le parc, nous avons mangé des glaces, rit des remarques des filles, demandé 10 fois à ma petite R. de ne pas nous interrompre et repris 20 fois nos conversations sans nous souvenir de quoi nous étions en en train de parler.

Ce matin, j’étais chez Merci, avec les deux enfants. En sortant du magasin, L. dans le dos, R. dans sa trottinette devant moi, j’ai faillie être fauchée par un vélo, sorti d’on ne sait où. Le conducteur, un jeune père avec son enfant, m’a heureusement évité. Le temps qu’il s’éloigne, j’ai reconnu A., un ami proche, qui ne m’avait pas reconnue. C’est drôle Paris parfois.

Ce soir, en rentrant du parc, la poussette chargée, c’est une collègue à moi que je croise soudain dans ma rue.

Ce soir, je suis la plus heureuse du monde : l’appartement est en bazar, la belle C., ma chatte sublime au pelage si doux, dort paisiblement à coté de mon ordinateur. Ma bière est finie, dehors la fête continue. Moi je vais rejoindre ma couette, mon livre. Rien ne peut me faire plus plaisir. 


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vendredi, 22 mai 2015

Maman

Je suis partie à 19h de mon travail, (heure à laquelle normalement je rentre chez moi pour prendre le relais de la nounou auprès des enfants).

Je suis partie en courant, en laissant tous mes dossiers étalés, les articles à moitié terminés envoyés en catastrophe sur mon mail personnel, pour pouvoir les retravailler ce soir. Je suis rentrée en maudissant Y. de terminer, systématiquement plus tard que moi, et qui ne s’en fait pas, lui. Je suis rentrée, dans le bus bondé, debout, compressée, écrasée, j’ai couru, pour être à l’heure. Quand je suis arrivée, heureusement, E. la nouvelle nounou, avait baigné les enfants. Mes filles étaient en pyjama. L’une avait fini de manger, l’autre terminait son repas. La nounou partie, je suis allée coucher L. Toutes les deux dans la chambre, je lui donnais son biberon. Elle s’est amusée avec, le penchant au dessus de sa tête, pour que quelques gouttes l’éclaboussent. Je protestais mollement contre son expérience, curieuse moi aussi de voir ce qu’elle cherchait à faire. Elle buvait, puis soulevait le biberon au dessus de son visage jusqu’à ce que le lait coule. Je regardait les gouttes, blanches, d’un blanc éclatant, qui coulaient, de sa joue, jusqu’à son cou et qui tâchaient ma jupe noire, la très grande jupe noire à volant que je mets souvent en ce moment. Je me suis dit que ce n’était pas grave, de voir ce lait sur ma jupe noire et j’ai juste enlevé le biberon des mains de L. qui visiblement n’avait plus faim. J’ai couché ma toute petite, m’enivrant de son odeur de bébé, endormie à moitié sur mon épaule, suçotant ses doigts, ma petite fille qui sent la bave et le lait, le petit pot industriel et le savon. Je me suis dit que c’était vraiment une folie, que ce rythme-là, que cette vie-là, ces journées à rallonges, ces heures qui n’en finissent pas.

Ce soir, dans notre grand lit, ’ai lu à R. la suite du livre de la jungle, dans la version de Disney. Trois pages tous les soirs. Nous arrivons à la fin, quand Shere Khan le tigre va dévorer l’enfant sauvage. R. se blottie contre moi. Nous lirons la suite demain. Je la porte jusqu’à son lit. Il est 21h30, Y. n’est toujours pas, il faudrait que je termine ce travail, pas terminé tout à l’heure, dont je n’ai ni le courage ni l’envie. Je voudrais m’endormir dans l’odeur de mes filles, m’enivrer de leurs petits visages poupins et ne jamais me réveiller.

M’endormir pour toujours dans leur senteur de bébé, moi qui régulièrement, m’étonne encore d’être leur maman.

 

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