Des trucs d'auteur

Des machins, des bidules, des idées, des petits boulots, des pistes, on creuse....

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dimanche, 19 janvier 2020

Ecrivaine

Depuis quelques semaines, quelques mois, j’écris un roman.

L’idée était là depuis longtemps, mais elle a soudain pris forme. Depuis, je ne peux pas faire autre chose que suivre cette intuition qui m’obsède. Pendant ma douche, j’ai des idées de dialogue, quand je mange, je pense à ce que dirait tel personnage ou tel autre. Même quand je promène le chien d'or, cette chienne fabuleuse qui partage ma vie (et dont il faut à tout prix que je parle dans un prochain billet), je pense encore à ce que je voudrais écrire.

Cela me ravit. C’est comme une histoire d’amour qu’on vit en secret et qui ne peut se déployer que lorsqu’on retrouve enfin l’autre, son amour de papier.

Y. prend bien cette obsession. Il m’appelle « sa petite écrivaine ». Il ne sait pas à quel point je doute, à quel point je suis persuadée que tout cela n’est qu’une sombre merde. Qui s’intéresserait à cette histoire ? Qui pourrait trouver cela intéressant ? Au contraire, ne va-t-on pas m’agresser à mon tour, trouver que j’en fais trop, que c’est honteux ?

Je me pose les questions que tous les auteurs se posent, surtout je pense ceux qui comme moi n’ont jamais publié de roman. C’est le vilain censeur posé au dessus de l’épaule qui parle dans ma tête. Celui qui dit que tout cela est nul. Que cela ne sert à rien.

Et pourtant, quand je me retrouve devant ma table et que je regarde toute cette matière, cette histoire qui se déploie petit à petit, je m’émerveille. J’ai réussi à écrire une partie de l’histoire, peut-être les deux tiers, peut-être la moitié. Je me sens fière et incrédule.

Quand, aux vacances de Noël, j’ai prévenu ma mère et ma sœur que j’avais commencé à écrire un roman, ma mère a eu un air entendu. Elle m’a dit « Bien sûr, ton roman. » Et c’est comme si, alors que nous nous parlons si peu et que l’on se voit encore moins, c’est comme si je lui révélais quelque chose qu’elle avait toujours su de moi avant même que je n'en prenne conscience.

Je suis une écrivaine.

vendredi, 8 novembre 2013

L'écriture ou la vie

Je traîne depuis bientôt 15 jours un rhume qui n’en finit plus de m’épuiser. C’est R. qui me l’a passé je pense, le même qui l’a conduite à faire une infection pulmonaire. Le mien est resté sagement dans les sinus, mais m’a littéralement pourri la vie.

Hier, inquiète de ma fatigue trop lourde, j’ai fait un saut chez mon médecin traitant. Tension à 10, tu m’étonnes que je me jette sur le siège du métro dès que j’en vois un de libre.

Y. rentre demain en fin d'après midi et moi, j’aurais encore un colloque dimanche. Il sera passionnant et je veux à tout prix m’y rendre. Mais mon corps, semblable à une pierre, me soutiens le contraire. On verra qui gagnera le match après demain. D’ici là, je ne vais pas trop forcer. Demain, quelques courses avec R. et nous filerons à la bibliothèque. Nous avons tout lu, tout vu. Il faut refaire le plein, repartir les bras chargés d’ouvrages, et lire, lire, lire, puisque je n’arrive à rien d’autre et que mon enquête piétine désespérément. Pfff, vivement que je m’y remette, enfin, enfin, ou que je trouve le temps, un temps, pour l’écriture. Ne pas écrire me tue, alors que c’est mon job tous les jours. Je ne sais pas comment font les autres.

 

vendredi, 28 juin 2013

Se bouger les fesses

A midi, j’ai mangé avec mon ami R.

Il part trois semaines en résidence d’écriture, aux frais d’une maison d’éditions. Je l’écoutais me parler, de ses envies et ses inquiétudes et je sentais monter en moi l’envie. Oui, moi aussi j’aimerai me retirer et écrire. Je sens bouillir en moi le feu des idées. Romans, nouvelles, essais, enquête, je sens que j’ai envie, moi aussi d’écrire. Les sujets sont là, l’envie aussi. Reste à passer à la réalisation.

Boostée par ce que me racontais cet ami, et aussi par les démarches d’autres amis, autour de moi, qui se bougent les fesses cette semaine, j’ai pris mon courage à deux mains. Cet après-midi, j’ai rédigé un synopsis d’une enquête qui me tient à cœur.

Je l’enverrai la semaine prochaine, à certains éditeurs.

On verra bien, on verra bien. Mais je sens, je sens bien, qu’à nouveau, là, j’ai envie, très envie, d’écrire au long cours. Espérons que celle-ci sera la bonne, et pas une énième tentative avortée comme j’en ai eu tant ces dernières années !

 

dimanche, 20 janvier 2013

Les livres et la création

J’écoute François Régis Gaudry en préparant un pot-au-feu. Dehors, il neige toujours aussi fort. Hier soir, un couple d’amis sont venus manger, soirée « Hamburgers-jeu littéraire ». Comme J. est écrivain, nous avons parlé livres et littérature jusque tard dans la nuit. Il vient de rendre son dernier livre, un petit récit de quelques 200 000 signes, qu'il a écrit en trois mois. Il semble fatigué, mais soulagé d'avoir enfin rendu le manuscrit à son éditrice. 

Je me suis levée tard, après 10h.

Y. s’était levé en même temps que R. aux alentours de 8h.

Longtemps, je suis restée vide et amollie sur le canapé, incapable de faire autre chose au lire le petit livre de Delphine de Vigan, « Les jolis garçons », boire du café, et tergiverser sur le moment opportun pour prendre une douche brûlante, qui achèverait sans doute de réduire ma gueule de bois carabinée. A moins que ce ne soit le contrecoup de la journée de la veille ? Samedi, avons parcouru Paris sous la neige de longues heures. Toutes les petites rues du 4ème arrondissement, d’habitude si bruyantes en cette période de solde, étaient soudainement vidées. Il était trop tôt ce samedi matin pour que les parisiens sortent faire les magasins. Chez une créatrice de vêtements passionnée et intarissable, nous avons acheté pour R. de jolis petites moufles en polaire moutarde, pour protéger ses petits doigts rougis de froid. Nous nous sommes réfugiés dans un café qui proposait des chocolats chauds à l’ancienne. Le serveur a offert sa grenadine à R., qui minaudait sur la banquette en cuir. J’aime Paris. Sous la pluie et le ciel d’orage, endormie sous la neige ou écrasée de chaleur, cette ville apporte toujours un certain réconfort. Mais elle vide aussi d’une partie de l’énergie. Contrairement à d’autres villes, comme Barcelone, qui vident et nourrissent dans le même temps la personne qui parcourt ses rues, ou comme le ferait une longue ballade en forêt, où l’on ressent ensuite une saine fatigue, Paris prend... mais ne rend pas. Et aujourd’hui, je ne peux quasi plus bouger, trop fatiguée par notre grande virée.

Vendredi, nous sommes allés ensemble au cinéma, voir ce film. Je n’en reviens pas que si peu de salles en France l’ai diffusé. J’aimerai que le plus grand nombre de gens voient ce documentaire sur un créateur aussi libre que Tomi Ungerer.  

Ce matin, Y. m’a ramené une lettre recommandée de mon éditeur.

Il m’apprend que, si longtemps après leur édition (2007!) mes livres invendus vont être détruits, à moins que je ne souhaite récupérer le stock.Ce que je n'envisage pas une seule seconde. Les enquêtes n'ont d'intérêt que quelques mois après leur écriture, mais se périment plus vite que les yaourts. Néanmoins, tous les ans, une petite dizaine de gens ont acheté le livre... je me demande qui sont ces lecteurs, intéressés par le sujet pour les commander....

L'éditeur joint à son courrier un joli chèque de droits d’auteurs…de 48 €. Je suis triste de savoir que ce livre ne sera plus disponible et soulagée aussi de tourner une page.

Il faudrait que j’arrive à écrire autre chose, un jour.

Un livre dont je serais fière.

Ce sera définitivement le défi de cette année.

 

vendredi, 4 mai 2012

C'est difficile

C’est difficile en ce moment.

Je veux créer et je suis bloquée. Au boulot, j’enchaîne les articles. Jusqu’à 12000 signes par jour, j’en écris 6 ou 7, puis j’enchaîne sur mes rubriques, les envois postaux, les coups de téléphones. Je jongle, et je ne me sens pas débordée, parce que j’aime profondément ça. Mais le soir, le soir quand je rentre, et que je lave/donne à manger/lis une histoire/donne le biberon à la petite, après je m’écroule. Littéralement. Je regarde des bêtises sur internet, j’attends Y. qui n’en finit jamais de travailler, je mets des bêtises sur Facebook.

Je ne peux pas créer.

Je me sens alors un peu vide et un peu morte,

avec

une sorte

de rage en dedans.

 

samedi, 3 avril 2010

Un jour peut être

Hier, j’ai pris les mains de R. dans les miennes, et lui ai annoncé la nouvelle.

Il était heureux, si heureux ! Il s’est levé de la table du bar pour me prendre longuement dans ses bras. Voulait tous les détails, pire qu’une copine addict.

Du temps a passé depuis ces années passées à Lyon, où immanquablement, il terminait à dormir chez moi après la tournée des bars. Le matin, je proposais un jus de pomme et du pain frais à tous ceux qui dormait dans mon salon puis je partais au marché sur la Croix Rousse, avec mon caddy de mémé.


Hier soir, nous avons parlé longtemps, longtemps, dans un restaurant au bord du canal de l’Ourcq, de littérature et de travail. Il vient de terminer son roman. Quatre ans de travail par intermittence, entre deux bouclages de son magazine.
Me l’a envoyé dès le point final.
Je n’ose pas encore ouvrir le document. Me sens honorée de sa confiance. Mélange de peur d’être déçue et d'excitation de voir un de mes pairs réaliser ce rêve que nous avons tous, écrire et publier des livres. Hier, Y. me parlait de S., sa copine de promo, qui vient de signer chez Actes Sud. Il y a aussi J. qui termine son troisième, qui devrait sortir en janvier prochain. 

Je rentre vers minuit, la tête bourdonnante d’idées, qui hélas s’essoufflent vite chez moi. Dur-dur d’enclencher et surtout de se tenir au processus de création !  Un jour, un jour peut-être…

vendredi, 4 septembre 2009

Réussir la première manche

Ai réussi à envoyer mon manuscrit à temps, le 2 août, tout juste. L’éditrice m’a envoyé un email suite à mon envoi de la dernière partie du manuscrit. Elle a écrit quelques phrases « Merci beaucoup » et aussi « L’ensemble sera très bien je pense ». Puis quelques heures après, un deuxième mail « Pouvons-nous nous revoir pour que je vous confie un autre ouvrage ? »
Je chantonne tout bas en classant mon bureau.
J’adore ça.
Ecrire des livres, je suis sûre que je pourrais en faire un boulot à plein temps, si cela ne me condamnais pas du même coup à vivre en dessous du seuil de pauvreté. Mais quand même, quel pied !

-plus tard-

J’ai pris une journée de RTT pour m’occuper de la fête du Pacs. Passé la matinée à faire les boutiques : trouvé chaussures, lingerie, passée chez les petites chinoises pour une épilation de rigueur. Puis ai passé l’après midi à faire la cuisine, avec F., qui s’est occupé de toute l’organisation de la fête. A deux nous avons fait : 2 quiches lorraines, 1 tarte tatin à la tomate, une tarte tomate-moutarde, une tarte poire/fourme d’Ambert, des brochettes de tomates/mozzarella, des brochettes de bonbons colorés. Reste encore deux gâteaux, des petits roulés, et des feuilletés fromage, et ce sera bon pour les petites choses à grignoter.

Ce soir, je suis vannée.
Il y a un anniversaire de 30 ans d'une copine de copine, mais je suis trop fatiguée pour bouger.
Tout est OK.
Je n’arrive pas à y croire. La playliste est finie, archi super, elle nous ressemble à tous les deux, Y et moi. Passant du Velvet à Bowie en passant par Chris Isaak ou Arcade Fire pour Y. et pour moi de TTC à Eminem, en passant par Fatboy Slim, Prodigy et Beyoncé.
Un petit bijou qui plaira à tout le monde… j’espère !

lundi, 10 août 2009

Tout à faire

Mangé une pomme du jardin de mes parents ce matin.

Laissé Y. endormi, bienheureux, lui qui profite de quelques jours de congés pour le PACS.

Il fait frais à Paris, on est bien.

Il y a tant à faire avant mes quelques jours de vacances !

Mails à envoyer, coups de fils à passer, infos à vérifier, à relire…

Je m’inquiète aussi pour mon livre, dont je n’ai écris que la moitié, alors que nous sommes bientôt, le 15 aout, plus que 15 jours pour rendre le manuscrit en entier…

Y arriverais-je ?

J’ai prévu de bosser dans le train, mercredi.

Il faudra ensuite recopier, faire relire, renvoyer le tout pour fin aout…

Hum-hum, cela me parait juste, et pourtant je procrastinise à tout va.

samedi, 20 juin 2009

Ecrire un livre

Quand j’écris un livre, il y a toujours des moments que j’aime et ceux que je redoute.
La première phase est ma préférée : la documentation. Je fouille dans les bibliothèques, prend des livres, lis des romans sur mon sujet, regarde des films, des livres de photos, des magazines qui parlent de ça. C’est la phase d’imprégnation, où je furète, je musarde, je me pose des questions. Déjà, dans ma tête, pendant que je fais la cuisine ou que je me lave les dents, des phrases se forment : je me pose la question de comment parler de tel sujet, vais-je aborder tel autre ou le laisser de côté.
Puis vient l’étape du plan. C’est une des plus douloureuses, avec la première réécriture. Je dois organiser mes idées dans un système cohérent. C'est-à-dire que tout ce qui était jusque là flottant doit se transformer en une succession de scènes logiques, qui plaira au lecteur, et avant lui à l’éditeur.
Puis vient le premier jet. En règle générale, je saute le plan et fais direct un premier jet. Cette plongée dans l’écriture est agréable quand je n’ai pas de plan, car elle me permet de parler de tout et de rien, de laisser courir mes doigts sur le clavier sans me préoccuper de ce que je raconte.
Quand vient la première réécriture, l'horrible, la terrible première réécriture, je réexamine le premier jet et dois le réécrire. C’est un véritable supplice : je remplace une phrase, modifie une tournure, déplace un paragraphe entier, tourne et retourne une phrase dans tous les sens. Ce stade là est terrible. Dans ma tête résonne des phrases qui viennent d’on ne sait où : « Tu ne sais pas écrire ! C’est n’importe quoi, c’est incompréhensible ! Toi, un auteur ? La bonne blague, tu es juste un imposteur. Les vrais auteurs n’écriraient jamais des choses aussi débiles… » Pour échapper à mes voix, je me lève du clavier et fais des millards de choses (au lieu d'écrire) du style : passer le balai, brosser le chat, me faire du café/du thé/à manger, descendre faire des courses, regarder un épisode de série….

Puis vient le moment où je dois, contrainte et forcée, me remettre à l’écriture, parce que l’échéance de rendu approche. J’ai beau me débattre, me plaindre, pleurnicher que je ne veux pas y retourner, je dois me rendre à l’évidence : il faut continuer.
Si je n’y arrive vraiment pas, j’envoie mon texte en relecture à une ou deux bonnes âmes autour de moi. Elles me donnent des pistes de réécriture et m’encouragent à continuer. Souvent, c’est Y. qui s’y colle. Il vient s’assoir près de moi et lis ma prose à voix haute. Il coupe, corrige, reprend, puis me redonne le clavier quand il sent que je peux continuer toute seule.
En règle générale, je rends toujours mon texte à l’heure, et même parfois un peu en avance sur le calendrier prévisionnel. Je ne suis pas du genre à travailler la veille ou à procrastiniser. Je me fais des retro planning et les tient bien en général. Mon moment préféré, est (comme tout le monde je crois) le moment où je découvre mon texte mis en page, avec les illustrations et quand il vient juste d’être imprimé. Je suis à la fois très fière et un peu intimidée.

Puis, chose très, très étrange, je le renie à la vitesse de l’éclair.
Assez vite, je déclare haut et fort que tout ce que j’ai écris me vient de mes relecteurs, que le livre est mal fichu, que les informations sont fausses et qu’il faudrait être fou pour l’acheter. Autant dire que la phase de promotion du livre, avec son cortège de radios et de télé est un enfer auquel j’ai échappé jusque là très régulièrement, en ne cherchant pas du tout à faire connaître le livre et si par malheur, quelqu'un venait me chercher pour en faire la promotion dans son média, j'envoyais balader les journalistes. Quelques rares fois où j'ai répondu à une interview, je me suis ridiculisée sur un plateau en répondant à côté de la plaque.
Parler de ce que je fais est horrible.
Je me trouve pathétique et je voudrais m’enfuir sur une île déserte sans téléphone portable pendant toute la durée de la sortie du livre. Autant dire que j’ai encore beaucoup de boulot devant moi avant de devenir un écrivain à succès. Mais, le plus étonnant, c’est que je retrouve toujours un enthousiasme intact quand je pars sur un nouveau projet…
Etrange non ? On pourrait faire un livre sur ce paradoxe d’écrivain.
Tiens, une nouvelle idée ! C’est parti !

 

jeudi, 4 juin 2009

L'impression de voler

Hier soir, j’ai mangé avec une amie auteur-réalisateur, qui a fait la même formation que moi. Nous avons invoqué de nombreux sujets : la rémunération, les projets, la créativité, l’écriture… Je suis rentrée chez moi un peu avant minuit. Le vent gonflait mon trench, j’avais l’impression de voler, de glisser littéralement sur le trottoir, tant j’étais heureuse et reboostée. Ce matin, je suis regonflée à bloc. Je veux tout faire, tout voir. J’ai l’impression d’avoir plein d’idées, pleins d’envies : des livres, des enquêtes, des piges….Je me sens surpuissante, comme si je pouvais enfin m’affirmer : je suis un auteur fécond. Je crée et j’ai envie de créer.

Hier, les éditions L. m’ont recontactée. Ils veulent que je passe les voir, à nouveau. Je me demande ce qu’ils vont me proposer. Je me demande à quel prix et si je ne sais pas encore si je vais accepter. J’espère en tout cas que ce cet état de joie va perdurer…et que je mettrais en route quelques projets! 

mardi, 12 mai 2009

Soi d'abord

Je regarde ma feuille d’impôt.
Mouais.
Evidemment, le chiffre n’est pas bon. Il faudra réfléchir, ressortir tous les bulletins de salaire de 2008, additionner, soustraire, recalculer et on devrait tomber à peu près d’accord. Il faudrait que je m’y mette, mais je le laisse de côté. J’ai bien mieux à faire…

Sur le mur de mon bureau, j’ai accroché une photographie d’un beau jardin. On voit des coquelicots en fête et des brassées de lavande.
C’est une photographie qui m’inspire, moi qui n’ai pas marché dans l’herbe mouillée depuis si longtemps, pas eu les joues griffées par des branchages, pas eu les habits crottés par la boue d’un chemin escarpé.
Je rêve un peu, tous les matins, en écrivant pour moi dans des carnets. Je fais cela depuis presque 4 mois. Avec la régularité d’un métronome, mais surtout, avec la joie d’un chien fou. Ce rendez-vous avec moi est important voir unique. Je fais le point, émets des hypothèses, divague sur la page.
Je viens de terminer de lire trois romans en 10 jours, et voudrais continuer sur ma lancée. Je me demande ce que moi j’écrirais le jour où je m’y mettrais.
Peut-être jamais.
Pourtant l’envie est là, alors que dans la même semaine, j’ai lu une critique négative de mon livre sur Internet et que les éditions L. m’ont retiré le projet de livre pour enfants pour lequel ils m’avaient contacté.
Bien sûr, j’étais un peu désarçonnée.
Mais je me suis dit qu’il ne fallait pas s’arrêter.
Au contraire. Il faut continuer, reproposer, réinventer, rechercher, humer l’air, et écrire toujours. Parce que je n’aime que cela… et que c’est un bonheur de le faire. Et tant pis pour les impôts !

jeudi, 16 avril 2009

Travail

Je bois une tisane.
Il est 22h22, j’aime les chiffres symétriques.
Pas vraiment des palindromes mais presque.

Je travaille depuis mardi sur une commande d’un livre pour les éditions L. Un vieux CV que j'avais envoyé il y a plusieurs années, dont l'éditrice s'est rappelé. Cela me plaît beaucoup, même si cela va me grignoter pas mal de soirées.
Hier soir, je suis allée avec des copines tester un nouveau cours de gym. Un mélange de capoeira, de samba, le tout à un rythme effréné. On termine le cours en exultant, ravies de danser et de se déhancher devant le beau corps du professeur, un jeune noir brésilien aussi musclé que beau.
Aujourd’hui, j’ai le corps tout cassé et je voudrais me coucher.

Il a fait presque nuit toute la journée. Je n'ai pas réussi à bien travailler...
Ce soir, j’ai refusé de sortir avec G. puis avec R. qui me proposait d’aller boire un verre.
Je peaufine mon texte, car mon premier rendu (la première double page) sera pour lundi.
Je ne sais pas trop ce que cela va donner.
J’espère que cela plaira !

dimanche, 15 mars 2009

Ecrivain

J’ai passé la soirée d’hier à discuter et à boire du vin rouge dans la nouvelle maison de G. Ses colocataires et nouvelles connaissances sont une jeune femme écrivain, un chef opérateur et un ancien comédien reconverti. Dans le tranquille 5ème arrondissement, nous mangeons un bœuf bourguignon, fondant sous le palais, dans la cuisine aux rideaux vichy, en buvant des verres de côte de Beaune. Le dessert consistera en plusieurs joints, partagés dans l’emphase de la discussion. Nous parlons d’écriture. Je suis toujours impressionnée par les artistes. J’ai quelques amis et connaissance « écrivains ». Certains ne font que cela, d’autres se partagent avec d’autres métiers. Mais tous ont un point commun : malgré les aléas de la vie, ils écrivent. Qu’ils soient publiés ou non. Qu’ils sortent en livre de poche ou soient invités dans des « salons du livre » paumés, comme mon ami J. qui nous a fait prendre des fous-rires en nous racontant ses ses mésaventures à Trifouilli-les-Oies. Je m’émerveille de leur force, leur assurance tranquille qui les pousse à créer, à écrire contre vents et marées. Moi je n’ai pas la même confiance, détruit mes personnages avant même de les élaborer. J’aime toujours rencontrer de nouvelles personnes, échanger avec eux. J’aime cette maison dans laquelle a atterri G. Une maisonnette sur deux étages, en plein cœur de Paris. Un rêve de blancheur, de douceur, pour trentenaires sur le bord de leur vie. La nuit est calme, presque chaude, quand nous rentrons avec Y. dans notre lointain 17ème. Nous passons devant la tranquille Notre-Dame, la Seine paresseuse et Saint Germain des Près. La nuit se déploie sur la Cité. J’aime notre vie ici.

mardi, 19 juin 2007

Gniark-grniark

Hier, j’étais à la bibliohtèque de Beaubourg.

Quel bonheur, mais quel bonheur, maintenant que les étudiants sont partis ! Plus de Bac, plus de partiels, la bibliothèque est déserte. Je n’ai plus à faire la queue au milieu des fumeurs, je n’ai plus à trépigner pour accéder à un poste informatique.

Pour quelques longs mois d’été, j’ai les bibliothèques de Paris pour moi, et je les partage avec deux SDF et trois mémés.

Quel bonheur mais quel bonheur !

mercredi, 30 mai 2007

La lecture pendant la journée

Je suis toujours étonnée que mes journées que je trouve épuisantes, ne sont pas aussi lourdes que cela.

Ce matin, j’ai fait un peu d’auto-promo pour mon livre. J’ai appelé les librairies du Cher, proposé une séance de dédicaces quand ils en auraient vendu quelques uns. Les libraires étaient ravis, moi aussi. J’ai fait partir 5 exemplaires du livre par la Poste. J’ai répondu aux mails les plus urgents, oublié de passé un coup de fil important et je suis partie travailler à la bibliothèque, pour le deuxième livre d’Ha*chette… A Beaubourg, je patiente 50 min dans la file d’attente, crois mourir de mon attente. Je finis la journée par une interview à 19 heures dans un café face au Sénat (7 euros les deux cafés.... j'adore) avec un brillant avocat qui m'explique les lois sur les OGM....

Je termine le livre Petite, de Geneviève Brisac. Je n’aimais pas cet auteur, pour un livre qui ne m’avait pas plu. Et celui-ci est un petit caillou dur et brillant, une autobiographie de silex, acéré et vif. J’ai lu cette semaine deux autres livres l’un de Philippe Delerm, Le miroir de ma mère, qui m’a écœuré. J’avais été déçue par le premier livre que je lisais de lui, « La première gorgée… ». je m’étais dit : plus jamais. Et puis j’ai craqué à la bibliothèque, pour ce livre écrit à 4 mains, lui et sa mère. Mais c’est un fait, je veux trucider l’auteur à chaque ligne. Tout est merveilleux dans son monde. Il n’y a pas de trahisons, pas d’angoisses, pas de lâchetés, pas d’erreurs…C’est trop lisse, berk. J’ai aussi lu cette semaines (prit à la bibliothèque aussi) le livre V.S Naipaul « Comment je suis devenu écrivain » C’était bon de se laisser bercer par ses mots « Chez moi, l’ambition d’être écrivain fût longtemps une sorte d’imposture »...

Et puis, j’ai fait quelque chose, hier soir, d'assez rare pour moi : j’ai acheté un livre neuf. Je traîne souvent mes guêtres à la librairie du MK2 sur les quais de Loire. J’aime leurs trouvailles, leurs livres pour enfants qui me font hurler de rire, le choix des libraires ; mais je n’y achète jamais de livres.
Dans mes priorités, je prends tout à la bibliothèque (c’est gratuit) puis j’achète chez les petits libraires d’occasions les ouvrages que je rêve de posséder.
Mais là, c’est particulier. J’ai dépensé 23 euros pour acheter un gros livre noir. Un amie m’a a parlé avec des étoiles dans les yeux et je veux savoir moi aussi, ce qui se cache derrière cette étrange couverture noire.

Je le commencerai ce soir, au creux des draps….

vendredi, 11 mai 2007

Au travail

Beuurrrrrkkk
Il fait un beau soleil dehors, et je suis entrée depuis une semaine déjà dans la partie que je déteste le plus de mon travail : la relecture/correction.
Je dois rendre mon encyclopédie mercredi. Quelle course pour finir ! Mais bon, je serais dans les temps, sauf si je me casse une jambe d’ici là. J’enchaînerais avec les 3 prochains livres, qui doivent me prendre moins de temps.
Je voudrais affiner aussi mon synopsis pour le Japon. J’ai du mal à savoir quoi mettre en avant. Je voudrais parler de plein de choses !
Dimanche, Y. part une semaine travailler dans une France Bleue. Je ne sors pas du tout en ce moment. Ce soir, nous nous réunissons avec les amis pour savoir quoi faire pour notre pote en prison. Quel soutien lui apporter ? Comment tourner pour le visiter ? Une amie avocate nous expliquera précisément ce qu’il en est.

mercredi, 9 mai 2007

Author's Stuff

Je vais à la bibliothèque.
Maintenant que j’ai un peu de sous, je prends l’abonnement CD DVD de la bibliothèque. Je reviens avec un album de LCD Soundsystème, Beastie Boys Anthology, Fatboy Slim The greatest Hits, un cd « Les grands airs de Mozart » juste pour un tout petit passage des Noces de Figaro, que j’aime) Nabucco de Verdi, aussi pour un petit passage….

Je récupère une affiche de la fête des voisins à la mairie. J’ai décidé d’organiser la fête des voisins de mon immeuble. Comme je n’ai jamais échangé guère plus de trois mots avec mes voisins, ce sera l’occasion. Quand je reviens, une trouille me prend. Pourtant, ce n'est pas la première fois que je fais cela dans un de mes appartements. J'en ai déjà organisé 4 ou 5. Mais j'ai peur qu'on ne moque de mes idées débiles. Qui a dit que je devais organiser cela toute seule ?
Je monte au 6ème, sonne chez une voisine. Elle a mon âge, peut être un peu plus jeune, elle est interne en gynécologie (85 heures de boulot par semaine quand même) J’ai un appui pour ne pas flancher, le jour où il faudra tout organiser….

Quand je reviens, je travaille un peu. Il va falloir prospecter un peu plus sérieusement si je veux ramener des trucs à la conférence de rédaction de vendredi prochain. Puis je prends le métro, l’air est à l’orage. 7ème arrondissement, les rues vides et mortes des bourgeois et du pouvoir. Palais Bourbon, Assemblée nationale, Ministère de la Défense, Solférino. Je me rends à la maison des écrivains.
J’ai 5000 questions à poser. Le documentaliste me reçoit. Il m’explique tout. Les aides à la création, les aides aux jeunes auteurs, les résidences, le centre de documentation, les syndicats, la protection des manuscrits, les bourses… Je prends des notes à toute vitesse. Incroyable. Je ne savais pas que l’on pouvait aussi bien se protéger ; D’accord, cela ne vaut pas mon statut de journaliste, mais ce n’est pas rien.

Je leur achète un livre, Le guide des aides aux écrivains, bourses et résidences. De Geneviève Charpentier et Jean Guiloineau.
Je l’avais déjà lu, emprunté à la bibliothèque.

Aujourd’hui, je l’ai chez moi, et je sais déjà les dossiers que je vais constituer.
Un nouveau monde s’ouvre…

jeudi, 26 avril 2007

On y arrive, on y arrive...

Hier, j’ai rencontré le réalisateur du film sur lequel j’écris le livre.
J’ai aussi vu, en deux ou trois coups d’œil, la maquette, amenée par l’éditrice.
C’est un bijou.
J’avais peur, pour un livre de cet ordre, une encyclopédie, que le style soit poussiéreux ou quoi que ce soit… Il n’en est rien… C’est une pure merveille, de graphisme léger, avec des fioritures « très girlies » autour des images (les images en haute définition sont à tomber par terre) Il ne me reste plus qu’à faire en sorte que le texte soit à la hauteur de son emballage !
Quel défi !

En ce moment, je passe mes journées à relire ce que j'ai écris pour cette encyclopédie. Il me manque des petites infos, certains animaux sont à peine esquissés....et il y a des paragraphes encore lourds, pas très drôle pour le lectorat d'enfant que je me représente... J'espère que d'ici 15 jours, date à laquelle je dois rendre mon premier travail, tout ceci sera harmonisé, poncé, doux comme une belle planche prête à être vernie....
J'aime ce travail d'artisanat du mot....

Ma bibliothèque




Ma bibliothèque est mélangée à celle de Y. On a écrit nos noms sur les livres, au moment de les ranger, pour quand on se séparera. C’est marrant cette conscience qu’on a que les couples de notre génération vieillissent rarement ensemble…

Moi, j’ai ramené Simone de Beauvoir. De grands beaux livres de chez « nrf » Gallimard, ses autobiographies. Il y a Sartre aussi, "Les mots" bien sûr, chef d’œuvre d’entre les chefs d’œuvres, bijou de travail littéraire.
On a aussi Colette, presque les œuvres complètes, entre les Claudine, Sido et autres gourmandises (ah, la description de l’épanouissement d’une fleur chez Colette, quel bonheur ! »...

Dans les femmes écrivains, on trouve tout Virginia Woolf, Karen Blixen (Out of Africa)
Il y a les poètes, Saint John Perse, Leiris, Michaud, Cendrars, Senghor, Char, Rimbaud, Apollinaire, Artaud, Baudelaire et Verlaine, et d’autres plus touffu, Maïakovski, (que ma petite soeur adule et que je n’ai jamais lu…)

Dans notre bibliothèque, on trouve aussi des romans extraordinaires, comme ceux d’Italo Calvino et son "Baron perché", Hemingway et Camus, ou ceux de Dostoïevski, Kafka, plein de Zola (L’œuvre, quel livre !).

Il y a les américains, Roth, Salinger, Kerouac, McCann, Auster, Fante et Fitzgerald, (La fêlure, quel émoi !) Ellis, Hawthorne (le premier à s’y coller) et Steinbeck, Joyce.
On trouve aussi des penseurs, Bataille, Roland Barthes, Deleuze, Karl Kraus (Quel journaliste peut pratiquer sans l’avoir lu ?) Desmond Morris, Henri Laborit Elisabeth Badinter.

Il y a les tristes, ceux que je lis quand je veux être triste : Céline, le maître absolu, et Proust, Doubrovski l’écrivain qui pousse sa femme au suicide, l’écrivain monstre, Peter Handke, comme j’aime sa noirceur, sa fatigue, sa dépression !

Il y a ceux qui sont à, que je lirais sans doute, comme « Walden » de Henri David Thoreau, Thomas Mann (j’ai lu juste la Mort à Venise) Faulkner, Russel Banks, D. H Cooper, Mishima qui m’attire… Edgar All Poe ou Conrad, que je lirais un jour…


Quand je pense qu’en plus, j’emprunte une dizaine de livres en bibliothèques toutes les deux à trois semaines (bon, d’accord, beaucoup de BD) on peut dire que je suis toujours aussi boulimique de lecture !

lundi, 2 avril 2007

Ma bio

Fou rire avec Y. ce matin.
Il prend son petit déjeuner, moi je suis à mon bureau, depuis une heure déjà (ce qui ne veut pas dire que je travaille, mais presque).
Je reçois un mail de l’éditeur, qui me demande ma biographie pour la 4ème de couverture.
Je commence à écrire : « Marloute, journaliste indépendante… » et puis…
Pouf.
C’est tout, j’ai rien d’autre, pas fait grand-chose, pas de titre ni de statut différent, pas de collaborations glorieuses, et c’est mon premier livre…

Alors je brode : « Marloute est Grand Reporter à l’Express, fondatrice du Elle France, elle a été otage 5 mois en Irak. Marloute a été Rédactrice en chef du Nouvel Observateur, elle a aussi collaboré à des dizaines d’ouvrages, dont des livres d’Edgar Morin, Pierre Bourdieu et Jean Jacques Servan Schreiber… Marloute est aussi l’auteur de « Comment réussir sa vie sans travailler » ; « Mes dix conseils pour atteindre l’élite en se curant le nez » et d’une autobiographie en plusieurs tomes : « Les années Marloute, Sa vie, son œuvre, tome 1 à 18 » Parues aux éditions Les petits cailloux, de Kozlika »

Ca pète non ? Vous achetez mon livre ?
Marketing-marketing...que ne faut il pas faire...

Une jolie girlande en prime :

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