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mercredi, 4 novembre 2015

Les rêves

Je ne suis pas encore à 4 mois de grossesse et mon ventre est déjà très proéminent. Je n’ai déjà plus besoin de demander de place dans le métro. Ou que j’aille, on se lève, on me tape sur l’épaule, on s’efface, on s’excuse si on m’aperçoit alors que je suis restée plus d’une minute debout dans la rame. Hier, un homme m’a attrapée par le sac : "Sientate !" m’a-t-il dit fermement. J’ai souri en m’asseyant, l’ai remercié en espagnol aussi. L’entendre m’a rappelé mon expérience espagnole, mes trois mois passés là-bas, alors que j’allais si mal et je m’imaginais passer par la fenêtre de l’entreprise où je travaillais. J’aimais la façon dont les gens me traitaient dans la rue, leurs petits mots, « Nena », « pequena » qu’ils employaient pour me parler. J’aimais cette sollicitude, cette bienveillance, qui me rassurait.

Lundi, je suis retournée dans le 17ème, sur ma pause déjeuner, pour faire refaire ma prescription de Fleurs de Bach. Entre-temps, l’eczéma qui était parti pendant les vacances est revenu. La nuit, je suis réveillée en sueur en m’imaginant que j’ai écris une énorme bêtise dans un article, qu’on s’en rend compte et qu’on m’humilie publiquement comme la pire journaliste de la planète. Ces rêves, ces « fantaisies » comme dirait ma psy, qui m’assaillent, nuit après nuits et à certains moments de la journée, font la part égale avec les rêves où je perds l’un ou l’autre de mes enfants. J’imagine des morts violentes, des accidents, des catastrophes. Je n’arrive plus à fermer les yeux, ni à éteindre la lumière, tant ces images sont présentes. Alors, je lis. Je lis des livres pour le travail, sur la maternité, l’accouchement, tout ce que je dois lire, à moitié par intérêt à moitié par passion. Parfois, quand l’angoisse est trop forte, je me relève et je passe une tête dans la chambre des filles. Elles dorment chacune dans leur petit lit. Je contemple R., sa chevelure d’or désordonnée, sa jambe qui sort de la couette, le livre dont elle regardait les images encore sur son ventre. J’entends la respiration de L., sa joue contre le matelas, ses deux doigts presque encore dans sa bouche, qu’elle suçote pour s’endormir. Je ne peux pas les embrasser sur les cheveux, à peine m’approcher pour respirer leur odeur, car ni l’une ni l’autre n’a un sommeil de plomb. Mais je les contemple longuement. J’aime leur bras ronds, leurs mimiques de toutes petites, et même leurs brusques colères, qui ne sont la plupart du temps que des marques de fatigues extrêmes, même si dans un premier moment elles me donnent toujours envie de leur crier dessus. Je contemple mes deux petites filles, ces deux enfants si différentes, cadeaux inespérés, et je m’émerveille. De ce qu’elles sont, de ce qu’elles deviendront, même si je voudrais retenir ces moments pour la  vie entière. Retenir leurs fous rires, leurs bras qui se tendent, leurs « Je t’aime maman d’amour » dont je voudrais imprimer de toutes mes forces la phrase au fond de mes oreilles.

C'est bête ces idées noires. Mais je n'y peux rien, je n'arrive pas à m'en défaire, cela fait presque partie de moi à force.

La nuit je rêve que mes enfants meurent et chaque matin, les voir se réveiller me ferait presque pleurer de joie.

mardi, 28 janvier 2014

Le week-end

Je n’ai pas de mots pour décrire ce week-end.

Il a été profondément reposant et ressourçant. J’en avais besoin, je sens que j’utilise mes dernières cartouches. J’ai adoré au-delà du raisonnable m’endormir dans le train à l’aller, et lire nonchalamment, sans me préoccuper de qui que ce soit. J’ai adoré le long thé et les délicieux petits gâteaux qui m’attendaient, pour contrer cette pluie fine, ce crachin de janvier. Allongée ou assise sur les canapés de Leeloolène, je me suis reposée, j’ai dévoré des magazines de déco, j’ai papoté, papoté, papoté et nous avons bu plusieurs litres de thé. Grâce à elle, je peux entrevoir différents styles de déco dans le futur petit bureau, une fois que nous l’aurons redécoré. Dans les petites boutiques de sa ville, j’ai trouvé un cadeau pour le prochain bébé. C’est un petit bonnet, un béguin en tissu de cette marque-là. C’est le premier achat que je fais pour ce bébé qui n’est pas né, cette petite fille ou ce petit garçon qui viendra habiter dans notre maison. Ce week-end était riche : riche en discussions, riche en balades, en siestes, en brunch et en goûters, riche en apéro, en restaurant, en rencontres avec les nombreux amis de Leeloolène, croisés au détour d’un carrefour.

Je suis rentrée reposée, et j’ai découvert, dans le train, juste à coté de moi, de l’autre coté du couloir, un journaliste que j’admire, et qui m’a reconnu. Nous nous sommes repliés sur le wagon-bar pour discuter à l’aise et j’ai repris confiance dans mes capacités et mes possibles évolutions. Même si nous faisons le même constat, chacun à nos niveaux différents : notre métier est mort, dans sa forme en tout cas, mais pas dans son essence. Je m’en rends compte chaque jour, quand un CDD est remplacé par un stagiaire, quand il n’y a plus de piges, quand on nous demande de ne pas nous déplacer mais de tout faire par téléphone, de décrire des objets d’après des photos et de ne plus rien voir en vrai. Notre métier est mort, mais nous sommes une poignée à chercher à souffler sur les braises, en souvenir d’un temps où le travail était bien fait. Il me reste quelques jours de travail et je vais essayer de tenir coute que coute, de finir ce qui doit être fait, de me ménager avec différents artifices et puis je m’écroulerais dans un coin, incapable de rien, au moins la première semaine, avant de reprendre les rênes.

Ce week-end est arrivé à point. Il a été profondément reposant et ressourçant. Quand je suis rentrée, comble du bonheur, ma petite fille m’a glissé à l'oreille : « Je suis contente de voir toi. ». Ensemble, nous avons échangés de longs câlins et des semis bagarres pour de faux. Pendant mon absence, son père avait fait le marché, les courses, rangé le linge, lancé et étendu une lessive. Il avait aussi préparé un gratin de choux-fleurs et un gâteau au yaourt avec R. pour fêter avec des bougies mon anniversaire. Ce soir-là, en me couchant, j’étais à la fois fatiguée d’émotions et reposée. Et j’étais surtout profondément reconnaissante, à mon entourage proche, d’être aussi présents.

mercredi, 8 janvier 2014

1000 billets

Avec lenteur

- car je ne publie pas souvent –

alors que s'approche de quelques jours le « bloganniversaire » de cet espace,

ouvert il y a 7 ans déjà,

j'écris,

aujourd'hui,

mon 1000ème billet.

 

1000 billets où j’ai beaucoup raconté de généralités, parlé de ma petite vie, où j’ai donné des recettes de cuisine, où je me suis plaint infiniment, où j’ai reçu des soutiens comme je n’en aurais jamais espéré.

1000 billets et des années après, j’ai évolué, grandi, changé, muri. Où j’ai pris conscience de pleins de choses, où mon rapport au monde et aux autres s’est radicalement modifié. Où j’ai pris conscience qu’il fallait vivre pour soi et pas pour plaire à l’autre.

Où cet espace, « soin de soi, Tentative d’aménagement », m’a permis de le faire.

J’essaye d’aménager un espace, un espace au sein de moi, de le façonner pour en faire quelque chose. J’essaye de prendre soin de moi, car c’est ma problématique personnelle, c’est ce qui me coûte le plus dans la vie, ce qui m’est le plus difficile et que j’apprends quasi chaque jour à faire, car je ne peux plus demander aux autres de le faire à ma place.

1000 billets où vous avez été là, les lecteurs de l’ombre, ceux qui ne commentent jamais ou rarement, et qui suivent, années après années, les déboires d’une journaliste parisienne, d’abord jeune femme arrivée fraichement dans la capitale, puis jeune maman, qui se pose des questions et trouve de plus en plus de réponses en elle.

Merci pour votre lecture, vos encouragements, merci pour votre présence, même silencieuse.

Cet espace a infiniment de sens pour moi et je continuerai à y écrire tant que j’en ressentirais le besoin et l’envie.

1000 billets,

1000 post...

et des milliers et des milliers peut-être encore….

mercredi, 1 janvier 2014

2013, la bonne année

Nous sommes le premier jour de 2014.

Je n’ai pas vu passer la journée, qui à la fois, s’est étalée comme un chewing-gum et est passée comme un TGV. Levée tard, j'ai brunché à la maison avec Y. et R. de mauvaise humeur. Y. est parti travailler.

Une copine journaliste est passée boire le thé puis est restée manger.

Je n’ai pas vu passer les vacances non plus, qui n’ont pas été du tout reposantes.

 

C’est officiel, R. ne fait plus la sieste quand elle est avec nous. Elle s’est couchée à 23 heures presque tous les soirs et nous a rejoint dans le lit toute les nuit, nous empêchant tous les deux de dormir. Je reviens de ces « vacances » plus épuisée que reposée.

 

Y. a travaillé pour le réveillon, il est renté un peu avant 5h du matin. Moi j’ai reçu mes invités, préparé mon repas, mangé des bons plats amenés par les uns et les autres, eu des discussions intéressantes. Je suis fière de moi, mais le soir, en faisant rapidement le ménage, seule, en remplissant l’évier d’une montagne de vaisselle, quand R., qui ne dormait pas mais ne voulait pas dormir, quand elle fait une diarrhée si énorme qu’il a fallu la doucher, alors que je voyais 2h du matin approcher dangereusement et ma patience qui flanchait, ce soir là, je me suis dit, que peut être, des fois, des fois seulement, quand je décidais de faire un réveillon chez moi, sans mon mec, enceinte et malade (encore un énième gros rhume qui me pourrit la vie et la nuit), ce soir-là, à cette heure-là, je me suis dit, que peut être, peut-être, des fois, je pourrais juste lever le pied.

Ne pas me lancer dans de grands projets.

Juste voir plus bas, moins fatigant, plus apaisé.

Penser à moi, me reposer, et peut être accepter cette diminution (ponctuelle) que représente la grossesse et le fait de passer tant de temps seule avec un enfant en bas-âge, pour me dire que oui, je suis fatiguée, que non, je n’ai pas besoin de faire certaines choses, que j’aurais du par exemple demander aux dix personnes présentes de m’aider un peu et de s’occuper de la vaisselle.

Peut-être.

 

Je retiens de 2013 tant de choses :

 

Mon augmentation en début d’année, qui a tant changé ma vie, depuis un an.

Les derniers cartons vidés dans l’appartement, et ce sentiment qui depuis ne me quitte pas : c’est vraiment chez moi.

La décoration qui prend vraiment forme et me fait sentir euphorique.

Les ami(e)s retrouvé(e)s et ce lien dont je veux maintenant prendre soin, par peur de le voir se distendre à nouveau.

Les fêtes à l’appartement.

Les difficultés à être seule pour accomplir certaines tâches et ma certitude désormais que j’ai vraiment besoin d’aide et que je j’ose (parfois) appeler au secours.

Les voyages : l’Egypte et le magnifique désert blanc, l’Islande et ses paysages grandioses, l’Italie du Nord, si belle dans la lumière rasante, aux terrasses accueillantes et aux plats si succulents.

L’amour ressenti pour ma petite fille, qui m’a frappée comme une évidence quand nous avons été séparée en avril, ce lien si particulier qui s’est noué et sur lequel je veux continuer à travailler, pour le tisser plus fermement et celui qui s’est noué si naturellement avec le petit être que j’attends, cet enfant qui n’est pas né mais que j’avoue aimer déjà, car il est déjà, en germe, mon deuxième enfant.

Le travail d’enquête en dehors de mon travail, mon immense projet de 2013 qui continuera je pense sur 2014 et peut être 2015, ce beau travail, qui me fait pleurer et culpabiliser quand je n’ai pas de temps à lui consacrer, mais qui me porte et me transporte. Si personnel et universel à la fois. Qui concerne toute les femmes et moi la première.

La thérapie d’un an qui s’est achevée, levant le voile sur certaines choses, laissant d’autres en suspend, et cette force que je sens désormais en moi, qui m’a tranquillisée et fait prendre conscience de mes faiblesses encore criantes.

J’ai été beaucoup, très souvent, trop souvent malade. J’ai du mal à comprendre pourquoi. Ma seule explication est la fréquentation par R. de la collectivité, qui me ramène tous les virus à la maison. Mais quelle fatigue extrême et ces rhumes qui n’en finissent plus, j’en ai MARRE !

Les choses qu’il me reste à faire, celles que je veux développer cette année.

Ce que je n’ai pas toujours réussi à faire, mais peut être mieux que l’année précédente, ce qui fait l’identité et la force de ce blog, ce qui me motive pour mon futur et m’aide à avancer : prendre soin de moi.

2013 a été une bonne année.

2014 sera je l’espère, aussi bonne, voir meilleure, même si tant de choses m’effraient dans l’année qui vient, et cette nouvelle naissance en fait partie.

Peur ne pas réussir à gérer, peur de repasser par les même doutes qu’avec R.

Mais surtout, me dire : putain, ma fille, tu l’as fait, tu as traversé 2013 avec courage, tu as réalisé plein de choses et surtout, tu l’as fait, dans une certaines mesure : tu as pris soin de toi. Alors allez, haut les cœurs, il faut continuer cette année.

Faire que 2014 soit aussi pleine de bonheurs, et faire que ces bonheurs soient là.  

Et pour vous aussi, lecteurs, lectrices qui passez ici, je vous souhaite le meilleur pour l’année qui vient.

 

dimanche, 3 novembre 2013

Le métier

Je pars en reportage une journée et une nuit. Y. part aussi, le lendemain de mon retour. Tous les deux loin de chez nous pour une fois, mais tous les deux en Europe.

Nous nous croiserons.

Nous pensons tous les deux à ces deux -à qui ne reviendront plus jamais. Pour moi, il y a peu de chances de me retrouver un jour dans un pays instable. Pour Y. c’est beaucoup plus probable. Je n’imagine pas ma vie sans lui. Ce serait comme un très long cauchemar. Je pense à la famille et aux amis des deux reporters, qui n’ont pas pris de risques, contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là. Ils n’ont fait que leur métier, banal en somme, de journaliste.

mercredi, 23 octobre 2013

Se poser

Il fait si beau, mais R. est malade.

Le pédiatre a dit « infection pulmonaire », il faut rester au chaud. Ma fille, qui frôle les 40°, est d’une humeur de gueuse. Moi je regarde les feuillages d’une extraordinaire couleur jaune, dans le petit jardin et je rêve de longues balades en forêt, de ramassage de champignons et de châtaignes, de feux de bois le soir. Samedi peut-être. J’avais fait une longue liste de tout ce que je voulais faire pendant ces vacances. Mais petit à petit, je réalise qu’il faudra faire des choix, et que tout ne pourra pas être fait. J’ai rempli des papiers importants pour récupérer quelques sous sur les frais de garde, avec un peu de chance. J’ai rappelé la Caf qui avait perdu mon dossier pour la nouvelle nounou de R. J’ai posté des papiers importants. J’ai trié mon placard à habits.Je profite de mes vacances.

J’ai aussi rencontré un acteur important du sujet de mon enquête. J’ai passé deux heures chez lui et il n’a répondu qu’à une partie de mes questions. J’ai continué une interview d’une maman, toujours pour mon enquête et j’ai derushé cette interview. En générale, je me rends compte que mes interviews sont trop longues, elles ne tiendront jamais dans mon livre telle quelles, il faudra fortement les réduire… Quelle tristesse quand on voit comme elles sont passionnantes !

Avec Y., en vacances lui aussi, nous sommes allés rire devant le Dupontel, charmant mais sans plus, nous sommes allés manger au restaurant en tête-à-tête, nous avons rangé le grand placard de R. Jeté des petits habits chez Emmaüs, rangés d’autres, nous avons décidé des prochains travaux, qui devraient être réalisés au printemps, malgré l’arrivée du futur bébé. Ensemble, nous avons organisé une grande fête à l’appartement. Une trentaine de personnes ont répondu à l’appel, en comptant les presque dix enfants, qui ont couru et crié partout jusqu’à 1h du matin, heure à laquelle tout le monde est parti.

Je voudrais encore faire encadrer notre belle photographie de E. une amie journaliste et photographe amateur. Je voudrais aussi aller voir une exposition, peut-être Ron Mueck. Même si j’ai peur que cela impressionne R. Je voudrais aussi faire un devis des futurs travaux, et réfléchir à l’aménagement de certaines pièces. Je voulais aussi acheter des rideaux, pour notre chambre et celle de R. Mais certaines choses attendront, certainement, et tant mieux. Il ne faut pas vouloir trop en faire.

Il faut parfois juste se poser dans son canapé, lire le dernier Peps, et boire une infusion de thé, en regardant le petit jardin, où les feuilles jaunes, ocre et marron tourbillonnent dans le grand vent. Il faut accepter, ces moments de vide, de creux, où rien de compte, qu’un petit enfant fiévreux qui vient poser sa tête et s’endort doucement contre soi.

mercredi, 11 septembre 2013

Etre là sans y être

Je suis dans un état étrange.
Je fais certaines choses sans vraiment y être. Il y a tant à gérer avec cette rentrée, je me demande parfois comment je fais, et comment font toutes ces mamans qui m’entourent, qui ont un/deux/cinq enfants. Il faut penser aux habits, il faut penser à laisser des sous à la femme de ménage, il faut montrer l’emplacement du pyjama et le parc à la nouvelle nounou. Il faut appeler la famille pour raconter la rentrée, il faut payer les charges de l’immeuble et les nouveaux travaux, il faut préparer des goûters pour R. Au travail, il ne faut pas relâcher la pression, mais tous ceux que je dois interviewer me glissent entre les doigts et mes articles piétinent. Les deux derniers articles étaient mal écrits, et je me suis fait taper sur les doigts par le SR. Il y a 4 ou 5 articles en suspend en ce moment, et aucun de commencé. Je fais de la documentation, prépare mes questions, je tourne en rond surtout.
 Du coté de mon enquête, je progresse à pas de fourmis. J’ai mené deux entretiens, et peut être trouvé quelqu’un qui serait prête à co-écrire avec moi. Je réfléchis à la possibilité de me rendre à différents congrès, même s’ils sont loin, si cela me coûtera de l’argent. Pourtant, mon enquête le mérite ! Comment font tous les autres journalistes ? Avancent-ils leurs frais eux aussi, quand ils écrivent quelque chose à côté de leur travail ? On n’est à peine le 11 septembre, et j’ai déjà un sacré coup de mou.
L’impression de m’éparpiller, de ne pas être concentrée. Hier soir, j’ai regardé un documentaire sur cette artiste, incroyablement forte et présente, qui n’a jamais transigé, suivi sa loi et sa créativité.
Ces gens m’inspirent. Je me raccroche à peu de choses.

vendredi, 8 février 2013

Mieux faire son travail

En ce moment, je suis partie sur un grand chantier : je cherche comment mieux faire mon travail. L’écriture, l’écriture journalistique d’autant plus, requiert beaucoup de qualités : de la rigueur, de la construction, de la simplicité, un côté didactique, et bien sûr, une « plume », un gout pour les mots, le travail du texte.

Je suis bien en deçà de tout cela ! Alors, je cherche à m’améliorer, je lis des livres, sur l’écriture ou sur des journalistes (en ce moment, de Françoise Giroud, "Une femme libre", extra !) et je peaufine comme je peux mes propres écrits. Mais je suis parfois rattrapée par le temps : il y a tant à produire et si peu de temps pour le faire ! J’écris 10 articles et rubriques dans le mois. Je m’épuise à chercher un contact par ci, vérifier une info par là, relire un texte et m’apercevoir, horrifiée, que j’ai encore laissé passer une inexactitude. Cela me renvoie de plein fouet à ma médiocrité. Mais je ne me laisse pas abattre.

Je veux mieux faire mon travail.

Alors je cherche : des cours du soir, des formations, des groupes, qui me permettraient de m’améliorer. D’être une meilleure journaliste. Et cette perspective me motive et me pousse.

vendredi, 7 décembre 2012

Pour moi

C’est sûr, je le sens, c’est certain, ça va mieux, je vais mieux.

Comme un barrage qui a lâché, je sens que les choses se débloquent.

Je me sens plus en accord avec moi-même. Je prends les choses avec légereté. Ce matin, en me brossant les dents, je me disais : quelle chance j’ai de faire ce travail !

Je suis partie travailler guillerette.

Le travail avec la psy permet de faire émerger pleins de choses, je suis heureuse. Tout revient avec : l’énergie, la libido, l’envie de bouger.

J’ai passé la semaine à peu dormir, à beaucoup me déplacer : en Alsace, en banlieue. Le soir, je suis sortie : voir des gens, mon association de journalistes d’environnement.

Malgré le froid, la pluie, la neige mouillée, je ne me suis pas dégonflée.

C’est sûr, je sens, c’est revenu, le plaisir et l’envie de travailler, non pas pour P. mais bien pour moi.

Du coup, quel pied !

 

jeudi, 29 novembre 2012

Des morceaux de ciel

Ce matin, quand je marchais, j’étais ravie de voir des grands morceaux de ciel, bleu par endroit, avec des vrais éclats de soleil, entre deux gros nuages. Les gouttes de pluie mouillaient mes lunettes, mes cheveux, mes baskets. J’étais heureuse de marcher, encore et encore. Souvent, je me réveille trop tard, la petite appelle, et il faut déjà préparer un biberon tout en prenant sa douche, déjeuner sur le pouce, en écoutant d’une oreille le journal de notre amie H. à la voix si douce. Non, ce matin, je ne voulais pas de ça. Je me suis levée avant 7h. J’ai pris un grand thé en écrivant mes pages du matin sur mon petit carnet face à la fenêtre. Le chat ronronnait de plaisir contre ma feuille. Puis j’ai mangé une petite purée de fruits mixés et je suis allée écouter une petite émission sur le site d’Arte Radio, si intéressant, si passionnant ! Que des documentaires sonores. Cela me donne envie de faire des documents sonores, comme on avait pu le faire il y a quelques années avec Y., sur nos voyages de New York et de Turquie. Il faudrait juste trouver un sujet !

Hier, j’ai fait quelque chose que je ne fais jamais. J’ai fait la queue dans une rue du 3ème arrondissement pour une solde presse. Des vêtements d’habitude très chers y sont vendus beaucoup moins. Une centaine de journaliste et rédactrices mode piétinaient dans le froid. En temps normal, j’aurais fait demi-tour. Je n’aime pas acheter des habits, je n’aime pas l’idée même de devoir en changer si souvent. Mais, là, une fois le grand tri de changement de saison fait dans mes placard, j’ai du me rendre à l’évidence. Je ne pourrais pas assurer les rendez-vous qui m’attendent avec mes deux robes restantes. J’ai grossi depuis mon retour au travail. Presque 5 kilos sur la balance, qui commencent à se ressentir dans ma garde robe.

Armée de tout mon courage, j’ai fait le pied de grue dans l’air humide, suis rentrée dans la mêlée et j’ai dégotée deux très jolies robes. Impossible d’essayer, il faut prendre et payer.

J’ai tapé mon code de carte bleue en fermant les yeux, frémissant à l’idée que ces deux achats ne m’aillent pas.

Et le soir, oh miracle !

Elles me vont toutes deux et me font une très jolie ligne. Quel coup de bol quand même !

 

mercredi, 23 mai 2012

Personne

Personne, personne, il n’y a personne au travail.

Il est 10h et les journalistes sont soient en RTT/vacances (pour solder les jours avant fin mai) soient arriveront plus tard.

Je suis seule et je profite.

Lis un livre pour préparer une conférence sur laquelle je travaille.

Vide ma boite mail qui n’en peut plus.

Je traine sur FB (ouh c’est mal)

Je me demande quelles questions je vais poser au médecin que j’interview tout à l’heure.

Bon, la banalité d’un jour en somme.

Mais quel calme !

 

jeudi, 1 mars 2012

8 ans

Enfant j’aimais :

 

  • Jouer au monde imaginaire
  • Rêver à mon futur cheval
  • Me déguiser
  • Faire des spectacles de théâtre pour mes parents
  • Écrire dans mon carnet intime
  • Secourir des animaux blessés
  • Faire faire l’amour aux Barbies et Ken
  • Décorer ma maison en miniature
  • Repérer des traces des gnomes dehors
  • Faire de la pâte à sel
  • Faire du vélo seule et loin
  • Récupérer des nids abandonnés dans els arbres
  • Faire des colliers de fleurs
  • Jouer aux hommes préhistoriques
  • Observer les oiseaux avec mes jumelles
  • Grimper dans les arbres
  • Faire des cabanes
  • Lire dans ma chambre
  • Sauter dans les foins
  • Tailler des bâtons
  • Casser des pierres
  • M’étendre sur la mousse épaisse
  • Jouer dans un ruisseau
  • Créer des aquariums/vivarium

 

 

Je me voyais plus tard vivant dans une grande maison en pierre, à la campagne, avec mon amoureux auquel je ne serais pas mariée. Nous aurions trois enfants, dont le premier à 25 ans, j’aurais aussi plein d’animaux familiers et sauvages (un corbeau, un loup, un lynx). Nous aurions un grand potager et la forêt toute proche, avec de grands arbres, de la mousse et jamais de chasseurs. Je serais une grande éthologue, je parcourais le monde, la jungle africaine, pour observer et étudier les animaux sauvage dans leur milieu. Je serais très célèbre pour mes travaux de recherche et j’aurais plein d’articles sur moi et ma passion pour les bêtes. Des journalistes viendraient du monde entier m’interviewer et je ferais des conférences à travers le monde.

J'ai bien changé depuis. Mais les souvenirs restent. 

 

mercredi, 15 février 2012

Au travail!

J’ai commencé à lire une BD, de ce jeune homme, sur le fonctionnement de cette rédac’ mythique.

Je me souviens d’être allée une fois au 11 rue Béranger, pour y retrouver une journaliste que j’admirais et qui y travaillait. Je me souviens de la drôle d’impression du sol en pente sous nos pieds, la salle du hublot et bien sûr leur incroyable terrasse dominant les toits parisiens. Je me souviens aussi d’elle, qui prenait un café à la machine juste devant moi, avant qu’elle ne parte et moi qui hésitait à me jeter à ses pieds pour la bénir d’exister et d’écrire de si bons papiers.

Je me souviens de tout cela et ce que je lis me donne des ailes.

 

jeudi, 9 février 2012

Là-bas

Aujourd’hui, je l’ai entendu elle.

J’avais envie d’applaudir à chaque mot.

A la fin, j’ai étouffé un sanglot, trop émue et même surprise de ma propre émotion.

Nous étions invitées , moi seulement comme journaliste, une petite centaine, toutes surprises d’être entre nous, surprises de notre propre force, de nos désirs si convergents.

Ces moments sont rares et beaux.

 

samedi, 21 janvier 2012

Les casquettes

Comme la majorité des gens, et des femmes en particulier, j'ai plusieurs casquettes.

Je suis maman.
Le soir, je prépare à manger pour R. Je joue avec elle à table, seul moyen de la tenir sur sa petite chaise basse, sans qu’elle parcoure de long en large le salon. Souvent, je prévois dans la semaine notre sortie du week-end. Ce samedi, ce sera un atelier conte pour les bébés, à la bibliothèque du quartier d’à côté. Il faut passer des coups de fil, savoir qui nous accompagnera. Ce sera Clem, avec son petit E. qui baragouine de longues phrases, s’amuse des blagues des bibliothécaires et écoute avec attention les histoires. Le soir, quand je reviens du travail, je prends toujours du temps pour R. On joue, on parle, elle rit, on lit des histoires. Ces moments-là de toute petite enfance sont passionnants. Je sais qu’ils passeront en un claquement de doigt.

Je suis journaliste
Cette semaine, je participe à un « dîner réseau ». Six journalistes/chargées de comm° ou éditrices dans un magnifique appartement du 20ème arrondissement. Un ancien atelier de maroquinerie refait par un architecte. 150 mètres carrés, des verrières partout, du cachet incroyable. J’ose demander le prix. 900 000 euros.
Ah oui.
Quand même.
Avec la plupart, on s’est rencontrées en formation, d’autres se connaissent d’ailleurs. On mange du couscous, on parle boulot, mais surtout du reste : voyage, santé, enfants, beauté !
Pendant ce temps, Y. garde l’enfant.
Au travail, j’assume une grosse réunion de travail à la place de mon chef, je participe au pot de l’entreprise et fais jouer mes réseaux pour rencontrer une personne haut placée. J’aimerai l’interviewer pour un article car je suis en train de lire son livre et ce que je lis me transporte. De plus en plus, j’ai une vision plus générale du magazine, de ce qu’on peut apporter à la lectrice. Je sais que nous pouvons faire de mieux encore.

Je suis une femme.
Je fais attention à mon style, toujours très maquillée, très habillée au travail.
« Working girl glamour ». C’est mon style au boulot et je le conserve depuis trois ans, cela me va. Parfois, c’est un peu pesant, alors je pense à en changer.
Ce vendredi, je quitte mon poste plus tôt.
Pas pour chercher l’enfant et passer un moment avec elle.
Non. Je rentre chez moi, enfile un jean, un gros pull en mailles, et seule, au calme, fais une séance de relaxation. Pendant trois quarts d’heure, je respire, me remet à neuf. Comme le lundi soir, lors du yoga, ou le matin, quand je marche une heure, ces moments-là me permettent de recharger les batteries.
Idem, le soir, je ne m’occupe jamais de R. tout de suite.
Dans un premier temps, j’enlève mes habits de boulot, me démaquille grossièrement et je me mets en tenue du soir : grand sarouel noir, chaussons fourrés, superpositions de hauts lâches. Y. cette semaine, m’a dit qu’il l’avait vu elle, dans la journée. Ils se sont dits bonjour alors qu’elle attendait dans un couloir. Il me raconte : « Elle est habillée comme toi le soir ! » Cette image m’a fait sourire. Elle, elle a vraiment un style à elle !
Cet après-midi, j’ai demandé à ma copine L. de garder R. pour que je puisse aller chez la coiffeuse. En sortant, je me suis acheté chez eux, de belles brassées de feuillages et de branchages, pour mettre dans l’appartement. Je suis ravie de cette toute cette nature chez moi.  
Tous les matins depuis quelques semaines j’écris. Pour me reconnecter au centre de mon moi. Cela me fait du bien. J’écris des mots que je ne montre pas.

Je suis une amoureuse
Le soir, je cuisine pour Y.
Des petits plats délicieux quand je peux, quand j’en trouve encore la force, bien que cela me soit difficile, même si cuisiner me fait du bien.
Il arrive tard, vers 21h30, 22h. On mange en regardant des programmes courts, Bref ou le Petit Journal.
Puis Y. fait la grosse vaisselle et moi je lis un magazine.
Puis on parle en partageant une unique cigarette à la fenêtre donnant sur le petit jardin.
Enfin, on chante.
Y. à la guitare, moi au chant, on élargis notre répertoire de 4 chansons pour l’instant, en travaillant cette chanson-là en ce moment.

Y. vient rarement se coucher avec moi, il reste dans le bureau et moi je me blottis sous la couette.
Je rêve à notre prochain week-end, voyage, quelques jours à Amsterdam si je trouve à m’organiser. Je rêve de me démultiplier.
Je rêve à toujours plus, comme cette amie d’amie que j’admire et qui en fait tant : à peine plus vieille que moi, maman de deux enfants, photographe émérite, journaliste très pro, et décoratrice à ses heures.

Une wonderwoman, un vraie ! 

vendredi, 30 décembre 2011

Du mal

Couchée sur le canapé, enroulée dans un peignoir en pilou, avec aux pieds mes grosses chaussettes de laine, j’écoute Zoé Varier, une rediffusion de cet été, sur Susan Manoff.

La passion, le plaisir vibrant de cette femme me fascine.

Je me sens triste et épuisée.

Plusieurs nuits entrecoupées depuis le début de la semaine, des allers-retours matins et soir chez la nounou, car Y. ne pouvait pas assurer, le travail plus prenant et plus compliqué pendant les fêtes car aucun interlocuteur ne répond, et surtout, une impression un peu flottante de vide.

Ce soir, R. s’est endormie sur moi.

Comme un nourrisson, elle chantonnait, la tête sur mes genoux, pendant que je lui caressais les cheveux, et elle s’est endormie. Sa confiance et son abandon m’ont touchée. Je crois que j’ai un peu pleuré, silencieusement, pour ne pas la réveiller.

 

Ce soir, à la veille de la nouvelle année, je ne sais plus trop où aller.

Je ne sais plus vraiment qui je suis en ce moment.

Une ancienne exploratrice passionnée ? Une littéraire inspirée? Une journaliste trop zélée ?

Mes masques et mes voiles me pèsent, mais je ne sais pas comment évoluer.

Mes bras me font mal, mes jambes, mon dos.

Tout cela me rappelle la terrible dépression, même si je sais que ce n’est qu’une forme vaguement lointaine et très atténuée.

 

Des fois, j’aimerai bien un coach de vie.

Quelqu’un qui mettrait de l’ordre dans ce désordre, et m’aiderait à avancer.

Une super maman/tuteur/mentor en somme.

 

Qui n’en n’a pas rêvé…. ?

 

 

mercredi, 21 décembre 2011

Enfantillages

 

Se lever tard après avoir dormi 9h.

Se préparer de longs petits déjeuners.

Aller voir cette expo dont tout le monde dit tant de bien.

Marcher à deux dans Paris, flâner quai de la Mégisserie et se faire lécher les doigts par des chiots tout mignons.

Admirer les œuvres d’art chez les galeristes de la rue de la Seine.

Acheter un beau manteau pour R., trop cher, mais si beau avec son petit nœud devant.

Prendre un long bain chaud, avec des huiles essentielles, en lisant un magazine de fille.

Aller dîner chez des amis de Radio France. Bien manger, parler longtemps, rentrer trop tard.

Parcourir Paris en tout sens en métro.

Aller seule chez mon meilleur ami R au petit matin.

Boire son mauvais café pendant qu’il me remplit le lecteur de musiques géniales pour mon filleul. Mon cadeau pour ses 12 ans : un lecteur plein des meilleures tubes de rap, rock et funk de touts les temps. Lire Delphine de Vigan, Rien de s’oppose à la nuit, dans le métro.

Aller déjeuner avec mes copines journalistes.

L’une vient de publier un livre, l’autre me parle de presse internationale, la troisième travaille pour un grand festival.

En ressortir boostée, avec l’envie de dévorer le monde.

Lire des BD sur le canapé.

Regarder un documentaire sur Méliès, en buvant du bon thé, avant d’aller voir Hugo Cabret.

Faire sauter des crêpes au Nutella à 18h.

Rire comme des enfants, avoir l'impression de vivre la chanson de peau d’Ane.

Je suis la princesse et il est mon prince.

"Nous fumerons la pipe en cachette, nous nous gaverons de pâtisseries

Aller voir Tous au Larzac, et en parler pendant des heures, pour toutes les perspectives qu’il ouvre, et l’exemple de ce courage si tenace, face à l’armée, face à l’Etat.

Retrouver la joie des conversations avec Y., interrompues juste par le sommeil qui nous tombe dessus, enlacés, engourdis, comme un voile noir et profond.

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Depuis le départ de R. je profite, je profite, avec toujours cette pointe de culpabilité : l’impression de faillir à mon devoir de mère, parce que justement, ces journées sont trop belles, trop douces et trop amoureuses.

 

Pour un temps, s’extraire de ses responsabilités.

 

Redevenir moi-même une enfant qui joue, bavarde et rigole. 

Quel bonheur puissant!

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jeudi, 6 octobre 2011

Relations publiques

Après seulement deux cocktails à la vodka, je vacille un peu sur mes hauts talons. Je ris trop fort, caresse les cheveux d’un ami d’ami, m’appuie sur un autre jeune homme et je sens son haleine sur moi, puis je discute avec un acteur de Los Angeles -so cute-, enfin je parle avec une jeune femme actrice, puis avec une journaliste de Nova. Je voudrais faire bonne impression. Multiplie les sourires et tend des perches pour des blagues drôles, qu’on n’entend pas toujours hélas à cause de la musique forte. Mais j’ai le ventre qui grogne furieusement. Je n’ai pas eu le temps de  manger, à peine eu le temps de m’occuper de R. en sortant du boulot, de briefer la nouvelle baby-sitter employée pour la soirée et je suis repartie, vaillante malgré tout, pour le 8ème arrondissement. A côté du Crillon et du Buddha Bar, j’ai bien conscience que je ne trouverais jamais un kebbab. Alors je continue mes ronds de jambes puis je m’éclipse. Dans le métro, j’ai tellement envie de faire pipi que c’est un supplice de rentrer jusque chez moi. Il est 23h, mission accomplie.

Je passe enfin aux toilettes.

Mange une pomme de terre avec du beurre et du sel.

Me démaquille.

Y. va rentrer d’ici une heure.

Fourbue, je vais me coucher.

Heureusement que les ce genre de soirée un peu trop RP, -même si ce n'est que pour moi- ne sont pas toutes les semaines. Je ne tiendrais pas le coup.

Mais quelle bonne soirée quand même!

vendredi, 2 septembre 2011

Trop vite

Hier au soir, j’ai récupéré R. à 18h30 fatiguée et grognon.

Le temps de rejoindre la maison, il est 19h00.

Pas envie de se laisser déshabiller, pas envie de sortir du bain, chouinage répété pour un repas express, frottage des yeux intempestifs avec de la purée plein les mains, essuyage desdites mains sur pyjama propre.

Je l’ai couchée bien vite, l’endormant à mon sein, ce grand bébé de 10 mois qui n’en est bientôt plus un.

Je l’ai regardé dormir, toujours dans mes bras.

J’ai regardé l’heure. 20h.

Ainsi c’est cela.

Pendant plusieurs mois, on passe des heures et des heures avec son enfant, on marche, on gronde, on joue, on admire ses gestes, son habileté ou sa maladresse, et un jour, un jour, on ne la récupère que pour passer trois petits quarts d’heure avec elle.

Trois quarts d’heure pas rigolos.

 

J’étais si fatiguée.

Si tendue et si triste après ma journée.

 

Journée qui s’est d’ailleurs très bien passée. J’étais ravie de déménager mes affaires, ranger les livres, boire du café, ricaner, dire des bêtises d’une porte à l’autre.

Retrouver l’effervescence chère à ma boîte : il y a un communiqué de presse mais aucun journaliste à qui l’envoyer, il y a des réunions à prévoir mais personne n’a calé de date, il y a des comptes rendus à écrire mais personne ne l’a fait, il y a tout le monde ravi que je revienne pour reprendre tout cela en main.

Il y a aussi un stagiaire à trouver. Il y a les sous qui manquent et mon chef qui ne veut rien entendre quand on lui dit qu’on ne peut pas faire de miracle. Il y a un magazine à boucler en 10 jours, un retard abyssal qui n’étais jamais, jamais arrivé.

Alors....

J’ai ressorti mes stabilos, ma to do list et j’ai listé les priorités.

Et lundi, et les jours qui viennent, je vais tout donner, mais j’y arriverais.

 

Et le soir,

j’aurais quand même

un pincement au cœur,

quand ma petite fille toute énervée,

s’endormira trop vite,

sans que j’ai eu le sentiment de la retrouver.

 

dimanche, 10 juillet 2011

En silence

R. et son père dorment.

Je reviens juste du marché, et je lis le Parisien.

Ils parlent des retraites dans les monastères. Je me rappelle la mienne, de ma difficulté à tenir ma langue tous ces jours, de mes montées vers une incroyable félicité, et de mon explosion de colère, de tristesse l’avant-dernier jour et de ma décision de partir une demi-journée avant la fin car je n’en pouvais plus de ce désespoir sans nom. Je bouillonnais, n’était plus vraiment moi-même.

Vendredi soir, je suis sortie. Alors que j’étais fatiguée par ma journée, je me suis maquillée et coiffée, j’ai claqué un baiser sur le front du bébé et un vrai sur celui de son père et je suis partie. Fête dans un atelier d’architectes à Belleville, je ne connaissais personne, ma copine n’étant arrivée qu’une heure et demie après.

Mais j’ai parlé avec une dizaine de personnes, qui m’ont fait rencontrer une journaliste justement amie d’ami, et qui connaissait Y. Après avoir parlé plus d’une demi-heure avec elle, je me sens plus armée pour mon rendez-vous de lundi, avec la DRH de m’entreprise, en vue de ma reprise du travail à la rentrée.

Ce matin, la ratatouille cuit et diffuse une délicieuse odeur dans la maison.

Hier j’ai fini ce roman, horriblement décevant. La pire suite jamais lue de toute l’histoire de cette fameuse saga. Ecrite avec les pieds, sans aucun sens du rythme, des dialogues, du roman ou de la psychologie des personnages. A pleurer.

Je devrais préparer le chou-fleur, hérité d’un panier bio non récupéré et peut-être faire la vaisselle, mais je vais d’abord finir de lire le journal.

Qui sait, cela me donnera peut être l’envie de repartir faire une retraite ?

 

 ratatouille_bebe_marche.jpg

 

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