Etre là sans y être

Je suis dans un état étrange.
Je fais certaines choses sans vraiment y être. Il y a tant à gérer avec cette rentrée, je me demande parfois comment je fais, et comment font toutes ces mamans qui m’entourent, qui ont un/deux/cinq enfants. Il faut penser aux habits, il faut penser à laisser des sous à la femme de ménage, il faut montrer l’emplacement du pyjama et le parc à la nouvelle nounou. Il faut appeler la famille pour raconter la rentrée, il faut payer les charges de l’immeuble et les nouveaux travaux, il faut préparer des goûters pour R. Au travail, il ne faut pas relâcher la pression, mais tous ceux que je dois interviewer me glissent entre les doigts et mes articles piétinent. Les deux derniers articles étaient mal écrits, et je me suis fait taper sur les doigts par le SR. Il y a 4 ou 5 articles en suspend en ce moment, et aucun de commencé. Je fais de la documentation, prépare mes questions, je tourne en rond surtout.
 Du coté de mon enquête, je progresse à pas de fourmis. J’ai mené deux entretiens, et peut être trouvé quelqu’un qui serait prête à co-écrire avec moi. Je réfléchis à la possibilité de me rendre à différents congrès, même s’ils sont loin, si cela me coûtera de l’argent. Pourtant, mon enquête le mérite ! Comment font tous les autres journalistes ? Avancent-ils leurs frais eux aussi, quand ils écrivent quelque chose à côté de leur travail ? On n’est à peine le 11 septembre, et j’ai déjà un sacré coup de mou.
L’impression de m’éparpiller, de ne pas être concentrée. Hier soir, j’ai regardé un documentaire sur cette artiste, incroyablement forte et présente, qui n’a jamais transigé, suivi sa loi et sa créativité.
Ces gens m’inspirent. Je me raccroche à peu de choses.