Enfantillages

 

Se lever tard après avoir dormi 9h.

Se préparer de longs petits déjeuners.

Aller voir cette expo dont tout le monde dit tant de bien.

Marcher à deux dans Paris, flâner quai de la Mégisserie et se faire lécher les doigts par des chiots tout mignons.

Admirer les œuvres d’art chez les galeristes de la rue de la Seine.

Acheter un beau manteau pour R., trop cher, mais si beau avec son petit nœud devant.

Prendre un long bain chaud, avec des huiles essentielles, en lisant un magazine de fille.

Aller dîner chez des amis de Radio France. Bien manger, parler longtemps, rentrer trop tard.

Parcourir Paris en tout sens en métro.

Aller seule chez mon meilleur ami R au petit matin.

Boire son mauvais café pendant qu’il me remplit le lecteur de musiques géniales pour mon filleul. Mon cadeau pour ses 12 ans : un lecteur plein des meilleures tubes de rap, rock et funk de touts les temps. Lire Delphine de Vigan, Rien de s’oppose à la nuit, dans le métro.

Aller déjeuner avec mes copines journalistes.

L’une vient de publier un livre, l’autre me parle de presse internationale, la troisième travaille pour un grand festival.

En ressortir boostée, avec l’envie de dévorer le monde.

Lire des BD sur le canapé.

Regarder un documentaire sur Méliès, en buvant du bon thé, avant d’aller voir Hugo Cabret.

Faire sauter des crêpes au Nutella à 18h.

Rire comme des enfants, avoir l'impression de vivre la chanson de peau d’Ane.

Je suis la princesse et il est mon prince.

"Nous fumerons la pipe en cachette, nous nous gaverons de pâtisseries

Aller voir Tous au Larzac, et en parler pendant des heures, pour toutes les perspectives qu’il ouvre, et l’exemple de ce courage si tenace, face à l’armée, face à l’Etat.

Retrouver la joie des conversations avec Y., interrompues juste par le sommeil qui nous tombe dessus, enlacés, engourdis, comme un voile noir et profond.

 __________________

Depuis le départ de R. je profite, je profite, avec toujours cette pointe de culpabilité : l’impression de faillir à mon devoir de mère, parce que justement, ces journées sont trop belles, trop douces et trop amoureuses.

 

Pour un temps, s’extraire de ses responsabilités.

 

Redevenir moi-même une enfant qui joue, bavarde et rigole. 

Quel bonheur puissant!

_____________________

 

 

Commentaires

1. Le jeudi, 22 décembre 2011, 05:29 par Valérie de haute Savoie

Surtout ne culpabilise pas, comme cela R. pourra aussi vivre pleinement ce temps loin de sa mère mais riche en découverte malgré cela. Tu me fais rêver à lire tes journées si pleines de vie.

2. Le jeudi, 22 décembre 2011, 10:15 par Leeloolène

OH qu'il est beau ce billet !!! Oh lalalalala que je l'aime !! Ah que ça fait rêver toutes ces activités culturelles et ce temps juste pour profiter. Enjoy, enjoy !! R. doit être chouchoutée comme pas possible chez tes parents.

Et sinon, il est bien Rien ne s'oppose à la nuit ?? Je l'ai demandé à Noël :)
Et ça me fait donc rappeler que Tous au Larzac est sorti... Je l'attendais avec grande impatience.

3. Le jeudi, 22 décembre 2011, 14:18 par Marloute

@Leeloolène : oui il est bien! Je n'en ai lu que 100 pages, mais ça part bien!

4. Le vendredi, 23 décembre 2011, 06:55 par Elisabeth

Ce billet plein de joie me remplit d'optimisme!!!