Tout gâché

Retour à Paris.

J’ai vu les collines enneigées, des visages familiers, le chien fou de ma sœur.

Cette année, nouveauté : j’avais, nous avions avec Y. et R. un lieu pour dormir. Mes parents ont enfin rénové une pièce avec un vrai lit, pas un clic-clac défoncé que les voisins s’apprêtaient de jeter à la déchetterie.

La déco n’est pas au point : des meubles trop imposants pour une pièce minuscule, des couleurs bariolées et des effets de matières partout, du bazar dans les tiroirs (J’y ai trouvé des bougies entamées, une bouteille de parfum vide, et… une arbalète si-si ! dans une chambre d’amis !)

Partis du mercredi, nous sommes passés chez les parents d’Y. le lendemain, nous avons « brunché » à Lyon chez le parrain de R., B. celui qui nous a fait nous rencontrer avec Y. D’ailleurs, une fois qu’Y. a su que son ami était seul pour la soirée, il a décidé de rester avec lui sur Lyon. Moi, je suis allée dans l’Ain, chez ma grand-mère paternelle, lui présenter R.. Le soir, j’arrivais chez ma mère épuisée, avec un début de rhume. Le lendemain, après une courte nuit, mon amie Ro. est passée à son tour boire le café et voir la merveille. J’ai enchaîné avec un thé chez ma grand-mère maternelle. Puis le soir, je suis retournée avec ma mère chez les parents d’Y. pour le réveillon. J’ai retrouvé un Y. reposé : il avait fait la grasse matinée, mangé au restaurant, était allé au cinéma. J’ai ressenti une bouffée de jalousie et je lui ai dis.

Le lendemain midi, retour dans l’Ain : nous faisions le repas de Noël chez ma grand-mère paternelle, emmenant avec nous les parents d’Y., eux aussi invités. 15 personnes à table. Trop trop trop de cadeaux. R. a passé l’après midi à pleurer ou crier. Moi j’avais mal à la tête et le nez pris. Ma grand-mère m’a dit au bout d’un moment qu’il faudrait « que moi aussi que je me détente car c’était sans doute moi qui transmettait mon stress à la petite ». La colère qui est montée en moi à ce moment-là, si elle était sortie, ce serait transformée en un torrent de lave brûlante, qui aurait submergé l’assemblée de tontons, taties, mamies présentes.

J’ai ravalé ma colère et j’ai prié pour que le temps passe plus vite et que je puisse partir.

Quand cela a été possible, j’ai remballé mon bébé, à peine dis au revoir, et je suis partie, dans la voiture glacée.

Une fois arrivée chez mes parents, impossible d’ouvrir le portail : il est gelé. Nous retournons chez la grand-mère, chercher un marteau et de l’eau chaude.

Le soir, je n’arrive plus à parler tant je suis fatiguée.

R. dort très peu dans la nuit.

Le lendemain, nous nous enfonçons plus loin dans le département : derrière Meximieux, les champs ont gelé, des congères se sont formées et un vent fort balaye la route.

Nous passons le lendemain de Noël à refaire un repas de Noël.

Nous sommes une petite douzaine et nous ne partions qu’à 19h le soir.

Heureusement, je suis assise proche de ma cousine, plus jeune que moi qui allaite encore sa deuxième fille, une petite de 18 mois, avec qui je discute longuement.

Le soir, j’ai une prise de bec avec ma mère.

Le lendemain, alors que je pensais avoir tout vécu, la prise de bec avec ma mère se transforme en véritable engueulade, avec porte qui claquent, et cris dans la maison.

Nous manquons louper notre train, nous dépêchons.

Inutile : il est retardé. 20 minute, 30 minutes, 40 minutes, 50 minutes d’attente plus tard, nous prenons enfin notre train et arrivons pile poil dans les sorties de bureau, et prenons la ligne 13 encombrés de nos sacs, les cadeaux et d’un bébé.

Le soir, je constate que R. mon tout petit bébé a attrapé mon rhume.

Elle a le nez bouché et pleure de ne pas réussir à manger et respirer en même temps.

 

Ce matin, je me sens mal.

Tout ces gens nous ont fêté, fait à manger, offert de multiples cadeaux.

J’en ai à peine profité.

J’ai eu envie à la fois de venir plus longtemps que d’habitude pour répondre à leur attente et leur présenter mon bébé, mais à la fois, j’étais si épuisée que j’ai vite déchanté.

Hier, j’ai fait un riz au lait à la rose pour nous remonter le moral.

Et Noël me laisse un goût amer dans la bouche, l’impression d’avoir tout gâché.

 Noel_2010.jpg

 

 

 

Commentaires

1. Le mardi, 28 décembre 2010, 11:22 par clara

c'est dur dur les réunions de famille avec des touts petits bouts. ils ont besoin de calme, de zen, et ressentent l'agitation autour...je me souviens d'un mariage abominable avec ma petite de 3 semaines, le cauchemar, on avait fini toutes les 2 à passer la nuit à pleurer. je n'en pouvais plus d'entendre les conseils des tatas, des mamies, des cousines...
je crois que ça aussi ça s'apprend. pour mon petit garçon qui a 15 jours je suis beaucoup plus radicale, j'ai réussi à dire "non" à des repas, à refuser des visites, à m'imposer et me centrer sur mes priorités du moment : le bien-être du bébé et ma fatigue!
je te souhaite bon courage, bon repos, bonnes siestes, et tu verras Noël prochain tu en profiteras!

2. Le jeudi, 30 décembre 2010, 16:49 par maya

Les gens saurons être indulgents pour la maman d'un si joli bébé.
Ca arrive à tout le monde d'être claqué et ne pas apprécier ce qui se passe autour de nous car on n'en peux plus. Je ne vois pas qui pourrait dire le contraire. Alors tranquille... pas de remord. L'année prochaine vous vous rattraperez.

3. Le samedi, 1 janvier 2011, 09:14 par Valérie de Haute Savoie

Je te souhaite petite Marloute, une année 2011 sereine, avec reprise de ton boulot chéri (c'est cela qui te manque non ?) et je t'embrasse tendrement.

4. Le samedi, 1 janvier 2011, 13:33 par Marloute

@Clara : Merci tu as raison!
@Maya : j'espère et je compte sur leur indulgence!
@Valérie : merci Valérie, à toi aussi! et en 2011 on se voit alors?

5. Le samedi, 1 janvier 2011, 13:48 par Oxygène

Une bise légère, en passant, à la petite fleur. Bonne année à vous trois.

6. Le lundi, 3 janvier 2011, 22:27 par pretty woman

Ne t'inquiète pas, tu n'as rien gâché. Tout le monde ou tout au moins les femmes mères elles-mêmes auront compris que tu étais fatiguée et que ton récent accouchement te laissait encore fragile. Toute femme mère elle-même sait ça.
Ma fille vient d'être maman d'une petite-fille qui a 2 mois 1/2 ; elle a vécu la même chose que toi ce Noël ; quatre jours en touraine avec nous, les tontons, les arrières-grand-parents, un bébé fatigué du bruit, des déplacements, du changement de lieu puis retour vers la bretagne et même topo dans la famille du papa...
J'ai connu ça aussi, on veut voir tout le monde, faire plaisir à tout le monde et on s'aperçoit qu'on est crevé, que les repas traînent en longueur et qu'on ne peut même pas profiter de la sieste d'après-midi en même temps que le bébé, bref... c'est pas glop.
Mais ne culpabilise pas !
Quant à la réflexion de la mamie sur le "stress communiqué de la mère à l'enfant" je l'aurais mal pris aussi... Et puis dis-donc... elle faisait peut-être pas mieux non plus, ta grand-mère quand elle était jeune maman, avec un bébé fatigué et des nuits écourtées...
Allez profite de la petite, repose-toi quand elle dort, oublie les corvées ménagères autant que tu le peux...
Biz d'une grand-mère tourangelle,

7. Le mardi, 4 janvier 2011, 19:38 par Marloute

@Oxygène : des bises à toi!
@Pretty Woman : merci pour tes mots, et bienvenue ici!