Mon article en avant première sur le blog... fautes d'orthographes en prime, c'est mon premier jet, soyez indulgents!
Par Marloute le lundi, 29 octobre 2007, 18:56 - Travail journalistique - Lien permanent


TITRE Minuit dans la forêt de Merlin
CHAPO Notre reporter est allée dans la forêt de Brocéliande, le lieu des enchantements de Merlin, à minuit une soir de pleine lune, pour y apercevoir des fées ou des fantômes. Pas de phénomènes paranormaux mais une jolie trouille quand même.
INTRO Une nuit seule dans la forêt de Brocéliande. Minuit un soir de pleine lune, se trouver au milieu de la forêt. Pourquoi ? Pour voir. Pour voir si les fées s’activent avant le solstice d’hiver (la nuit la plus longue de l’année) si Merlin parcoure à grand pas la forêt, si Morgane, connue aussi sous l’ancien nom celtique de Morrigan, faisait une fête ce soir-là dans son château au milieu des bois. Le reportage a failli ne pas se faire. Parce que 95% de la forêt de Brocéliande appartient à des propriétaires privés qui interdisent le bivouac. Je me suis donc rabattue sur le nord de la forêt qui appartient à l'Etat. J’ai cherché quelqu’un pour me convoyer au soir dans les bois et me reprendre le lendemain. Pas trouvé. C’est mon compagnon qui s’en chargera. Mais une fois arrivé dans la forêt, à 22h et des patates, il n’est plus question pour lui de me laisser seule. On restera donc tous les deux, terrorisés et blottis, avant de s’endormir jusqu’à 1h et décider de lever le camp devant l’absence de fées (et la présence de bêtes)
- 21H00 : On installe le bivouac : un matelas en mousse et un duvet résistance moins trente degré. Grâce à la lune, la forêt baigne dans une clarté blanche. A quelques centaines de mètres, on entend les voitures sur la route. Paraît-il que la Dame Blanche, le fantôme d’une mariée enterrée vivante, provoque des accidents dans la région. J’espère qu’elle n’a pas l’intention de passer près de nous. Je me souviens des mots de C*laudine G*lot, spécialiste des légende de Brocéliande « la Dame blanche n’est pas du tout agressive, elle est juste très triste. » Pour le moment, je me dis que c’est forcément l’excès de Chouchen ou de cidre bouché qui doit provoquer des accidents, mais je ne suis pas rassurée.
- 21H01 : Un gland de chêne est tombé juste à coté de moi. De battre mon cœur s’est arrêté. OK. La nuit va être très très longue.
- 21h30 : Avec mon copain, on chuchote. Pourquoi ? Pour ne pas se faire repérer. La lumière éteinte, couchés en chien de fusil au milieu de rien dans les bois, on se sent vulnérable. On est redevenu des hommes primitifs, attentifs au moindre bruit. Je me rends compte à quel point on fait les fiers, nous les hommes, dans nos maison, avec notre feu et nos lumières. Protégés par 4 murs, l’humain se sent fort. Au milieu des bois, on n’est rien d’autre qu’une bête qui a peur. J’ai l’impression d’être un chevreuil qui a peur du loup.
- 22H00 : Une chouette hulule juste à coté de nos tête. C’est assez rassurant. Et puis une deuxième, un peu plus loin. Son cri à elle est déchirant, un cri glaçant. Je me rasure en répétant comme un mantra : « C’est une chouette, c’est une chouette ». J’ai un peu mal au ventre.
- 22H07 : Une bête marche tout près de nous. Je m’attends dans la seconde à me faire éventrée par un sanglier belliqueux. Je suspends mon souffle, la poitrine oppressée par la peur. Je craque et allume la lampe torche. La bête s’éloigne silencieusement. J’essaye de me remémorer les mots de C*laudine G*lot : « La forêt est le lieu du « merveilleux ». Au Moyen age, le merveilleux est tout ce que l’on ne comprend pas. Ce qui est à la fois magnifique et terrible. C’est un lieu de « passage », entre les vivant et les morts, entre les fées, les esprits, et les humains. Dans les légendes arthuriennes, celui qui a le courage d’affronter la forêt trouvera la richesse et la fortune. Les chevaliers partaient dans la forêt pour affronter les dragons, ou rencontrer une Dame. La forêt, c’est un lieu de toutes nos angoisses, de nos peurs les plus profondes ». C’est exactement ce que je suis en train de vivre.
- 23H30 : Mon copain s’est endormi. Il ronfle si fort que je crois qu’aucune bête ne va plus s’approcher. J’entends soudain un brame de cerf au loin. Le mâle signale son territoire par un long meuglement profond. Je me demande si ce n’est pas encore Merlin, qui paraît-il prenait l’apparence d’un cerf pour se déplacer plus vite dans la forêt. Je repense à ce Merlin, un Dieu déchu, paraît-il fils du Diable et d’une humaine, qui a conseillé plusieurs rois, dont le roi Arthur, et à qui la forêt obéissait. J’aimerais moi aussi que la forêt m’obéisse. Que des mignons bébés lapins et des oiseaux chantent comme dans Blanche-Neige et pas que des feuillages noirs m’entourent. Je finis par m’endormir.
- 1H00 du matin. Une série de grands aboiements éclatent, tout proche. J’ai beau me dire que c’est un chien, ça n’y ressemble pas. Plus rien ne ressemble à rien. J’ai perdu toute rationalité. Mon copain s'est redressé aussi. Nous sommes tout deux réveillés, immobiles, en attendant que les aboiements cessent, ou qu’ils se rapprochent. On chuchote que c’est peut être une chasse à courre qu’on va se faire déchiqueter par des rottweilers*.
- 1H30 : On fait le point. On va lever le camp pour dormir quelques heures à Rennes. Moi, je constate que j’ai eu plus peur que je ne croyais. Mon copain a été étonné d’avoir si peur au début et de réussir à s’endormir quand même. Il faut retraverser la forêt, à la lampe torche. Les ombres sont effrayantes. A la réflexion, je n’aurais pas pu dormir seule.
Des ordures chez Merlin et Viviane
Un projet d’usine de déchet démesuré menace la forêt légendaire.
L’actualité : Un projet de construction d’une usine de broyage et de compostage des ordures ménagères usine (d’une surface de plus de11 000² et de 20 mètres de hauteur) a été suspendu grâce à l’action de deux associations, « SOS Brocéliande » et « Sauvegarde de Brocéliande ». Les associations contestent la légalité du permis de construire dans une zone classée en ZNIEFF (zones naturelles d’intérêt écologique) car il n’y a eu aucune étude d’impact ou même une enquête publique auprès des habitants. Le 24 août dernier, le juge a condamné l'Etat à verser aux associations la somme de 1000 euros. Mais la société SMICTOM a déposé un deuxième permis de construire. Affaire à suivre donc. Si vous voulez soutenir l’association ou obtenir des informations : Association Sau*vegarde de Borcéliande http://www.sauvegarde-broceliande.org/ A lire : « Contes de Légendes de Brocéliande » de Claudin*e Glo*t et Mari*e Tanneu*x. Editions Ouest-France. 2002
*Non, les rotweillers ne font pas de chasse à courre. Mais ils mangent les enfants et c'est déjà assez effrayant.


Commentaires
Alors comme ça, on veut aller taquiner les lutins dans la forêt magique et aux premiers signes de vie naturels (et pas surnaturels) on prend ses jambes à son cou ...
Tu es plus trappiste que trappeuse, sur ce coup là.
Blagues et calembours à part, ça ne m'étonne pas parce que dormir en pleine nature, à notre époque et dans nos sociétés modernes, c'est une expérience assez extrême et plus dure qu'il n'y paraît. Il faut apprendre à apprivoiser le silence de la forêt qui n'est pas une absence de sons mais un vacarme de bruits de nature auxquels on est plus habitués. C'est vraiment difficile, surtout seul.
Je m'attendais à ce que ce soit Arthur et sa clique qui vous réveille au lever du jour. "Mais qu'est ce que vous foutez là dans ma forêt ?! Allez, embarquez moi ça, on retourne à Kaamelott !"
Ca aurait été bon, ça, tomber sur Alexandre Astier en roi Arthur...
Enfin, quel courage, tu parles d'un plan flippe.
Ha ! J'allais oublier le principal : L'article m'a bien plu et je n'ai pas trouvé de faute.
Merci les gars.
C'est rigolo parce que dès qu'on touche au roi Arthur, ya des mecs qui commentent alors que d'habitude, c'est les filles qui me laissent des commentaires.
Est-ce qu'il n'y aurait pas chez vous deux une survivance de jeux-de-rôliens? Comment on appelle ça? Les rolistes? Ou est ce que vous n'avez jamais approché le monde du jeu de rôle?
Non, très peu de jeu de rôle dans mon cas, et pas du tout médiéval, pour le coup.
En fait c'est le fait de lire le nom de ma ville natale sur ta photo et le souvenir de la légende de la Dame blanche que j'avais oublié qui m'a poussé à commenter. J'ai appris que c'était une légende locale, d'ailleurs...
Ah-ah, ceci explique cela.
Et sinon comment on dit? Le mot? Roliste?
Roller ??? Ah non ça c'est les trucs qui roulent

Je me renseigne de ce pas avec les deux joueurs de rôle qui me font face au bureau
Confirmation ! On dit bien un roliste, dixit celui qui me fait fasse "dans le jargon des jdr c'est comme ca que l'on dit, mais je ne sais si dictionnairement parlant ca passe".
J'aime bien en tout cas ta nuit en forêt. Et maintenant, penses tu que tu l'aurais fait toute seule toute seule ? Aurais tu tenu la nuit entière ?
Par contre je suis bien déçue de l'absence de photo de la Dame Blanche. Ton compagnon se serait appelé "Jacques Pradel", je suis certaine qu'on y aurait eu droit :d
Je tiens à signaler que je commente régulièrement et ai passé l'âge de jouer aux épées.

Deux détails sur ton article :
21h00 : Les histoires de dames blanches sont des classiques du paranormal et existent depuis des lustres dans des versions qui varient selon le lieu et l'époque. Le plus souvent, c'est une histoire d'auto-stoppeuse qu'on prend en charge et qui disparaît subitement, comme un fantôme, de la voiture à l'endroit où elle est censée être décédée des années auparavant (d'un accident de voiture). Elle est vieille comme le monde. Avant elle grimpait dans des diligences et disparaissait là où son tragique destin local s'était terminé.
21h01 : Le gland, c'est une allusion au film Willow ? ou pas ?
Sur ton article en général, le chapeau et l'intro dévoilent à peu près tout ... Je suis pas fan de ces approches où il n'y a aucun suspens. Autre détail aussi, le recours assez fréquent au mot bête qui me paraît lié au registre des peurs enfantines, donc primales
Oui, moi aussi je trouve que j'emploie trop le mot bête. En fait, je l'ai employé beaucoup plus que cela au départ et j'avais même mis "Bête". En fait, c'est la Bête, le gros monstre qui fait peur. Pas des vrais animaux, plus un seul gros animal imaginaire.
Le gland n'est pas un allusion a Willow, mais les sangliers, je les imagine bien comme dans le film, ceux qui lui courrait après...
Le chapo et l'intro, j'ai vraiment écrit n'importe quoi. Je sais que ce sera tout réécrit par mon rédac chef car c'est SA partie. Il aime bien faire la titraille. Et c'est vrai que je dévoile tout, mais c'est le jeu. Un article est souvent construit en pyramide inversée, avec le sujet et l'angle dans le chapo.
Mais bon, de toute façon, ce n'est pas la version finale. je pourrais d'ailleurs vous mettre la version finale, pour que vous voyez les mouvements d'un article àl'autre...
Bon, la SR que je suis te dira qu'il y a un bon travail de réécriture et pas mal de répétition aussi. Mais que tout le reste y est, c'est à dire le suspens, l'ambiance. On a les poils qui se dressent à la lecture, c'est très bien.

Je suis aussi d'accord avec Labo concernant le fait que tu dévoile la fin dans l'intro, tu risques de perdre des lecteurs au passage. Je m'arrêterai à "laisser seule"
Ton copain va être content de lire qu'il ronfle et que ça a être écrit dans le journal lol
et moi je suis contente de savoir que tu es revenue entière
Ha pour un bon travail de SR, il manque évidemment la connaissance du titre
HL a du te le dire... 