Etre serein sur les chapeaux de roue

Depuis la semaine dernière, je suis presque sereine. C’est une victoire sur la crise, peut-être momentanée, mais je la savoure quand même.
Lundi, je fais un micro-trottoir, envoie mes articles. Lundi soir, un témoin principal d’un article ne veut plus que cela paraisse. Je comprends (toujours le problème de la réécriture) et trouve quelqu’un d’autre, de qui je pourrais faire l’interview dans la journée de mardi. Mardi, j’apprends que le micro-trottoir n’est pas bon, pas assez de trentenaires. Et puis qu’il faut reprendre l’interview, pas assez détaillée, pas assez compréhensible. Mardi, je reçois un mail du rédacteur en chef et ami, concernant l’article sur Brocéliande. Cela ne va pas du tout. L'article ne lui plait pas. On repart à zéro, on reprend l’angle, et on réécrit.
Et je n’ai pas paniqué. J’ai un peu marmonné dans ma barbe, mais ça allait. J’ai assuré, c’est normal, une rédaction me fait confiance. Je ne peux pas les planter comme ça.
Ce matin, j’ai réécrit les deux articles.
C’est mieux.
Y. est parti travailler, ici, sur Paris. C’est la première fois qu’il retravaille depuis deux mois. L’heureux homme.
Cet après-midi, j’ai visité un bureau de pigiste. J’aimerais bien m’y installer. Mais il faut que je trouve 400 euros. Bien évidemment, on est le début du mois et je suis à -100. La rédaction doit me rembourser l’aller-retour à Brocéliande. Ils râlent. Moi, j’ai besoin d’argent. Tout le temps, un peu. Par ci par là. Pas pour acheter des habits, ou manger au restaurant. Non, juste pour la vie : Courses, loyer, psy. Zou. Remboursez-moi!

Fin d'après-midi, je suis rentrée, un ou deux coups de fils à passer.
Je me pose dans un fauteuil. Je lis un livre sur la vie de Susie Morgenstern. Elle est écrivain pour enfants, et prof d’anglais. J’ai beaucoup lu petite l’école des loisirs. Et j’aime ce qu’elle dit, ce qu’elle fait. Je cherche des idées de sujets pour S*ciences et Vies Juni*io. Je me suis fixée lundi pour leur envoyer trois propositions. Je n’ai que des petites idées éparses, mais je me sens prête à les développer, pour leur faire de vraies propositions.

Commentaires

1. Le jeudi, 1 novembre 2007, 00:38 par labosonic

:)

C'est rassurant de voir que tu es presque sereine et de te lire comme ça. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je pense que Brocéliande n'y est pas étranger.

Certainement pas une histoire de "se mettre en danger pour vous sentir vivante" mais simplement un moment de recul que tu as pris le temps de prendre.

Ton attitude vis à vis du travail aussi est intéressante. Il y a un contraste fort entre "J’ai assuré, c’est normal, une rédaction me fait confiance. Je ne peux pas les planter comme ça" & "Je n’aime pas le journalisme. Je ne suis pas faite pour ce métier."
;)

2. Le jeudi, 1 novembre 2007, 10:35 par Marloute

Oui, tu as raison.
Mais je passe mon temps à relire les mots des autres. Et plus je les lis, plus je réalise à quel point ils sont profondément vrais.
A quel point on peut se rendre malade à ne pas atteindre le niveau démesurément haut que l'on s'est fixé, sans même savoir si on aime ce que l'on fait.

Je revois mes exigences, plus "humainement" et la vie ne me paraît plus autant un long horizon de souffrance.

3. Le jeudi, 1 novembre 2007, 11:53 par captaine Lili

C'est agréable de te lire ainsi. La crise t'a fait avancer !