Tentative d'aménagement

C’est étrange. J’ai à la fois un petit coup de mou et une grande activité. Je mets du temps à rappeler les gens qui m’invitent à leurs anniversaires, comme si la perspective de devoir acheter un cadeau qui plaise, plus de s’habiller bien, plus de ramener une bonne bouteille, était insurmontable. Et puis sourire, expliquer son métier, rire aux blagues… pas trop le goût en ce moment. Je le sais, parce que le soir, quand je rentre de la bibliothèque, je n’ai qu’une envie, me blottir sous la couette, ou regarder Friends (Ah !, le bonheur des amis virtuels quand on ne veux pas affronter les vrais)

Le matin, je ne peux pas me lever. Y. part au travail (ce matin à 5 heures !) et moi, je dors, je dors, jusqu’à ce que mon portable sonne dans l’autre pièce, des gens qui continuent à vivre, à aimer, à travailler qui m’appellent. Je ne sais pas à quoi est due cette micro dépression.
Je recommence à être à vif. J’appelle mon père pour avoir des détails sur mon enfance, je dis ses quatre vérités à une grand-mère qui me dévalorise. Je me recroqueville sur mon canapé, je lis des BD, les enchaîne, pour ne pas trop penser. Je pense que ma mère fête son anniversaire dans quelques jours, et qu’il faut prendre des billets de train, parce que j’ai promis d’y aller…

Ce matin, après un rêve passionnant, j’ai compris, tout.
La boule dans la gorge, l’envie de se blottir, l’impression que tout cela ne sert à rien, la peur d’appeler à l’aide, c’est juste parce que ma psy est en vacances. Et je lui en veux à mort. J’ai l’impression que je ne tiendrais pas jusqu’à dans 10 jours, pour reprendre l’analyse.

Et pourtant.
Je sais que je vais affronter ces jours, et que j’y arriverai, un peu blessée, un peu chamboulée, et je me moulerai dans son divan comme le chat qui retrouve sa place en ronronnant…