Tentative d'aménagement

Hier reportage à Montbéliard.
Pauvre Marloute, à faire l’aller-retour dans notre Est de la France, si mal desservi, avec des correspondances qui ne correspondent pas (jamais vu ça à la SNCF, un billet imprimé avec une erreur d’horaires).

Mangé un mauvais sandwich dans un parc à Besançon, vu les usines Renault de l’autoroute, pris un TER pour aller à Belfort, longé le Doubs (oh, il avait l’air de faire si beau, le long du fleuve, dans la vallée encaissée, avec les hérons cendrés qui attendaient que passe une proie).
Je réfléchis sur moi, pendant des heures, dans cet aller-retour.
Jamais de toute ma vie, je n’ai été aussi heureuse.
Ce n’est pas un bonheur éclatant, comme quand on décroche un poste, ou qu’on tombe amoureuse, non c’est un bonheur clair et reposant, un bonheur discret, comme du vent dans la grand voile.
Après une longue discussion avec Y, il y a quelques semaines, j’ai compris que vraiment, il ne voulait pas être père maintenant.
Et on a fait des concessions, chacun, pour arriver à un chiffre, acceptable pour les deux, pour fonder une famille. Et moi, depuis, je suis à la fois triste et apaisée. Je me retrouve un peu avec moi, je profite de choses bêtes, dormir encore, faire des projets différents… mais je n’ose pas trop encore, aller humer l’air des voyages, ou d’un projet entre amies. Une de mes copines part en Pologne, faire des photos. Et si je l’accompagnais ? Mais je tergiverse encore. Non, pas encore, il me reste des lambeaux de tristesses, un désir d’autre chose, et puis l’envie reviendra, et je saurai saisir ce qui vient à moi. J’avais espéré que je sombrerais (à nouveau ? Impossible !) dans la Grande Dépression, en voyant mon projet d’enfant contrarié. eEt que devant tant de trsitesse, l'homme cèderai, (quel chantage !) Mais non. D’ici là, je me regarde dans la vitre du train. Cela m’exaspère, mais je dois le reconnaître. Je suis heureuse. Je n’ai jamais été aussi heureuse…