Orphée et BD

J’alterne entre acceptation du printemps et regret de l’hiver.
Je prends le soleil dehors.
Il chauffe mes joues, mes cheveux. Des vieilles dames maghrébines aux jambes déformées parlent entre elles et présentent leurs orteils boudinés au soleil. Je lis un livre rapidement, en diagonale, prends des notes qui me serviront pour mes articles. Des enfants jouent au football dans le parc « Y’a faute làààààà, ya faaaauuuuteeee ! » hurle un des gamins que personne n’écoute. Tout le monde est attaquant sur le terrain, personne en défense, -c’est trop con visiblement d’être défenseur.
Le soir, je lis mes livres de la bibliothèque, une BD de Larcenet, une de Joann Sfar et une de Taniguchi.
J’ai vu un film de Jean Cocteau, Orphée, et rêvé toute la nuit de la mort, une femme mystérieuse et tragique. Planté des graines hier, dans les grandes jardinières.
Quelle tristesse, cette nature étriquée !
J’ai besoin de grands espaces en ce moment, et du foisonnement de la jungle. Mais je ne fais rien pour améliorer mon moral, reprendre du souffle avant de s’enfermer. Au lieu de cela, je surveille la pousse des bébés citronniers, et m’interroge sur pourquoi je stagne dans mon analyse…