Le temps changeant

L’été n’en finit pas de ne plus être là et comme tout le monde, je commence à en être affectée.

Ce qui m’inquiète le plus ? Subir cette pluie et ce temps froid jusqu’à la rentrée de septembre et n’avoir en tout et pour tout que quelques jours de beau temps.

Je passe un peu de temps avec les enfants, j’apprends à m’analyser. Hier, un simple refus de R. m’a fait rentrer dans une colère noire, écumante de rage. Plutôt que de m’énerver contre elle, j’ai cherché à comprendre la situation : j’attendais depuis des heures ma SF qui devait passer et j’étais de fait coincée chez moi, sans oser commencer une activité. Je commence à me connaître un peu mieux : je sais que j’ai besoin de monde autour de moi pour mieux vivre avec mes enfants. Je vois aussi que R. subit cela. Je la trouve insolente, elle se braque pour rien, me répond mal. Souvent, je me dis qu’elle aurait mérité les gifles que je rêve de lui mettre. Et puis je me demande : qui est ce que je veux gifler quand je m’énerve contre elle ? Elle ou moi ? Notre position d'ainée à toutes les deux, celle qu'on a le plus tapé, trouble les places. La petite fille perdue que j’étais, recroquevillée dans un coin, subissant elle aussi un déluge de colère ? A contrario, quand je relâche la pression, que je prend le temps de jouer avec les deux enfants, quand nous nous faisons de longs câlins, R. est un vrai bonheur à vivre, espiègle, gentille et tendre.

Hier soir, au moment de l’histoire du soir, j’ai choisi ce livre, sur la bienveillance et la pose de limites respectueuses. Nous avons commencé à parler. De ses grands parents, en essayant de ne pas les juger (ils ont fait ce qu’ils ont pu, même mal). R. m’a dit : Mais pourquoi ils n’ont pas voulu faire autrement (que taper leurs enfants ?) J’ai dit que je ne savais pas. R. a eu cette phrase magique : oui bhin moi je trouve qu’il faudrait leur dire. Je n’ai pas répondu. Elle a enchaîné en disant : moi je trouve que toi tu es gentille parce que tu essaye de ne pas faire pareil. Ces paroles m’ont fait chaud au cœur, comme un baume sur une partie de moi blessée.

Bientot, les vacances, que j'espère passer plus ou moins bien, si j'arrive à suffisamment prendre soin de moi pour prendre soin des enfants.

Tout un programme !

Commentaires

1. Le mercredi, 6 juillet 2016, 10:02 par Arkadia

Cette histoire de place dans la fratrie est une chose constamment évoquée. J'avoue que l'on m'a souvent fait cette remarque pour mon fils n°2 qui est depuis tout petit dans la surenchère. Mais, on ne m'a jamais expliqué ce qui se pouvait se passer dans sa tête. Il est super mignon mais infernal......et néglige la propreté avec insolence. Un vrai casse tête qui me met bien souvent en rogne. Je n'ai aucune solution, il faudrait que je m'en occupe toute seule ce qui est impossible. il me demande souvent si je l'aime.....et je lui répond que oui. Aucun psy ne m'a donné de clef et j'appréhende le primaire. A moins qu'il existe de la lecture en ce sens pour que je puisse moi aussi comprendre.

2. Le mercredi, 6 juillet 2016, 15:32 par liwymi

La remarque de ta fille est pleine d'intelligence et montre une réelle capacité d'empathie.
Je connais les ressentis que tu évoques. Et je pense qu'effectivement, la différence avec nos parents, c'est que nous on se remet en question et on essaye de changer. Ce qui est déjà une bonne partie du chemin.

3. Le jeudi, 7 juillet 2016, 09:18 par Oxygène

Cette petite R promet d'être une belle personne. C'est émouvant de la voir mûrir à travers tes billets.

4. Le jeudi, 7 juillet 2016, 10:48 par Marloute

@Arkadia : C'est un sujet vaste et evidemment, on n'en fait jamais le tour. Tous les livres que je lis en ce moment parlent de l'importance de travailler sur soi pour être de meilleurs parents.
@Liwymi : contente de te retrouver ici!