La journée des grandes nouvelles

Hier, c’était la journée des grandes nouvelles, de ces moments où le temps se suspend, où l’on apprend des choses étonnantes, désolantes ou enthousiasmantes.

Me lever bien avant 7h. Ne pas trouver mes clés, donc ne pas pouvoir ouvrir le local vélo. Prendre le bus, aller au labo, pour faire des prises de sang, la glycémie, vérifier si ce bébé n’est pas de travers pour cause de diabète gestationnel. (en fait, il n’en est rien, pour conjurer le sort, j’avais acheté un pot de Haggen Daz au caramel beurre salé que j’ai entamé immédiatement les résultats reçus).

Puis aller chez la psy, et couchée chez elle, évoquer mes petits tracas sans importance.

Puis filer rejoindre la jolie P. pour un déjeuner et ressortir toute chamboulée de ce rendez-vous. Et puis courir dans le métro en sens inverse, avoir mon ancienne collègue, S. au téléphone, qui m’appelle en chuchotant depuis les toilettes de son magazine féminin huppé. Raccrocher et recevoir un appel du boulot. Pas pour une modification dans un article, comme dans la matinée. Non, juste pour m’apprendre un scoop. C. la collègue qui me pesait le plus, s’en va. Elle l’a annoncé officiellement dans la journée. Je vais chercher R. avec la petite L. Ma cadette ne veut plus jamais marcher, elle pleure, crie et ne veut faire les trajets que dans les bras. La pharmacie n’est pas si loin et nous toussons toutes les trois à y laisser nos poumons. Il faudra donc la porter. Je soulève les 10kg de ma petite fille de bientôt deux ans. R. marche derrière. Une voiture de police s’arrête à notre hauteur. Le flic baisse sa vitre et me lance : « Votre enfant doit être toujours devant vous madame. C’est la sécurité ! » Merci monsieur policier. Je me demande souvent ce que les policiers auraient fait du petit garçon de Doisneau, celui d’environ 5 ans qui coure dans la rue, son pain sous le bras. Et dire que nous marchions sur le trottoir, elle juste derrière moi, sans bouder pour une fois…

Je reviens chez moi, me bat une dizaine de minutes pour faire en sorte que l’une puis l’autre accepte de rentrer dans le bain. Je dois préparer des petits farcis végétariens, sinon je vais perdre les jolies courgettes données par le maraîcher. A chaque fois que je m’éloigne de la baignoire, L. pleure à fendre l’âme. Malgré la présence de sa sœur, ou à cause d’elle, qui lui lance de l’eau dans les yeux. Je tends seulement l’oreille et mon téléphone sonne. Ouf, c’est Leeloolène, dont le scoop me colle au plafond. Ainsi, elle le fait. « A la Leeloolène » évidemment, avec fracas, avec panache, dans un grand coup de colère, et cela m’inquiète comme toujours, mais elle le fait. Quand les enfants sont sortis enfin de l’eau et passent à table, elles ne touchent à peine à leur repas, maladie et toux oblige. On se débarbouille bien vite pour lire le grand livre de Trotro dans le lit de R. puis je commence à les coucher quand Y. arrive enfin, juste avant 21h. Il n’est plus question de dormir, elles veulent faire des bisous à leur père. Je m’éclipse sur la pointe des pieds pour me reposer au salon. Quelle journée ! Que de nouvelles ! Que d’émotions mêlées, ces bonheurs et ces malheurs tous ensembles….

 Je n’aurais le courage de rien ce soir, nous mangerons devant une émission d’M6, la même sur laquelle travaille la moitié de notre groupe d’amis, par un cocasse concours de circonstances. Demain, promis, je me repose !

Commentaires

1. Le mercredi, 9 mars 2016, 21:14 par clem

Mais qu'a donc bien pu faire Leeloolène??

2. Le mercredi, 9 mars 2016, 21:17 par Marloute

Elle en parlera sans doute bien assez tôt sur son blog ! (sinon promis, dès qu'elle me dit que je peux le dire, je te dis !)

3. Le jeudi, 10 mars 2016, 06:51 par Valérie de Haute Savoie

Je pensais que les flics allaient te proposer de te raccompagner :D
Je suis très contente pour toi que cette mauvais collègue s'en aille. Ton retour sera plus serein.

4. Le jeudi, 10 mars 2016, 16:10 par Marloute

@Valérie : moi aussi, un instant, cela m'a traversé l'esprit "Oh c'est gentil, ils voient que je galère, que je suis enceinte jusqu'aux yeux, que ma cadette ne veut pas marcher, ils vont me proposer de l'aide..". Mais non voyons, c'est tellement plus facile de vous lancer une pique de ce genre ! Comme si j'allais avancer et traverser sans elle, en la laissant derrière, non mais oh...

5. Le vendredi, 11 mars 2016, 11:03 par Anita

Oui cela aurait été sympa de te raccompagner ! Dommage.
Tu en fais des choses dis-donc !
Bonne journée