La reprise

Les médicaments commencent tout juste à faire effet, depuis une petite semaine. J’ai l’impression de revivre. Au travail, je prends la pression du bon côté, comme un moteur et non pas quelque chose de paralysant. Bien sûr, certaines situations me mettent encore des sueurs froides, mais je tiens le choc, debout, je m’affirme haut et fort.

A la maison, le changement est radical aussi. Je ne fais plus régner l’autorité à coup de cris et de menaces. Je me pose, j’interdis et quand la consigne n’est pas plus respectée, je recadre calmement, sans perdre pied. Je pratique aussi beaucoup l'humour. SI R. se butte, je joue avec elle et on dénoue des situations qui auparavant auraient dégénérés. Si j’avais pris les médicaments plus tôt, j’aurais peut-être, sans doute même, évité certaines situations. J’aurais passé de meilleures vacances avec ma famille la dernière fois, R. se serait sentie plus écoutée et aurait moins sur réagit à chaque frustration, comme un écho de mon mal-être. Au travail, je n’aurais pas explosé en sanglots hystériques pour une micro remarque de ma collègue, qui m’a obligé à aller pleurer dans les toilettes et passer pour une « junior un peu fragile » malgré mes années d’expériences. Tant pis. Ce sont des choix que j’ai faits. A moi maintenant de continuer ce traitement (une année !) et de petit à petit basculer sur du sport, du soin, du travail, du repos (beaucoup beaucoup de repos !), l’appui de ma famille, mes fondamentaux, pour pouvoir petit à petit lâcher les médicaments et me reposer sur mes facultés propres.

Je sens que « cela » revient. Cela, c’est le goût, le désir de certaines choses : lire pleins de livres de la bibliothèque (cette semaine, un livre de Laurie Colwin, et un de Jodi Picoult), m’acheter un merveilleux bouquet de jonquilles et de jacinthes pour fêter le printemps, inviter des amis à manger des plats végétariens, faire des gâteaux avec R, aller avec R., Clem et sa fille au cinéma, accompagner P. à un concert de son amoureuse, prendre un long bain avec un masque hydratant sur le visage, envisager quelques jours d’escapade avec Leeloolène au bord de la mer.

Pour nos prochaines vacances, je voudrais aller dans ce département. J’ai besoin (un besoin fou, impérial), de vacances dans la verdure. Je veux des arbres et du vert à perte de vue ! Je veux être à la campagne. Ce département verdoyant me fera du bien, et même s’il pleut une partie de la semaine, je pense que je serais ravie quand même.Des amis sont OK pour nous prêter leur maison le temps de la semaine. Une chance !

Tout semble sur le point d'éclore, de repartir, et cela me fait du bien...

Commentaires

1. Le mercredi, 8 avril 2015, 08:20 par Valérie de Haute Savoie

Eh bien oui parfois les molécules sont de bons tremplins pour remonter vers la surface. Et tant mieux si cela te permet de reprendre vie.
Que le printemps soit pour toi aussi doux et beau que tu le mérites.

2. Le dimanche, 12 avril 2015, 18:07 par Marloute

Merci Valérie !