Cataloguée

L’avantage, comme c’est ma deuxième dépression (officiellement, parce que j’en soupçonne une autre après la naissance de R., même si cela ne ressemblait pas tout à fait à ce que je traverse là), donc, l’avantage, c’est que je sais plus ou moins où je mets les pieds. Mes exigences personnelles sont toujours aussi folles, mais je sais aussi, à certains moments, ralentir un peu, et accepter d’en faire (vraiment un peu) moins. Chez moi, un peu moins, cela veut simplement dire qu’après une journée de travail, je vais arriver chez moi et au lieu de faire un gratin de courge, donc éplucher/faire bouillir/écraser/mélanger à la crème fraîche et faire réchauffer un gratin au four, je vais consentir, comme je suis officiellement en dépression donc avec l’énergie d’une serpillière essorée, je vais donc consentir à faire à manger des pâtes au beurre, à R. Pour moi, pas possible de faire à manger, surtout si toute seule, comme souvent ces derniers temps où Y. rentre plus tard que jamais, du fait des mouvements à son travail.

Le désavantage de ce deuxième opus, c’est qu’il me désespère. J’ai l’impression que jamais je n’en sortirais. Que toute ma vie, régulièrement, je devrais être placée sous ces médicaments qui vous éloigne de tous et de tout, surtout de votre propre douleur interne, de ces ruminations permanentes qui moi me dévorent. Tous les 5 ou 10 ans, je pense que je vais y replonger, je serais cataloguée, je serais « La dépressive ». Face à mes interrogations, la psy a eu ces mots très sages : Il ne faut pas penser à l’après, mais à maintenant. J’essaye donc de me concentrer sur le maintenant.

Le maintenant, cela a été lire cette très belle BD de Mademoiselle Caroline. J’ai reconnu point par point mon état, et cela m’a fait peur, à défaut de me faire pleurer, car grâce aux médicaments, les émotions comme la tristesse sont tenues à distance. Cela m’a fait peur, mais à la fois, je sais, je sens, qu’avec du temps, un peu de repos et beaucoup de bienveillance envers moi-même, je pourrais en sortir, doucement, lentement mais sûrement.

 

Commentaires

1. Le samedi, 18 avril 2015, 15:20 par clem

Je crois que c'est surtout toi qui te catalogue dépressive. Peu importe! On ignore ce qui se passera dans le futur, prends soin de toi maintenant pour de vrai et après, on verra! bonnes vacances!

2. Le samedi, 18 avril 2015, 15:42 par Marloute

Nan mais pour l'instant, je ne suis pas encore "la dépressive", mais à partir de la deuxième, je me dis qu'il pourra en avoir une troisième, une quatrième, une cinquième, d'ou mon inquiétude d'être cataloguée... mais bon, je suis d'accord avec toi, là, pour l'instant, ce n'est que la deuxième... officiellement...

3. Le lundi, 20 avril 2015, 11:42 par Lyly

Pour avoir eu une période de dépression, avec médoc et tout et tout, à force d'avoir l'impression de ne pas avancer avec ma psy(chiatre), au demeurant très professionnelle, je me suis tournée vers des techniques alternatives comme l'hypnose et l'emdr. J'ai réglé en quelques séances ce que je n'étais pas parvenue à régler en quelques années... La solution peut être ailleurs ?
Depuis, plus de dépression, plus de médicament, et point de rechute non plus ;-)
Si tu veux en parler, tu peux me mailer !
Bon courage pour la suite.