Régression

 

Je ressens en ce moment le besoin de régresser.

Je veux me faire dorloter. J’ai mal partout, je ne veux pas faire à manger. Je veux qu’on me nourrisse. Je veux qu’on me prenne dans les bras et qu’on me berce. Je ressens ce besoin de maternage, moi qui m’apprête à donner la vie…Y. essaye de le faire un peu, mais il n’est pas aussi fort que certaines copines, ou qu’une maman. La semaine prochaine, je serais à nouveau seule car Y. travaille. Cette perspective me fatigue d’avance. Ce n’est pas tant que je ne veux pas rester seule avec R., mais plutôt que j’ai besoin qu’on vienne chez moi, s’occuper d’elle, avec moi. Je dois encore faire des lessives des petits habits, faire quelques courses de produits manquants…J’ai appelé ma mère, car en ce moment, je ressens le besoin d’elle, de sa présence, de son aide, de manière criante. Mais elle ne peut pas venir ce week-end là. Elle ne m’a pas proposé non plus de venir avant ou après…et cela m’a rendue triste. Du coup, je vais faire appel à mon réseau. Mes copines, mes amies, pour m’aider un peu, me soutenir…

La nouvelle psychologue semble satisfaite. Elle me parle de mon évolution en des termes très positifs. Pour elle, je suis sur une très bonne voie, entre mes démarches et mes questionnements, sur la voie, le cheminement d’une bonne maman. J’aimerai la croire. J’ai peur pourtant à nouveau de ne pas aimer ce petit bébé, comme j’ai eu tant de mal à aimer R.Elle dit qu'aucune naissance ne se ressemble, elle dit aussi que tout ce qui est sorti ici me permet maintenant de prendre soin de soi, et que c'est une belle démarche d'autonomie. Pour elle, il ne faut pas chercher l'autonomie à tout prix, sinon, cela serait une mise en danger. C'est tout à fait comme cela que j'ai vécu mes 25 premières années. Dans une volonté d'autonomie qui allait à l'encontre de mes besoins profonds. Quitte à me mettre parfois, voir souvent, dans des situations périlleuses. Le chemin que je fais depuis ma dépression et mon analyse est un chemin inverse. Un chemin de retour sur soi, de soin de soi, pour pouvoir à mon tour m'occuper des autres. C'est plus long, moins spectaculaire, mais les résultats sont nettement plus satisfaisants et le bien-être beaucoup plus profond.

J'aimerai être la "bonne maman" à laquelle j'aspire. Mais pour cela, je sens, je sais, que je dois accepter, sans avoir peur et sans réserve, qu'on s'occupe de moi.

Commentaires

1. Le dimanche, 23 mars 2014, 21:21 par clem

J'adore l'avant-dernier paragraphe de ton post.

2. Le mardi, 25 mars 2014, 11:00 par Chantal

Très touchée par ce texte, j'ai envie de vous prendre dans mes bras.
Exprimer simplement ce dont on a besoin, ce qui est nécessaire pour faire face à ce qui nous attend, à la vie.
J'ai confiance en vous, le doute a du bon, chercher à bien faire aussi sans en être obnubilée, s'écouter, être juste dans ses relations, vous êtes là-dedans et vos amies vont vous entourer.
Osez faire appel à elles, à toutes les bonnes volontés proches de vous, elles seront heureuses de vous aider. Chacun de nous a besoin d'être utile aux autres.

3. Le mardi, 25 mars 2014, 17:24 par Oxygène

Ce que tu exprimes m'émeut.
Tu arrives à faire ressentir combien le lien mère enfant et la transmission qui se met en place sont fondamentaux pour l'individu. Et tu le fais avec une grande douceur et une grande sensibilité. Heureux bébé à venir qui pourra en profiter ! Ta psy ne s'y trompe pas.

4. Le vendredi, 28 mars 2014, 23:38 par Fauvette

Moi aussi je suis très émue par ce billet.
Je te prends dans mes bras et t'embrasse affectueusement.