J-1 mois

A des périodes d’hyperactivité se succèdent des périodes d’abattement complet.

Certains matins, je me sens molle, incapable de soulever un bras. Un trajet en bus de 10 minutes m’épuise. Le lendemain, je me réveille fraîche et dispose. Je file à Leroy Merlin, compare des luminaires, passe et repasse devant des tapis, sort mon nuancier. Nous refaisons la décoration et l’aménagement du petit bureau, transformé pour de bon en salle de vidéoprojection. J’ai voulu une ambiance douce, toute en gris, blanc et avec des légères touches de bleu clair. Je me prépare doucement mais sûrement à l’accouchement qui s’approche, dans un mois tout au plus. Je n’ai pas l’impression que ce petit bébé ait envie de sortir plus tôt. Je le sens bien haut en moi. Il bat des pieds, répond à mes petits coups que je tapote par jeu sur mon ventre. Tout le monde me prédit un petit garçon. La pharmacienne, une voisine, et même le libraire, que j’adore, un jeune homme de mon âge qui n’a pas encore d’enfant, me l’a prédit. Moi je les laisse dire, je ne sais pas du tout qui se cache dans mon ventre. Quand j’imagine ce bébé, j’imagine une autre petite fille. Blonde aux yeux bleus, comme R. Sa version miniature. Je serais surprise d’avoir un petit brun, mais les lois de la génétique sont impénétrables !

Chaque jour, je fais la sieste, pour rattraper un peu de cette immense fatigue. Je me pose dès que je peux, allonger mon dos, fais des ronds, assise sur le gros ballon de gymnastique que m’a amené ma copine G. J’ai commencé la sophrologie, une séance par jour, il me reste mes cours de préparation à la naissance de R. Ils m’avaient bien servis, malgré la césarienne en urgence décidée au final. Chaque matin après ma douche, j’enduis mon ventre d’huile pour prévenir les vergetures. Certaines se dessinent timidement à l’emplacement des anciennes, mais rien de catastrophique comme la première grossesse, où j’avais les flancs comme zébrés de coups de fouets. J'ai sorti la "valise de maternité", qui doit être prête la semaine prochaine, au cas où le bébé voudrait arriver tout de suite....J’ai commencé à prendre des tisanes : verveine, camomille, framboisier et sauge. Il y a aussi un médicament homéopathique à prendre un mois avant l’accouchement, pour préparer le corps. Parfois je m’inquiète de comment va se passer cet étrange passage, que j’espère connaître « en vrai » pour une fois, et pas ficelée à une table d’opération. Parfois je me dis que tout va se passer normalement, bien sûr, j’aurais peut être bien mal, mais j’ai hâte de vivre ce moment pleinement. Un peu comme un marathonien qui malgré la douleur, se prépare à la course, pour la beauté du geste, pour la force de l’acte, et peu importe s’il termine premier ou dernier, il se sera dépassé.

Commentaires

1. Le mardi, 18 mars 2014, 06:53 par valérie de Haute Savoie

Bon c'est vrai la douleur est particulièrement terrible, mais ce qui est stupéfiant, c'est que dès que l'enfant est né, la douleur s'efface instantanément :) Et puis découvrir son enfant, quelle magie !
Je te souhaite un mois aussi beau qu'il a commencé et surtout, une belle rencontre comme tu la souhaites.