Tout mal faire

J'écoute la pluie tomber sur les feuilles du jardin.

La fenêtre est grande ouverte et je bois à petites gorgées une infusion face à mon ordinateur. 

Il fait bon, et une odeur de terre mouillée envahit l'appartement.

J’ai l’impression de  tout mal faire.

Mes articles que je n’arrive pas à écrire : mal ficelés, mal construits, mal écrits. Je m'escrime et m'acharne.

Ma petite R. dont je ne m’occupe pas bien, pas assez, pas comme il faut, et je suis incapable de donner les bonnes indications au baby-sitter. Quand j’arrive à 23h30, R. ne dort pas, n’est pas en pyjama car je ne lui ai pas laissé et n’a pas pris son biberon car je n’avais pas pris le temps de lui dire comment le faire.Je me sens nulle, inconséquente, genre : "Elle s'occupe si mal de son enfant celle-là !"

Mes copines : pas le temps de suivre qui fait quoi, qui a des peines de cœur et qui va monter en grade, qui ne s’en sort pas financièrement et qui vient d’avoir un bébé.

Y., que je croise sans le voir, car il rentre quand je dors et que je pars quand il dort encore.

L’intendance de ce mois de juin : rupture de contrat avec l’assistante maternelle et sa ribambelles se courriers/chèques/attestations de Pôle emploi et embauche d’une garde à domicile pour le périscolaire en septembre.

Il faut faire passer des entretiens, se demander si oui ou non, on veut vraiment que cette gentille dame, mauricienne, s’occupe de R. à la rentrée.

Il y a eu aussi, bien entendu, la réunion de copropriété, avec son lot d’engueulades et de sous entendus. Mes voisins adorés ne pourront pas agrandir leur appartement comme prévu, à cause de quelques mauvais coucheurs pas d’accord avec leur projet. A mon grand désespoir, ils vont sans doute déménager, car ils dorment depuis deux ans et demi dans la même chambre que leur petite fille et ne peuvent pas envisager un deuxième enfant pour l’instant. Du coup, en réaction à tous ces cons, je me suis inscrite au conseil syndical.

Le soir, je suis fatiguée, trop fatiguée pour faire quoi que ce soit.

Le matin, je ne marche plus : il pleut, pleut et repleut quand je chausse les baskets et je pars en bus.

J’ai l’impression de tout mal faire et ce mois de juin stressant me mine un peu plus chaque jour.

Vivement juillet !

 

 

Commentaires

1. Le mercredi, 19 juin 2013, 22:34 par clem

ah j'aimerais vraiment te voir en vrai, pour qu'on discute tranquillement... j'ai un peu le même sentiment que toi à vrai dire.

2. Le mercredi, 19 juin 2013, 22:55 par Marloute

@ Clem : et il faut que j'arrête de me plaindre, parce que toi tu gère un déménagement, lhrorreurlangoisse quoi.

3. Le jeudi, 20 juin 2013, 12:08 par Arkadia

Les papiers, les rythmes, les journées à rallonge, les oublis, les mauvaises consignes.
Ne t'inquiète pas tu n'es pas seule dans ce cas, c'est mamesque !
Bon courage et repose toi en fin de semaine.

4. Le jeudi, 20 juin 2013, 21:42 par Marloute

@Arkadia : j'aime bien le "c'est mamesque !"

5. Le dimanche, 23 juin 2013, 11:13 par Valérie de Haute Savoie

Je te lis en retard... Dis donc, à t'entendre tu es une mère indigne, mais téfolle ma fille ! Ta petite R. est tout à fait équilibrée, loin de l'enfant dont une mère ne s'occuperait pas bien. Et nous sommes en été, si un enfant se couche un peu plus tard de temps en temps cela ne lui fait pas de mal. Crois moi, R. se rebellerait sans problème si elle mourrait de faim ou de fatigue. Un enfant c'est solide si les bases sont là, et elles le sont sans aucun doute !