Seule
Par Marloute le mercredi, 28 octobre 2009, 21:55 - Le divan de Marloute - Lien permanent
Y. est parti ce matin pour Berlin, avant mon réveil, dans un
fracas de bagages, de câbles enroulés et de papiers froissés. Au petit matin me
voilà seule avec la belle Churchille.
Je me prépare un petit déjeuner de reine
en testant la crème Budwig. Je mélange une banane écrasée à du yogourt fermenté
et de l’huile de noix et du jus de citron, le tout parsemé de graines de
courges concassée, de graines de lin et de tournesol, le tout mélangé à des
morceaux de poire. Puis je lis tranquillement un article de « la Vie
meilleure Mode d’emploi », dernier hors série du courrier, en ce
moment dans les kiosques. Cela me donne envie de relire Thoreau.
Après avoir bu
mon thé, je vais au travail à pied. Je suis en retard, mais ce matin, tout le monde l'est aussi. Dans l’extraordinaire lumière du matin, les
arbres ont revêtu leurs habits d’or. La nature est si belle en automne !
Je m’assois un moment dans le petit square avant l’immeuble de mon entreprise,
pour savourer encore, ces rayons de soleil et ces couleurs intenses, avant de
rester des heures devant un écran, à enquiller les signes comme on enfile des perles.
Ce soir, je passe à la rédac du journal de R. En fait de rédac, un studio où s'entasse une dizaines de rédacteurs et photographes, qui travaillent par roulement.
Nous nous
enfuyons bien vite dans son appartement à flanc de Belleville, pour voir ses
photos de voyage. En montant chez lui, nous achetons du pain, de la
charcuterie, du fromage et de la bière pour se faire un repas improvisé.
Assise
sur son canapé, je l’écoute me raconter son périple, bercée par le premier CD
de notre ami commun, G. qui a enfin sorti un 5 titres. On parle de
littératures, de BD, d’amour, de nos familles et je me sens bien, là, sur son
canapé. Cela me rappelle les années de fac, et un autre canapé, tout aussi
défoncé, et d’un autre ami, mon meilleur ami de l’époque, F. Je pouvais
l’écouter des heures et je me sentais si intelligente quand il rebondissait sur
mes propos ! Cela me fait le même effet à présent avec R., même si notre
amitié a connu ses hauts et ses bas… R. essaye de me faire fléchir pour partir
avec lui aux Halles rejoindre d’autres amis qui vont tous voir le terrible
Jennifer’s Body, qui parait-il n’est pas si mauvais que cela, voir très bon.
Mais je résiste.
Plus de sous, besoin de sommeil, il faut que je rentre tôt.
Je
reviens vite à la maison, retrouver la belle Churchille, qui se couche sur le
parquet pour mieux recevoir mes caresses.
L’émission de Richard Lenoir se
termine à la radio et je vais me mettre au lit, seule, avec un bon roman.
Y. me
manque déjà un peu.
Comment vais-je tenir 15 longs jours ?
Mystère.