De la place des gens

Hier soir, Quartier de Château Rouge.
A l’Olympique Café, avec R.
On attend un griot sui doit nous raconter les mystères de la Grande Histoire Africaine. Une jeune femme entre, baisse son jogging et se penche pour montrer son trou du cul à tous les gens du bar. Ambiance ambiance. La folle est sortie manu militari par un gars. Elle reste sagement dehors jusqu’à minuit, dans le froid qui pince la colonne vertébrale.
R. écoute mes problèmes de travail, de place, d’engagement et d’implication. Je l’écoute m’expliquer que l’on n’est pas son métier. Que l’on a de multiples facettes, et qu’il faut trouver un biais, quelque chose qui nous intéresse pour faire ce métier correctement. Il dit « A chaque fois, vois si tu peux écrire sur autre chose. Demande-toi où tu peux aller… à ton niveau. Sans t’interroger sur savoir si tu es bien qualifiée pour le faire. Tu es un bébé, mets toi ça dans le crâne. Fais les papiers que tu sais être capable de faire. Teste-toi. On est dans une progression permanente à notre âge, alors arrête de te flageller. Dis toi, je ne suis pas parfaite, mais je ne suis pas nulle. Il faut être à la fois exigeant et indulgent. Sinon tu te flingues dans ce métier, si tu attends trop. » Le griot ne viendra pas. Il avait donné rendez-vous entre 19h et 22H. On mange un plat africain, un poulet maffé si je ne m’abuse, offert gratuitement si on prend des bières. Minuit va sonner et après de multiples bières, on se décide à sortir.
La folle est là, prostrée en position de Pièta. Je me demande comment elle fait pour ne pas ressentir le froid qui nous pince. Je me couche ivre de sommeil et d’alcool.

Ce matin, à 9h… faire une interview extraordinaire. Une interview de feu, une interview de vent et d’eau. Par téléphone hélas, mais plus le temps de faire autrement. Une interview sur Viviane, Merlin et Morgane, une interview sur les croyances des gens, et leurs attentes dans ce monde de fou. La forêt est le lieu du merveilleux. Si je ne devais pas réécrire entièrement mon papier de Maxou (quelle journée cela va être…) j’aurais passé une journée entièrement baignée dans le bonheur de cette interview-là.
Voilà, un bout de ce qui m’intéresse.
Un petit bout de ce qui m’intéresse.