Tentative d'aménagement

Mon bureau est enseveli sous les papiers.
J’ai l’impression d’être désorganisée. Je contemple le monceau de bouts de feuilles, d’adresses, de téléphones sans le nom de la personne interviewée derrière, de rendez-vous gribouillés sur un coin d’agenda, et tout ce qu’il faut faire. Ce matin, j’ai donc loupé un rendez-vous important. Puis j’ai appelé l’URSAFF pour faire point sur les statuts de mon association de journaliste (comme nous avons des salariés, on voit tout avec l’URSSAFF). Puis j’ai fait le point sur mon article pour Wapitou. Puis j’ai fait le point pour article sur l’adoption. Je passe une demi-douzaine de coups fils, dont beaucoup sont des coups d’épée dans l’eau. Les gens ne peuvent pas répondre, ou ne sont pas là, ou me disent d’envoyer un mail (auquel ils ne répondent souvent pas)
Je laisse des messages sur des répondeurs, je donne mon numéro de portable à la terre entière et ensuite, je suis à la ramasse quand quelqu’un m’appelle : « Heu, vous appelez pour quelle sujet, Quelle association ? Je disais quoi dans mon message ? » Top credibility.

J’arrive à décrocher un rendez-vous téléphonique à 16h avec une dame de la D*ASS et un contact d’association qui me permettrait de faire l’interview d’une assistante familiale. Je suis fatiguée par la façon dont j’avance. Comme une petite fourmi.
Je creuse un sujet dans lequel je m’enlise. Je hais la solitude et je ne parle à personne de mes problèmes de pigiste isolée, qui ne sait plus par quel bout traiter un sujet. Je sais que dans ces cas-là, il faudrait passer un coup de fil à un ami journaliste, mais je n’en ai pas le courage.
Pour dire quoi ?
Que je me noie ?
Que ce métier me parait trop compliqué pour mes épaules ?
Que j’ai besoin d’un coach ?
Mais qui n'a pas besoin d'un coach de nos jours?