Comme un 15 août

Je me lève tard.

Mets de l’huile d’olive sur mes cheveux, les entoure d’une serviette de toilette et retourne me coucher. Dehors, le ciel de Paris est blanc, couleur « Recouche toi »
Une heure après, je me lève à nouveau, un peu plus fraîche.

Je me lance dans la confection d’un clafoutis à la banane. Trente minutes de cuisson à four 7, c’est pile le temps qu’il me faut pour un bain. Je verse de la poudre d’algues marines, me trempe une demie heure dans le bain chaud et me lave les cheveux avec un mélange d’argile. Puis je sors le gâteau du four, le saupoudre de sucre vanillé. J’en découpe une part encore chaude et la mange.
C’est un délice.
Je passe dans la chambre, inspecte la vidéothèque de cinéphile que nous avons bien malgré moi. Sous mes yeux, Tarkovski, Cassavetes, Lynch, Mizoguchi, Ozu, Polanski et Truffaut. Des rangées et des rangées de DVD sans compter les centaines d’heures de films sur cassettes vidéo.
J’hésite entre plusieurs, il y a des Depardon que je n’ai pas vu, il y a un documentaire sur Scorsese. J’opte pour un troisième, Permanent Vacation, le premier film de Jim Jarmsuh. Je me laisse emporter par cette déambulation triste d’un jeune héros de 20 ans dans un New York pauvre et délabré. Entre L’attrape cœur et Sur la route.
12H30, A. m’appelle.
Elle veut se faire un cinéma sur les Champs Elysées. Je la suis, c’est elle qui paiera tout, comme la semaine dernière. On se retrouve dans des flots grossissants de touristes qui redoutent la pluie.
Le cinéma des Champs est presque vide et je m’étouffe de rire devant les Simpsons. A Quick, un peu plus tard, on débat de politique. Je repense à la conférence d’hier, écoutée religieusement en préparant une vraie sauce bolognaise (une heure de cuisson !) C’était la retransmission, comme tous les soirs, de l’université populaire de Caen, les conférences de M. Onfray, si vivifiant, les bases d’une vraie pensée de gauche….