Paris la nuit

J’ai terminé hier après midi le livre de Colum Mc Cann, le chant du Coyote. Je reste pensive devant cette histoire d’amour chaotique, entre un père et son fils. Je passe l’après midi à réfléchir. J’écoute successivement Pink Martini, le dernier album, Hey Eugene, une sorte de bossa tranquille et la B.O de Persépolis.
Je repense à mercredi soir. Je suis allée voir Ratatouille, le film de Pixar, qui m’a fait beaucoup rire… surtout les mimiques improbables des différents personnages. L’animation est en train de dépasser ce qu’un acteur, même avec un visage assez élastique, comme Jim Carrey, peut faire….

Je passe la journée chez moi, dans la lumière blanche, une sorte de lumière du soir, mais qui durerait toute la journée. Je suis en pull, je me fais un thé… j’ai l’impression d’être en hiver. Le soir, je me fais des briques avec des lardons, des petits bouts de courgettes, du fromage de chèvre (un pélardon du Sud de la France à se damner) J’avale le tout avec une salade de feuille de chêne et des petites quetsches sans trop de goût.

21h, je sors de chez moi. Comme je l’ai prévu, il fait très doux. Je marche vite, attrape un bus. Barbès. L’air sent la pisse, le vieux clochard, une vague odeur de maïs grillé qui subsiste après le départ des marchands ambulants. Je m’apprête à prendre le métro, mon ami R. m’appelle. On se retrouve pour boire de bières à la Fourmi. Les heures passent, les bières aussi ; Je m’en veux un peu de passer une partie de mon budget dans de l’alcool, alors que je serais embêtée cette semaine pour payer le reste. Quel reste en même temps ? Mon frigo a été rempli par Y., et j’ai ma carte orange qui me permet d’aller où je veux…



On refait le monde tranquillement en attendant un ami musicien. Quand il arrive, je m’éclipse. J’ai envie de marcher dans la nuit. Je repasse par les Abesses. Un piano bar en sous sol, laisse s’échapper des notes de jazz par sa porte ouverte, rue des Martyrs. Je revois le japonais où j’avais mangé seule un midi, enfin pas vraiment seule car j’avais mangé avec un livre passionnant. Je passe devant l’Eglise Saint Jean l’Evangéliste où un clochard dort, roulé dans une couverture. Je dépasse rapidement les terrasses blablateuses et m’as-tu vue de la rue des Abesses et j’arrive enfin à la tranquillité du cimetière du 18ème.

Je suis seule, je ralentis le pas. Un homme marche devant moi, un autre me suit. Nos pas résonnent dans la nuit, l’hôpital tout proche ne fait pas un bruit. La nuit est à moi, je pourrais marcher des heures. Je veux visiter les kebab, les hôtels ouverts, les PMU où quelques algériens écoutent de la musique en fumant une clope dans la douceur du soir. La nuit est à moi, je veux profiter de ce retour, m’enivrer de Paris.


Commentaires

1. Le dimanche, 12 août 2007, 20:37 par captaine Lili

je veux absolument voir Ratatouille ! :-)

2. Le dimanche, 12 août 2007, 22:33 par Marloute

Fais comme moi : supplie une amie qui a de l'argent de te payer la place.
Oui, je sais, le procédé est un peu compliqué...

3. Le lundi, 13 août 2007, 12:13 par Akynou

ratatouille, j'ai été le voir avc Léone et nous avons ri tout le temps.
Tu es passée tout près de chez moi (encore pour quelque temps)

4. Le lundi, 13 août 2007, 20:48 par Marloute

Je sais que tu habites dans les parages... mais, tu vas déménager? Et pour changer d'arrondissement? Non j'espère...