La mère
Par Marloute le vendredi, 26 février 2016, 16:24 - Lien permanent
J’étais triste au téléphone.
Ma mère faisait la liste, longue litanie, de tous les week-ends et tous les jours qui seraient pris pour elle avant la naissance et me faisait comprendre à quel point ce serait difficile de se libérer pour venir me donner un coup de main. Pourtant, je ne demandais pas grand-chose, quelques jours, 4, 5 tout au plus, pour pouvoir faire du tri comme je l’entendais, vider des placards, installer les petites affaires de bébé, faire des lessives car il le faudra bien. Egrenant les dates du calendrier, elle a finit par parler avec mon père, ne m’écoutant plus : On part bien tu te rappelle la semaine du 18. Je n’ai pas entendu la réponse de mon père, mais j’ai senti ma mère tendue « Oui, on a dit qu’on le faisait, on ne fait jamais rien pour mon anniversaire, donc là, on a dit qu’on le faisait, on le fait ! » Puis, soudain, retournant à sa conversation vers moi, elle me demande, presque sèchement : « Tu accouches quand déjà ? » « Bhin le 18 justement ».
Silence. Elle n’embraye pas.
Je n’ai pas envie de jouer au jeu de qui a plus besoin de l’autre, elle qui veut faire ses activités, fêter son anniversaire, ou moi qui vais accoucher, et qui une nouvelle fois, n’aurait pas d’aide de sa part. Triste et plus tard en colère, j’ai écourté la conversation, d’un vague Bon, on verra plus tard pour les dates. Je sais déjà que je ne vais rien lui demander, et qu’elle ne me proposera rien. Et une nouvelle fois, je me sentirais seule, seule,seule, malgré tout le monde bienveillant autour de moi, mais une seule personne me manque vraiment. Ma mère. Pauvre petite fille immature que je suis, prête à devenir mère à nouveau, alors qu’elle n’a pas été maternée.
Qu’il est difficile parfois d’être mère face à sa mère !
Commentaires
Ho que oui!!!!!!!
Ma mère ne m'a jamais aidée pour quoique ce soit et je m'en suis faite une raison. Même quand G. était hospitalisé, que JP l'était aussi, je n'ai jamais eu d'aide jamais. Elle aussi avait tant de choses bien plus importantes à faire
Tu verras, cela te fera te sentir plus forte.
C'est vrai qu'on se sent forte, quand on s'est occupée de tout au final et que tout s'est bien passé, mais cette période est tellement étrange... la fin de la grossesse, où l'on voudrait tant régresser et où on ne peux pas... Quand j'en discute avec des amies ou même la nounou, je mesure la différence entre ces femmes et moi. La nounou m'a expliqué que sa mère, qui travaille encore puisqu'elle n'a pas de retraite, était venue du Togo (du Togo !!!) à chacune des naissances, s'installer chez elle et l'aider... C'est sûr que c'est pas la même !
Comme je comprends... ne te sens pas plus immature que les autres : c'était aussi mon cas, et je crois qu'on est pas les seules à avoir besoin de nos mères!!! Moi j'ai eu de l'aide de la mienne, mais je comprends ce que tu entends par : "malgré tout le monde bienveillant autour de moi, mais une seule personne me manque vraiment". C'est dur de se faire une raison des défaillances d'un de ses parents, et surtout de sa mère lorsqu'on va l'être....
Tu t'en doutais un peu sans doute, mais tu as demandé quand même.
Valérie a raison, après, tu te sentiras plus forte et plus libre.