Le chemin

Y. vient de partir au cinéma.

C’était un week-end doux. Des levers tardifs, une petite fille de mauvaise humeur globalement, mais qui nous a gratifié de nombreux moments très beaux, entre fous rires, phrases poétiques, conjugaisons approximatives et longs câlins dans le lit. Hier, nous sommes allés au théâtre, voir cette géniale pièce, que depuis je recommande.

Ce week-end, j’ai pu aller seule à la bibliothèque, Y. m’a rejoint après avec la petite. Choisis deux livres, l’un de Peter Handke et l’autre de Colette Fellous.

Ce week-end, j’étais très fatiguée, à nouveau malade, je me gave d’homéopathie, fais des fumigations d’huiles essentielles (celles recommandées pendant la grossesse bien sur) et me lave le nez. Je prends aussi du magnésium, mais je continue à faire des grandes insomnies, chaque nuit. Pendant l’une d’entre elles, j’ai traîné sur le bon coin, persuadée que j’allais (enfin) trouver ma cuisinière. Je cherche une Lacanche, pas trop chère. Là, j’ai trouvé. Un modèle pas trop imposant, pour seulement 400 euros. Une aubaine. Mais depuis la vendeuse ne répond pas à mes mails. Alors je pense qu’elle a du trouver un acheteur.

Souvent, j’oublie que je suis enceinte. J’y pense surtout la nuit, car le bébé danse la samba dans mon ventre et je rapproche mes mains pour le sentir taper contre. Une douce danse à deux, dans la tranquillité du soir.

Ce soir, je me dis que je suis bête d’avoir dépensé autant de sous dans la photo que j’ai prévu de faire encadrer, alors que j’aurais pu le dépenser en faisant un stage de communication non violente, celui prévu avec Clem de longues dates, pour mieux parler avec ses enfants, sans passer par la violence. Il est toujours plus facile d’acheter des choses que de s’améliorer. Il faudrait pourtant toujours privilégié l’être sur l’avoir. Moi j’aimerai être une meilleure maman, il y a plein des choses que j’aimerai changer.

Cette semaine était une semaine importante. J’ai vu la psy du travail, pour notre avant dernière fois. J’ai commencé cette thérapie il y a un an, car P., mon chef, me terrorisait. Maintenant, tout est différent. P. me fait pitié, me fait sourire ou me met en colère, c’est selon, mais plus jamais il ne me terrorise. Plus jamais. Même lorsqu’il se met en colère, je me dresse face à lui, fulminante aussi et j’en ressors la plupart du temps victorieuse. Je ne me reconnais pas.

La psy aura fait des miracles, même si elle me dit que c’est moi qui ai fait tout le chemin.

Je veux encore changer, m’améliorer. Je me sens tellement mieux dans mes baskets depuis quelques mois, que cela rayonne sur toute ma vie : au travail, mais aussi avec R., avec Y., avec mes amis, avec les nouvelles connaissances. J’ai l’impression, et ce n’est pas qu’une impression, que j’ai des rapports plus vrais aux gens. Je suis plus capable de capter leur beauté, leur humanité, alors qu’avant, j’étais beaucoup plus auto-centrée. Bien sur, j’ai encore beaucoup besoin du regard de l’autre. Je poste des jolies photos sur Facebook, j’écris sur mon blog, je parle beaucoup de moi, je suis incapable de faire certaines activités seule : regarder un film, me coucher sans Y. Mais je n’ai plus l’impression d’être un nourrisson coincé dans un corps d’adulte. J’ai l’impression d’être un être qui grandit, et qui élève un enfant, en s’élevant elle-même. Cette impression est douce, et m’aide à voir passer chaque jour avec un bonheur grandissant.

Commentaires

1. Le dimanche, 24 novembre 2013, 21:23 par clem

ah oui, la psychothérapie, ça vous remet votre vie en place, ma p'tite dame! oh yeah! :)

2. Le dimanche, 24 novembre 2013, 21:26 par Marloute

@Clem : zut y'a pas de bouton "jaime" pour liker ton commentaire ! Yeah !

3. Le lundi, 25 novembre 2013, 06:54 par Valérie de Haute Savoie

Tu es le blog qui me donne le plus d'espoir et de tonus :)

4. Le lundi, 25 novembre 2013, 09:10 par clara

c'est beau à lire et ça donne la pêche! l'être humain est un réservoir infini de ressources et c'est bon de se dire qu'on a toute une vie pour "s'améliorer"...

5. Le lundi, 25 novembre 2013, 17:24 par Marloute

@Valérie : comme tu y vas !
@ Clara : oui, moi aussi cela me motive !