De la photographie

Je bois un café fort. Peu dormi, mais pas à cause de R. Y. est rentré -bronzé et fatigué- et j’ai profité de sa présence. Jeudi, je suis allée au cinéma, voir le dernier Gondry, que j’ai adoré. Vendredi, j’ai assisté à la réunion de chantier de notre futur chez-nous avec le bébé puis je suis allée manger un steak tartare, dans un restaurant. R. est bonne pâte. Elle se laisse trimballer à droite à gauche sans rechigner. Elle dort dans l’écharpe, tête quand elle a besoin, regarde autour d’elle, les grands yeux ouverts.

Samedi, avec Y. nous avons commencé à doucement nous engueuler dans un grand magasin de matériaux de salles de bain : trop de carrelages, trop de revêtements, trop de chaleur, et un bébé qui pleure. Et puis, très vite, nous avons réalisé que tous les couples autour de nous se disputaient et cela nous a fait rire. On s’est assis tranquillement dans une fausse salle de bain R. a tété pendant qu’Y buvait un peu d’eau en s’éventant. On s’est fait des blagues, on a rêvé à notre future salle de bain, et finalement choisi deux robinets et deux vasques. Une bonne journée !

Dimanche, je suis allée voir J. ma vieille voisine. Nous avons partagé un moelleux au chocolat et je lui ai longuement massé les mains. Elle n’a plus que la peau sur les os et je sentais à peine son poids. Elle m’a raccompagné le long du couloir avec son déambulateur, s’excusant souvent d’avancer si doucement. Je l’ai trouvée mieux qu’il y a 15 jours. Maigre mais bien portante. J’ai hâte qu’elle sorte et qu’elle retrouve son rythme chez-elle.

Ce matin, j’appelle Olympus. Je vais leur envoyer par la Poste mon appareil photo à réparer et je stresse un peu. C’est un beau bébé, un Olympus E1, dont le capteur est cassé. J’ai peur que mon appareil soit perdu par le service, ou que le montant de la réparation soit prohibitif. L’argent récolté lors de mon anniversaire devrait financer sa réparation. Et si vraiment cela ne suffit pas, j’en rachèterais un, mais la mort dans l’âme. Je préfère toujours réparer que jeter et racheter. La course à la nouveauté ne m’intéresse pas. A quoi bon des milliards de pixels quand on en a déjà des millions ? Quand on peut imprimer une phot de la taille d’un poster, à quoi bon pouvoir l’agrandir jusqu’à une affiche 4X4 ? Je ne suis pas une vraie photographe, mais la photo me manque quand même. Gérer le flou, la profondeur de champs, la lumière. Un jour, un jour, je me payerais un stage pour me remettre les notions en tête, moi qui les ai toujours apprises en piètre autodidacte.

Ce midi, je mange avec une amie dans un restaurant à côté d’ici, je dois me préparer !

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