Sur les Champs

23h ce vendredi soir.
Je m’engage imprudemment à traverser l’avenue des Champs Elysées, la tête encore distraite par le film que je viens de voir.
Je n’ai pas vu le bonhomme rouge, ni les touristes qui patientaient gentiment en face et je dois stopper au milieu, car les voitures ont déjà redémarré.
Sur l’étroite bande pavée qui séparent les deux larges passages de l’avenue, le sens les voitures me frôler.
Derrière et devant moi, les conducteurs du vendredi soir roulent trop vite, à la parisienne et s’engouffrent ou sortent de la capitale en faisant rugir leur moteur. J’hésite encore, sur mon passage.
Est-ce que je ne ferais pas demi-tour ? Retourner à cette avant-première où je suis allée seule, boire du champagne comme les autres, me présenter, claquer des bises ?
Au lieu de cela, je suis arrivée comme une souris, repart aussi discrètement, à peine ai-je salué une connaissance, surprise comme lui de nous trouver là, heureuse intérieurement de m’être faite aussi belle ce soir, et de le voir par hasard, cet ami d’ami, qui à Lyon déjà, m’impressionnait tant.
Le vent souffle et j’ai froid soudain.
Le bonhomme repasse au vert et je fais claquer les talons de mes bottes, rassemblant mon énergie.
Non.
Je ne reviendrais pas jouer le jeu des faux semblants. Je vais me terrer sous la couette, avec Churchille qui pleurera derrière la porte pour que je la fasse entrer, et un bon roman.
Avenue de Wagram, je monte dans le bus 31 où s’entassent des jeunes gens bien habillés, qui vont tous en boîte de nuit.
Mes vendredis soirs commencent à se ressembler sérieusement.
Mais on ne peux pas dire que je n’ai pas eu le choix !

Et jusqu'à'à présent, je n'ai jamais été déçue par le fait de me coucher tôt!

Commentaires

1. Le dimanche, 1 novembre 2009, 00:16 par Leeloolène

Remontée des Champs... puis Wagram pour attraper le 31... que de souvenirs... de soirées si belles avec qui tu sais... Brrr... Même pas mal...

2. Le dimanche, 1 novembre 2009, 02:26 par Moukmouk

Je n'ai pas pu lire 31... ce fut le bus 33 pour manger des frites chez Eugène... comme le disait Brel