Le retour à Paris

Voilà !
J’ai survécu !
Aux Laudes, à 7h30…et aux Complies, le soir à 21h30, à prier et à chanter en chœur….J’ai survécu aux petits déjeuners, déjeuners et dîners où l’on rend les grâces avant et après avoir mangé, dans le silence le plus total… J’ai survécu aux enseignements sur la Bible, trois heures tous les jours, entrecoupés de longues balades dans le parc. J’ai survécu à la messe tous les jours et à l’adoration du Saint sacrement, des heures durant (le plus long : de 18h15 à 22h, dur de rester sur un banc pendant tout ce temps !)  J’ai vu dans le grand parc des bouvreuils aux plumes ébouriffées, des mésanges bavardes, des merlettes en quête de vers de terre. Dans ma tête, j’ai parlé à Dieu, au ciel, à mes pieds, aux crocus juste sortis de terre.
J’ai expérimenté le silence complet. Que de temps pour penser, moi qui avait besoin de me "tenir à l’écart"  !
Pour réfléchir. A ma vie. Arrêter un moment la course. Quel luxe de ne plus avoir de journaux, plus de radios, plus d’Internet, plus de téléphone portable, plus de montre et juste sentir l’odeur de la terre mouillée et chanter des cantiques en écoutant les voix monter dans la chapelle…J’ai dormi, dormi, dormi. Couchée à 22h, levée à 7h au son de la cloche que les sœurs baladent dans les couloirs des cellules…  J’ai fait des siestes tous les jours et des micros-repos entre deux enseignements du matin… J’ai appris beaucoup de choses sur le Nouveau Testament, et un peu l’ancien. J’ai eu envie de m’y plonger plus…. J’ai découvert beaucoup de choses sur moi.
Mais je n’ai pas été transpercée par l’amour de Dieu… Je ne crois toujours pas. Je ne pense pas avoir d’âme, ni immortelle, ni incarnée… Malgré la bonté de la communauté, la compréhension du prêtre, (qui m’a béni à défaut de me donner la communion), malgré le bonheur des autres retraitants (13) qui m’encourageaient de petits sourires… non, je ne crois pas.
Mais quelle expérience ! Quel silence !

En rentrant, Y. étant parti précipitamment en reportage lointain, j’ai enchaîné les sorties.. caïpirinhas sur le zinc avec mes copines et R. dans un bar de Belleville, jusqu’à l’ivresse, rentrée sans vraiment savoir comment. Qu'est ce que j'aime cette ville! Cette Cité sale et pisseuse, où l'on évite le vomi et les crottes de chien, mais où l'on se serre dans des bars, où l'on se balade des heures, où l'on rencontre des gens passionants...
Hier, j’ai déménagé G. tout l’après midi. Le gros camion avec élévateur était plein comme un œuf. 4 ans de sa vie au pied du Sacré-Cœur et une séparation douloureuse en prime. La vie. Nous avons déchargé une partie des affaires à Asnières, l’autre dans le 5ème, face à la belle Notre Dame, dans une maison particulière. Un endroit comme un conte de fée, rez-de-chaussée grand salon, cuisine comme de maison de campagne, premier étage avec deux grandes chambres et bureaux attenants, deuxième étage une autre chambre sous les combles, salle de bain et grand bureau. Quel endroit ! Dans ce lieu, deux colocataires de trente ans, fille et garçon, qui travaillent dans des milieux passionnants, accueillent ma copine G. pour quelques temps. Je la sens heureuse. Intimidée et excitée à la fois. Je suis si heureuse pour elle ! Elle qui désespérait sur sa séparation, l’impression d’être vieille, d’avoir « raté » sa vie, la voilà qui part entre de bonnes mains. Elle va s’ouvrir à un monde, découvrir de nouvelles personnes, ne pas avoir que son travail pour fuir…
Moi je rentre chez moi. Fait décongeler des lasagnes pour Ro. son fils N. et son petit ami qui viennent dormir à la maison ce samedi soir. On parle longuement dans la nuit, en buvant de la tisane. Ils partent tôt, avant même mon réveil. Ce matin, j’ai pris un long bain parfumé, me suis fait un masque. J'ai mal partout à cause de ce très long déménagement. Mes musles tirent de partout. J’écoute un album de lui. La chanson Grow surtout. J'ai beaucoup d'amis qui m'impressionnent. Mais lui peut-être encore plus que d'autres. Car il va au bout de son processus créatif. Il chante et invente des chansons sans cesse. J'admire toujours les gens qui créent. Le pot au feu chante et parfume l’appartement.  Je suis bien. Mon dimanche est à moi…

 

Commentaires

1. Le mardi, 24 février 2009, 12:42 par Moukmouk

bon!!! tant mieux... content de te voir en forme. C'est bien quand les muscles tirent un peu ça nous rappelle que nous sommes lié à ce monde.