Avant de partir
Par Marloute le samedi, 14 février 2009, 18:19 - General - Lien permanent
Hier soir, j’ai dansé, dansé, dansé.
J’ai sauté, virevolté,
fait des blagues, crié, fait du faux smurf et du faux break-danse. Je suis
rentrée à demie morte de fatiguée, avec deux ampoules échauffées au talon. Y.
regardait des documentaires de Rithy Phan pour préparer une émission mardi sur
le génocide Khmer Rouge.
Dans le noir il me raconte des horreurs en chuchotant : « …et
ils l’ont enterré vivante. –Qui ? –Bhin…
la maîtresse d’école ! –Pourquoi ? –Parce qu’elle chantait….(…) Il ne
fallait pas chanter, pas rire, et ceux qui pleuraient se faisaient tabasser. Ceux
qui portaient des lunettes ou savaient lire étaient exécutés. »
La nuit je
ne rêve pas de tortures, je rêve de fête, d’alcool, de danse, et d’église
aussi.
Le matin, je me lève comme un ressort. Lave mes cheveux qui sentent le
vieux cendrier. Pars à la bibliothèque prolonger des livres. Passe chez Clem
admirer son bébé. On papote longuement en buvant de la chicorée et en mangeant
un crumble, bon à se damner.
La petite L. ouvre des yeux comme des billes. Elle
bat des mains, sage comme une image, détendue. Quel merveilleux bébé tu as Clem !
Je prends le petit bus de Montmartre, parcourt des rues inconnues. Il fait si
beau, la lumière éclabousse Paris. C’est beau à en pleurer !
J’arrive chez
G. Elle déménage. Je rentre dans son appartement. Cet endroit où je l’avais
aidée à s’installer avec son amoureux, il y a de cela des années. Avec le Sacré-Coeur si beau dans la lumière. J’ai l’impression
que cela fait quelques mois à peine que je nettoyais ces placards, montais les meubles Ikéou....On parle un peu. La tristesse qu'elle ne laisse pas sortir, la fuite dans le travail. Elle me dit qu'elle vide cet appartement sans penser à rien, presque détachée, car si elle s'écoutait, elle s'écroulerait. Je l'écoute avec compassion. Comme c'est triste une séparation. Et comme c'est long, long, la cicatrisation. . Elle part dans une semaine, mais tout est
déjà encartonné, mis sous plastique, prêt à partir. En bonne maniaque, elle a
tout prévu, tout calculé, les voitures qui viendront, les gens qui aideront, ce
qui descend à la cave, ce qu’elle doit encore démonter. Ne lui reste plus qu’à
lessiver les murs au Saint Marc et reboucher les trous. Elle me donne un énorme
sac d’habit et je prends le 54 bondé pour le ramener. Chez moi, je savoure un
moment de calme. Dans quelques temps, il faudra se remotiver. Se remaquiller.
Remettre du rouge sur les lèvres. Il faudra partir. Pour refaire la fête. Et
après ? Après, enfin, faire la retraite tant attendue.
Commentaires
Quel billet plein de vies !!! Tu sembles sur un petit nuage, pleine d'enthousiasme et de volonté. Ca fait plaisir à lire
Alors bonne retraite chère amie et merci pour ta carte au fait... Tu as choisis le lieu pile exprès pour un électrochoc de plus ou non ??? Ca m'a fait marrer... comme quoi... aussi long soit-il un jour le processus de cicatrisation se termine !!
Quel billet plein de vies !!! Tu sembles sur un petit nuage, pleine d'enthousiasme et de volonté. Ca fait plaisir à lire
Alors bonne retraite chère amie et merci pour ta carte au fait... Tu as choisis le lieu pile exprès pour un électrochoc de plus ou non ??? Ca m'a fait marrer... comme quoi... aussi long soit-il un jour le processus de cicatrisation se termine !!
Quel billet plein de vies !!! Tu sembles sur un petit nuage, pleine d'enthousiasme et de volonté. Ca fait plaisir à lire
Alors bonne retraite chère amie et merci pour ta carte au fait... Tu as choisis le lieu pile exprès pour un électrochoc de plus ou non ??? Ca m'a fait marrer... comme quoi... aussi long soit-il un jour le processus de cicatrisation se termine !!
très heureux de te voir vivante et souriante. Ça me fait du bien