Tentative d'aménagement

Cela fait un an.

Une année complète, de septembre à septembre, que nous vivons ensemble. Un an que nous avons signé un bail, de nos stylos tremblants d’excitation. Un an que je me réjouis de notre chez nous, que je m’y love comme dans un nid, que j’apprécie chaque coin et chaque recoin de notre habitation. Habiter ensemble. S’adapter au rythme de l’autre (mais comment peut il dormir autant alors que j’ai envie de parler avec lui ?) , respecter les différences (Je n’ai jamais fait la vinaigrette de cette manière) Réagir sans paniquer dans les situations limites ( mais je t’avais dit que j’invitais du monde à dîner ce soir !) J’aime l’idée que chaque fois que l’un d’entre nous fait référence à cet appartement, on dise « Chez moi ». Y. a vraiment son coin, sa tanière.

Moi aussi, c’est un coin plus qu’un recoin, c’est mon bureau, mon travail : Il y a un Marie Claire Maison que m’a donné ma copine qui y travaille, une vieille casserole que je recolle, des feutres pour dessiner, un foulard vert, du vieux scotch, du courrier en retard, un vieux plan de Paris, mon écouteur de téléphone portable, un carnet de croquis. Au-delà de mon bureau, par la fenêtre, je vois le moulin à vent que j’ai planté dans mes bacs à fleurs. Il s’agite et tourne, mettant une touche de couleur dans mon univers aux tons profonds.
Je suis heureuse.
Je ne croyais pas que cette histoire de vivre ensemble tiendrait. Je me connaissais si « en attente », si perdue sans l’autre, que je croyais vraiment que nous nous boufferions à vivre ensemble. Que je souffrirais sans cesse qu’il ne soit pas assez ceci, ou trop cela, et que lui étouffe sous mes demandes incessantes. Au lieu de cela, nous nous sommes apaisés ; j’ai trouvé au-delà de notre couple les vraies raisons de mon existence sur terre.

Lui réalise chaque jour plus profondément son attachement.
Notre équilibre s’établit, petit à petit.