La fureur de vivre


Lundi soir, nous avons dîné à plusieurs journalistes dans un restaurant du 11ème. C’était une réunion pour préparer l’avenir d’un magazine. A la quatrième bouteille de vin à 6, je ne savais plus vraiment ce que je racontais, alors je me suis contentée de prendre des notes tout en réfléchissant à notre jeunesse. Je sens que nous allons faire de grandes choses, parce qu’il n’est pas possible que toute cette énergie, ces idées et ces envies, ne soient pas le terreau de certaines destinées particulières. Je me demande si tous les jeunes créatifs procinviaux montés à la capitale n’ont pas tous eu ce sentiment, à un moment. J’ai une tendresse particulière pour notre génération. Nous avons en main une carte d’infinis possibles et tant de voies nous effraient parfois ou nous paralyse. Mais nous arrivons à désirer encore, à rêver, à épouser une idée du lointain. Quel tour de force dans une société qui a voulu « tout nous donner » !


Dimanche soir, nous avons regardé avec Y. un film prêté par des amis, Grizzly Man, du réalisateur Werner Herzog.
C’est un documentaire, autour de la mort (dévoré par un grizzly avec sa compagne) d’un écologiste fou de grizzly, Tim Treadwell. J’ai détesté la première partie, qui fait penser aux pires documentaires de Discovery Channel, beaucoup trop dans le spectaculaire (l’interview du médecin légiste… ; brrr) Mais après, le film bascule. On y comprend que le Tim en question est plus qu’un illuminé. Il fait croire qu’il vit seul au milieu des ours (et refuse que sa compagne apparaisse dans le champ de la caméra), est complètement mythomane, ancien drogué, surfeur cramé… Bref, le film devient un petit chef d’œuvre de biographie, sans complaisance… quel grand réalisateur ce Herzog !
Résultat, j’ai passé la nuit à cauchemarder sur les grizzlis.
Je ne me faisais pas dévorer, non-non-non. Je mangeais des gens ! J’étais déchaînée, pleine de fureur….Etrange rêve, où l’inconscient laisse sortir une rage destructrice.

Commentaires

1. Le mercredi, 20 juin 2007, 14:32 par Oxygène


Herzog aime bien les héros déjantés et ce film m'a mise très mal à 'aise. Je ne l'ai pas regardé jusqu'au bout. Avec Azote nous avons eu du mal à réaliser que c'était une histoire vraie. Je comprends que tu aies fait un mauvais rêve. Est-ce que tu en as parlé à Moukmouk ? :-)

2. Le mercredi, 20 juin 2007, 22:49 par Marloute

Et justement, j'ai failli arrêté à la moitié (quand le réalisateur écoute le mec se faire dévorer au casque) et la suite mérite vraiment vraiment d'être vue.

Y. m'a parlé d'un documentaire où Herzog fime Klinsky en disant "Je le déteste autant que je l'aime" Je crois que tu as raison, il aime les personnages déjantés.... peut êtr qu'il y trouve l'essence même de la vie...

3. Le mercredi, 20 juin 2007, 22:50 par marloute

Mais qui est Moukmouk?

4. Le jeudi, 21 juin 2007, 00:42 par Oxygène

Moukmouk est quelqu'un que tu vas adorer.Un ours qui tient un merveilleux blog. Il est sur ma liste de liens