Une tentative de Petits Cailloux

Je m'arrête avant d'avoir commencé.
Je ne peux pas. La page est à peine finie, je n'ai parlé que de 1999, et me voilà épuisée, au bord des larmes. Quelle idée d'avoir pris 1999 pour commencer Les petits cailloux de Kozlika, soit remonter sa vie à l'envers et faire un post par année. Quelle idée de commencer par l'année où l'homme que j'aimais le plus alors - pas mon premier amant, mais mon premier amour - l'homme avec qui j'avais décidé de vivre, du haut de mes 18 ans, a lui décidé de me quitter? Quelle idée de prendre cette année de vent, où j'ai écumé tous les bars de Lyon pour y chercher son ombre, où j'ai éteinds le feu de ma douleur dans les bras de tous les hommes croisés cette année-là? Comment parler quand son monde s'écroule? Comment survivre quand l'amour n'est plus? On croit mourir et on ne meurt pas. Cette année-là, je lis Simone de Beauvoir, Duras, et la terre de Hommes, de Saint Exupéry. Je me soigne avec Gabriel Garcia Marquez, Colette, Albert Cohen, Dostoievski et je lis pour la première fois Céline, et je crois mourir à nouveau, tant sa noirceur rencontre la mienne, et me noie avec elle. Je découvre la solitude, le coeur plein de cris.
Je lis Récit
...(Au matin elle séveilla, sureau brisé ;
Le gris du jour noyait la rage de ses yeux ;
Elle étendit le bras sur un désert de cendres :
La forêt,
la forêt dans la nuit avait brûlé,
La bourrasque arraché les hauts murs de sa chambre.)

Non, je ne peux pas mettre toute cette feuille en ligne. Mes carnets d'alors, comment raconter sans trahir? Coment dire l'indicible, sans paraît mièvre? Raconter l'absence et cette envie de mordre quand un couple se bécote? Raconter 1999, l'année charnière? Non. Il faudra remettre cette entreprise à plus tard je crois, ou commencer par les années originelles, 1981 et ses soeurs, pour ne pas se laisser envahir par les émotions souvenirs, les valises et les casseroles du passé... Tant pis, tant mieux...

Commentaires

1. Le samedi, 10 février 2007, 23:57 par captaine Lili

si les pensees pouvaient parler sans mots... Je pense à mon livre, à ces souvenirs remontés...