L'organisation

Lundi, Y. a fini par reprendre le travail, après 5 semaines passées à nos côtés. Je me souviens de la terrible appréhension que j’avais lorsqu’il avait repris lors de la naissance de R. et du soulagement aussi. Avec ma troisième petite fille, je n’ai même pas senti son absence. Les soirs, quand A. ne voulait pas être posée, je l’ai simplement installée sur mon dos, dans le pagne laissé par la nounou de L. et j’ai continué à faire le repas à mes deux grandes qui se chamaillaient.

Je me rends compte que je suis forte, capable de faire face à plein de situations, alors même que je suis fatiguée. Je me demande souvent d’où viennent ces ressources, quand on se croit épuisée et qu’il faut se remettre en fonctionnement, pour aider un enfant, en coucher un autre, régler un conflit, alors qu’on voudrait simplement s’écrouler quelque part avec un paquet de chipster et une série.

La journée, si j’arrive à faire un peu de méditation et une sieste, j’ai tout gagné.

Si je n’ai rien fait de tout cela, tout devient un peu plus difficile : porter le bébé, jouer avec les enfants ou régler leurs chamailleries.

Je m’investis dans pleins de choses, pleins de groupes, autour de moi. J’ai monté un collectif de jardiniers amateurs dans l’immeuble, me suis investi dans une association locale de parentalité et j’organise chaque semaine chez moi des rencontres entre jeunes mamans. Résultat : j’ai rencontré et discuté avec plus de gens ces 4 derniers mois, de manière plus intime, qu’en plusieurs années de boulot.

Bien sur, rien n’est facile, mais je m’émerveille de la bienveillance et de la richesse que je retire de ces rencontres.

Le soleil revient.

Je me promène dans notre ville, si minérale, en rêvant de jardin et de verdure.

J’écoute de la musique folk dans mes écouteurs en buvant une grenadine seule en terrasse.

Je lis à la bibliothèque entre deux tétées.

Je mange des cookies que j’achète pour moi seulement, pas pour les enfants.

Je déguste le miel envoyé par Valérie, si délicieux, à la cuillère au lieu de le mettre sur une tartine.

Ce soir, ce sera la fête des voisins et comme d’habitude, il va pleuvoir.

Mais nous sommes motivés comme d’habitude et nous irons taper aux portes sortir les récalcitrants de leurs appartements, comme d’habitude.

L’été se profile et je rêve de partir, loin, au soleil.

 

 

 

Commentaires

1. Le samedi, 28 mai 2016, 09:08 par Valérie de Haute Savoie

C'est étonnant comme un peu de méditation peut faire un bien fou. Tu es forte oui, tu ne le savais pas mais on le sent lorsque l'on te rencontre, forte et si sensible. Un collectif de jardinier, j'en ferais immédiatement partie si j'habitais vers chez toi :)

2. Le mercredi, 8 juin 2016, 19:49 par Marloute

Valérie : :)