Une boule dans la gorge qui ne peut pas partir

Hier soir, Y. est rentré tard, après sa semaine loin dans le Nord. Il a mangé avec ma sœur (heureusement présente !) et moi puis il est reparti à une soirée. Une soirée avec ses amis/collègues de travail, une soirée où je n’étais pas conviée.

Ce matin, ma sœur a du rentrer chez elle et Y. est parti travailler, à nouveau un week-end de permanence, avant enfin, enfin les vacances. Hier, j’ai paniqué à l’idée que j’allais passer le week-end seule, encore, avec mon bébé. Une envie irrépressible de fuir, de m’enfuir, d’envoyer tout balader, juste une trouille immense, plus puissante que moi. 

La semaine dernière, j’ai dit à Y. que j’allais mal. Mal mal mal, au point de paniquer, de vouloir mourir sans raison. Je ne sais pas s’il en a vraiment conscience ou s’il fait semblant de compatir. Il m’a embrassé, caressé les cheveux, puis il est parti.

J’ai parlé avec ma sœur, appelé quelques amies, puis, je me suis calmée. Je me suis reprise. Je me suis dit que ce serait un beau défi, cette énième solitude. Je me suis raccroché à l’idée du lundi comme un naufragé à son radeau. Quelques jours ensemble, en famille, avec la grande qui va revenir, enfin.

Et moi qui me dit que je dois quand même aller chez la psy, pour j’espère, travailler sur cette immense panique, ce sentiment de solitude et d’abandon que j’ai tant de mal à juguler, malgré tout ce temps, toutes ces années, toutes heures de psychanalyse à l’analyser. Ce matin, je suis allée boire un café, au petit restaurant adoré, à coté de chez nous. J’ai fait téter L. en grignotant mon croissant. Dans mon frigo, des blettes et des épinards se flétrissent, mais je n’ai pas le courage de me faire à manger. Je vais déjeuner avec mon ami R., à l’autre bout de la capitale. Quand je rentre chez moi, il y a un paquet de Leeloolène, avec deux magazines inspirants pour me ressourcer. Du coup, j’en emmène un pour la journée.