Le changement

J’ai fait une grande -très grande- salade de pomme de terre, si grosse, qu’à force de couper des patates, je me suis fait une petite ampoule sous l’index (si !si ! à ce point, il en faut pour 30 personnes !)

J’ai fait un gâteau au chocolat

Une tarte aux pêches jaunes.

Tout est bientôt prêt pour partir en week-end, fêter dignement les 30 ans de Leeloolène.  

 

Ce soir, j’ai revu mon analyste, après la longue séparation des vacances.
Elle a de nouveaux habits, a changé les rideaux de la salle où se déroulent les entretiens, le revêtement de son divan, et a repeint les moulures en bois qui forment le soubassement de la pièce couleur framboise, qui tranchent dorénavant avec les murs repeints en blanc.  


Je ris nerveusement en m’allongeant :

« Ca change…je n’aime pas trop ça »

« Parce que cela vous inquiète ? » demande-t-elle de sa voix douce, qui, elle, n’a pas changé.

« Oui..non…un peu.. je suis toujours un peu perturbée par le moindre changement »

Je ris encore :

« …comme quand vous avez changé votre paillasson, qui tombait en lambeau, j’ai mis du temps à m’y faire ! »

Oui, tout change.

En 5 ans d’analyse, puisque l’anniversaire tombe ces jours-ci, j’ai aussi beaucoup changé.

Je suis arrivée sur Paris en dépression, je vivais dans une chambre de bonne de 13m2, j’étais célibataire, séparée de Y., je n’avais pas de boulot fixe mais mes articles d’environnement me gonflaient énormément, sans que j’arrive à faire autre chose.J'ai commencé l'analyse en septembre 2005 comme un naufragé s'accroche à une bouée de secours.

5 ans après….

Je m’apprête à acheter un grand appartement, avec l’homme que j’aime, dont j’attends un enfant, je suis en CDI dans un magazine que j’adore, et je me réveille chaque matin en bénissant la journée qui commence, pour ce trop-plein de bonheur que je ressens depuis plusieurs années.

Parlant de moi, du bébé, de mes amis, de mon travail, je comprends doucement que les changements ne devraient pas toujours être source d’inquiétude, je l’entends bien à travers les silences de la psy et les miens.

Et bientôt, avant la fin de l’année sans doute, j’arrêterais l’analyse aussi et ce changement aussi sera très grand.

Et ce sera bien.

 

 

Commentaires

1. Le dimanche, 5 septembre 2010, 19:14 par Valérie de Haute Savoie

C'est marrant, je n'ai jamais vraiment fait attention à l'environnement de mon psy.

2. Le lundi, 6 septembre 2010, 09:36 par Marloute

@Valérie : c'est te dire si c'est bizarre d'être perturbée par un paillasson!

3. Le jeudi, 9 septembre 2010, 00:44 par Vic

Pourquoi arrêter , donc ?

4. Le jeudi, 9 septembre 2010, 19:46 par Marloute

@ Vic : c'est une bonne question, que se pose tous les analysants. Je dirais pour moi "Parce que c'est le moment" Mais c'est une drôle de réponse, dont je ne serais sûre que lorsque j'aurais passé le pas. A suivre donc!