Le virus

Je me remet doucement de la maladie.

Le coronavirus m’a frappée comme de nombreuses personnes de part le monde. J’ai eu peur plus d’une fois. Passé les premiers jours qui ressemblent à une grippe, le covid se transforme de manière sournoise. La fièvre baisse et petit à petit l’essoufflement prend sa place. Le quatrième ou cinquième jour, j’avais l’impression de ne respirer qu’avec la moitié des poumons. J’étais tellement mal que je stressais au point de ne pas réussir à m’endormir, persuadée que j’allais m’étouffer dans mon sommeil. Un coup de fil à mon médecin et au Samu m’a rassurée. Les difficultés respiratoires ne sont qu’un des nombreux symptômes, avec l’absence de goût et d’odorat, expérience très perturbante à vivre. Chaque repas ressemble à un mastication de choses molles ou dures. Le soir où j’ai eu le plus peur, je suis allée tristement faire mes adieux à Y. qui regardait un film. Je l’ai remercié en sanglotant pour nos belles années passées ensemble, avant de rassembler mes affaires pour l’hôpital. Nos au-revoirs étaient déchirants, deux anxieux dans les bras l’un de l’autre, persuadés soudain que la maladie avaient été la plus forte et que nous ne pourrions pas lutter. Je m’en suis voulu pour plein de choses idiotes : ne pas avoir fini mon roman, ne pas avoir plus profité de ma famille, avoir grondé les enfants la veille au soir, ne pas avoir fêté mon anniversaire des 39 ans. D’un coup, j’étais pleine de regrets, de tout ce que je n’avais pas fini. Mais j’étais aussi pleine de reconnaissance. Pour tous les moments magiques vécus. Les accomplissements, les défis personnels et professionnels relevés. Pleine de gratitude pour cette vie-là, que je ne voudrais échanger contre aucune autre. Le coronavirus m’a permis de me rendre compte, si tant est que j’en avais besoin, que j’étais sur la bonne voie, que j’avais su m’écouter et que rien n’était plus important pour mon bonheur actuel que la vie que j'avais choisie.

Depuis quelques jours, je vais mieux. J’ai récupéré ma capacité à respirer. Je n’ai plus de fièvre. Je me lève, je m'active.

Chaque matin, je remercie la vie, d’être là, avec eux tous, dans cette vie-là, dans le lieu où nous vivons.

Quel bonheur immense !  

Commentaires

1. Le vendredi, 3 avril 2020, 09:30 par Chantal

Si heureuse de vous lire ce matin que je laisse un petit commentaire pour le dire.
Oui, je pense qu'il est bien, pour soi et les autres, de remercier la vie de tout le bon qu'elle nous apporte.
Bonne suite de confinement, guérie.

2. Le vendredi, 3 avril 2020, 14:13 par Ginou

Heureuse pour toi de cette fin : guérie!
J'espère que toute ta petite famille va bien : prenez soin de vous.

3. Le dimanche, 5 avril 2020, 15:24 par Odile

Heureuse de vous lire, votre message est poignant, surtout prenez soin de vous et de votre petite famille.Bon rétablissement.

4. Le mardi, 7 avril 2020, 06:50 par Valérie de haute Savoie

Ben ça alors 😳 ma pauvre, quelle horreur !! Heureusement que tu as pu guérir, je te souhaite maintenant de reprendre des forces, il semble que cela soit long, mais le printemps et ton jardin va t'en donner, avec en plus tout notre soutien 🧡 Je t'embrasse fort

5. Le samedi, 11 avril 2020, 12:34 par Marloute

Merci à tous pour vos messages !
Je vais de mieux en mieux. C'est vrai que c'est difficile et que cette maladie dure plus longtemps que ce qu'on pense. J'ai eu des douleurs thoracique jusqu'à il y a quelques jours (trois semaines après le début !!) et une fatigue encore grande. C'est fou... Je pense que les enfants et Y. l'ont eu avant moi.

6. Le mercredi, 15 avril 2020, 14:50 par clem

Marloute, ce que je lis est déchirant, je n'avais pas compris que tu avais cru que tu allais y passer!! Ma pauvre Marloute... je suis tellement soulagée que tu ailles mieux!!!!!! Vive la vie!!!

7. Le mercredi, 15 avril 2020, 17:08 par Anita

J’espère que tu vas de mieux en mieux.
C’est vrai, je comprends que chaque matin tu sois heureuse s’être en vie ! Des bises