Dur mois de juin

Du fait de l’achat de la maison et de la vente de notre appartement, je traverse une période de fatigue intense. Je tiens les jours de travail et m’écroule les autres jours. Pourtant, je me surprends : quand je tiens à peu près la route, j’arrive à faire tellement plus de choses que mes périodes de déprime que cela me rassure. Il y a tant de choses à faire ! Pour l’instant, c’est surtout administratif : dossier de banque, inscription dans les deux écoles, l’ancienne et la nouvelle et recherche de mode de garde. Cela nous occupe tout notre temps, à Y. quand il n’est pas en reportage et à moi.

Je devrais justement faire plus de méditation, plus de sport, plus d’écriture, pour réussir à passer ce cap décisif et difficile d’une fin d’année aussi chargée. Mais corolaire de tous mes tracas, je dors horriblement mal. Des angoisses m’assaillent en pleine nuit, mes insomnies flambent, je suis un peu malade en permanence (un rhume particulièrement carabiné et long, digne d’un mois de janvier) et surtout les enfants enchaînent les maladies : varicelle pour L. et laringite pour A.

Ma jolie R., elle, est juste extrêmement fatiguée, ce qui la rend désagréable au quotidien. Ce matin, pour l’épargner un peu, j’ai décidé de ne pas la mettre à l’école. Je sais qu’elle sera ravie de ce vendredi volé à l’éducation nationale et moi j’espère qu’elle pourra se reposer un peu.

Pourtant, dans mon tourbillon du mois de juin, j’ai des moments de grâce : je vois mes amis, je déjeune au soleil avec des gens sympathique, je réfléchis à mon avenir, je prépare nos vacances, j’ai revu mon groupe de parentalité bienveillante, et surtout, dès que je peux, je vais sur mon téléphone et je regarde des photographies de la maison. Comme une amoureuse secrète qui regarde sa fiancée, je m’émerveille, je rêve, je me projette. C’est elle, ma jolie maison en pierre, ma maison de mamie, que je rêve d’aménager, même si bien sur, dans un premier temps, je n’en aurais quasiment pas les moyens. Mais ce n’est pas grave. Je regarde les photos et je rêve.