Rêver

C’est le deuxième jour des vacances.

Je jubile. Tant de choses à faire, à voir, des gens à visiter, de découvertes à faire. Nous ne savons pas du tout où nous allons. J’adore ce sentiment de liberté, comme si nous n’allions jamais revenir. Larguer complètement les amarres, partir à tout jamais, ne plus retourner, ni au travail, ni à l’école. Vivre en Robinson, tous les cinq, faire le tour du monde, voir d’autres manières de faire, d’autres façons de vivre, apprendre d’autres métiers, et ouvrir nos enfants sur le monde.

Ces dernières semaines, il y a eu une visite de maison, une offre de faite, une offre acceptée.

Et puis Y. a renaclé. Trop de travaux, trop de rapidité, pas assez de « coup de cœur » pour le bien. Nous n’habiterons donc pas dans cette maison ancienne où tout était à refaire, mais où j’avais déjà dessiné les plans et rêvé l’aménagement du jardin. C’est moi qui l’ai poussé à retirer notre proposition, malgré mon désir d’y habiter. Parce que je ne voulais pas lui faire faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire. Je veux voir le bonheur dans ses yeux. Je veux voir un enthousiasme à la hauteur du mien face à ce projet fantastique : déménager dans un nouveau lieu de vie et y élever nos enfants pour les années qui viennent. S’il traine les pieds, ce projet n’auras pas la même saveur. Moi je sais que je serais toujours heureuse dans une autre maison, un autre projet. Mais je veux que pour lui aussi cela ait du sens. Je lui ai dit tout cela, et nous avons retiré notre offre.

Depuis, une nouvelle énergie revient, comme un souffle. Fixée que j’étais sur notre projet immobilier, j’en ai oublié certains autres : mes engagements associatifs, les causes qui me portent, certains amis… Je profite cette semaine pour me rattraper. En descendant sur Lyon, nous essayerons de voir deux ou trois couples, parmi nos plus chers, installés là-bas. On veut aussi trouver du soleil, et pourquoi pas la mer, alors nous vient l’idée de descendre, suivre le Rhône et arriver à son embouchure. Là, je rêve de laisser les enfants jouer des heures sur la plage, pendant que je ramasserai des cailloux et des coquillages. Je veux des vacances bien pleines, pas reposantes, pour revenir plus apaisée : j’aurais tant vu en 10 jours que je pourrais revenir face à mon ordinateur plus sereine. Je rêve, je rêve.

C’est le deuxième jour des vacances, toute la maison dort. Je vais me faire un café, caresser le chat. Faire la liste des choses à faire. Lire le dernier Télérama. Ecouter de la musique. Paresser doucement.

Commentaires

1. Le mardi, 27 février 2018, 06:50 par Valérie de haute Savoie

Je suis sûre que vous tomberez sur LA maison, celle qui vous émerveillera tous les deux, dans laquelle vous aurez envie de créer votre vie. Mais tu as raison de ne pas forcer Y., c'est réputé être délicat pour un couple de construire, d'emménager une nouvelle maison, et si vous n'êtes pas tous les deux partant, cela sera d'autant plus difficile. Je te souhaite de très belles et reposantes vacances. Et merci pour ton passage sur mon blog :)

2. Le mercredi, 14 mars 2018, 14:45 par Marloute

Héhé : il ne sera pas dit que je déserte totalement ici !