La rage

Avec ma nouvelle association, je découvre des lieux insoupçonnés dans ma ville.

Des jardins partagés, des squats, des cabanes dans les arbres. Bien sûr, nous sommes toujours entourés de murs et à chaque fois que quelqu’un dit qu’il va déménager, loin, dans la nature, je l’écoute avec envie.

J’ai des envies de verdure.

En ce moment, c’est très dur avec R. Elle ne supporte aucun ordre. Aucune demande. Pas la moindre petite injonction. Elle crie, s’enfuit, se jette par terre, hurle, jette ses jouets, des livres.

Je me vois faire des choses terribles : l’écraser, la frapper, la jeter contre un mur.

Je ne fais rien de tout cela, mais l’envie est là, puissante.

J'ai détruis un coussin de rage.

Hier, elle me demandait, après une énième crise : « Mais pourquoi tu ne frappe pas L. ? »

Sa demande m'a brisé le coeur. Je lui ai demandé si c’était ce qu’elle souhaiterait, que je frappe sa petite sœur. Elle m’a répondu oui. Je lui ai dit que mon problème, actuellement, n’était pas de les frapper de manière équitable, mais plutôt de ne frapper personne. Je lui ai dit que c’était difficile en ce moment pour moi parce que je ne comprenais pas pourquoi elle refusait d’obéir à tout. Mais je n’ai pas eu l’impression de capter son interêt.

Je voudrais retrouver des moments de calme, de joie, de partage, avec ma grande fille.

Je sens bien que je suis à cran. Le moindre de ses refus me met en colère.

Samedi, je vais faire un atelier, avec une de ces nouvelles gourou de l’éducation bienveillante.

J’espère en ressortir avec des clés, des idées, et surtout une vision plus apaisée de notre relation, pour partir cet été du bon pied.