Ecouter Fip.

Ce matin, après notre courte nuit, quand je me suis réveillée, Y. était déjà parti, relever ses collègues qui avaient travaillé jusqu’à l’aurore.

Ce matin, j’ai mis Fip et je me suis fait un thé. J’ai changé les habits de L. dont la couche, pleine de pipi, avait débordé, et je l’ai lavée tendrement. Puis R. s’est réveillée. Comme il y a 10 mois, j’ai du lui dire, en deux phrases, trois tout au plus, qu’à nouveau des gens avaient attaqué d’autres gens, avec des fusils, et qu’il y avait beaucoup de morts. Voilà pourquoi son papa n’était pas dans son lit et pourquoi j’étais triste moi aussi. Elle a simplement hoché la tête et m’a parlé d’autres choses. Ce matin, je n’ai pas pu rester chez moi. J’ai appelé tous les amis du coin et je suis allée boire des cafés, manger au mac donnald avec les deux enfants, je suis rentrée dormir pour une courte sieste et nous sommes reparties toutes les trois, par le bus qui sillonne le nord de la capitale, rejoindre d’autres amis à Barbès. Tati était fermé, on se serait cru un jour férié. Ou à 4h du matin. Les rues désertes, les rares passants et les gens qui boivent quand même une bière à la terrasse de l’aquarium branché, comme un défi, une jolie façon de relever la tête. J’ai remonté le métro aérien et sonné chez G. Avec 5 ou 6 amis et plus d’enfants, nous avons tourné et retourné en boucle les infos jusqu’à nous étourdir. Quand le dessin animé a été fini sur leur écran démesuré, quand tous les gâteaux ont été mangés, nous sommes reparties, R. sur sa trottinette, moi suivant avec la poussette, dans la nuit, dans Paris, dans notre belle capitale, qui se relèvera toujours. Ce soir, Y. arrivera tard, peut être au petit matin. Mais les deux enfants dorment et moi je m’apprête à faire de même.

Et Fip continue de nous bercer l’oreille de sons qui réconfortent.

Commentaires

1. Le dimanche, 15 novembre 2015, 09:29 par Valérie de Haute Savoie

Maman me disait hier que jamais la rue de l'Estrapade n'avait été aussi vide. Ils sont allés au cinéma et ont eu interdiction de rester sur le trottoir à bavarder après le film. La vie reviendra, aussi vive et enjouée, il restera cette cicatrice évidemment, comme celle du 7 janvier et les autres du Marais.

2. Le samedi, 21 novembre 2015, 19:03 par Leeloolène

Ben moi j'écoute ton mec en boucle depuis 2 jours ;) il est partout dis donc !
Des milliers de bisous.