Tentative d'aménagement

Nous en parlions depuis longtemps. Ce clic-clac sur lequel nous dormions depuis une dizaine d’années, qui avait fait mes deux grossesses, n’était plus adapté. Nous avons profité d’une escapade à Lyon pour accueillir le retour de mes parents, (une surprise !) et nous sommes descendus en Ardèche, pour deux nuits. L’objectif était clair : retourner dans la coopérative où Y. était allé faire un reportage en mars dernier, avant l’arrivée de L. Il avait été séduit par le travail d’orfèvre de ces passionnés un peu fêlés, qui avaient décidé trente ans plus tôt de remonter une filature de laine abandonnée.  Aujourd’hui, l’entreprise s’est développée et fonctionne très bien, se faisant connaître dans le monde entier et dynamisant la région. Je me suis sentie grisée par ces paysages d’Ardèche, toute cette verdure, ces criques et ces ruisseaux transformés en torrents par les pluies diluviennes. La lumière après l’orage, le jour de notre arrivée, était sensationnelle. Elle irisait d’or les feuilles des arbres, transformant chaque goutte de pluie en éclair doré. C’était une arrivée magique et effrayante, avec les trombes d’eau et les ruisseaux qui se déversaient sur la route.

Tous les gens rencontrés, dans la chambre d’hôte, sur les marchés, à la coopérative, dans les foires bio, dans les cafés, les restaurants, tous ont été si gentils, si compréhensifs avec nous, avec nos enfants, que j’ai eu un coup de cœur. J’aimerai revenir dans la région l’été prochain, et tant pis s’il pleut. J’en ai presque oublié ma mélancolie, qui pourtant s’accroche à moi comme une sangsue avide, s’abattant parfois sans prévenir et me laissant exsangue, vidée. Je voudrais parcourir le coin et découvrir un peu mieux la région, voir mes filles se baigner dans ces rivières. C’est dans ces endroits préservés qu’on réalise à quel point la France est belle !

Ps : rendez vous est pris pour la thérapie, on verra si ça m’aide à sortir un peu du marasme où je suis !