Tentative d'aménagement

Le soleil est bel et bien revenu, après la grande nuit.

Je fais des blagues, je danse avec mon bébé, je cours avec ma grande au parc et la transporte sur mon dos.  

Je continue les séances chez la psychothérapeute en post-partum, pour prévenir une éventuelle chute dans la dépression que je redoute. J’ai assisté, avec ma mini-miss en bandoulière dans son écharpe, à une conférence passionnante jusque tard dans la soirée, qui concernait mon sujet d’enquête. J’ai à nouveau eu envie de m’y replonger, mais le pourrais-je avec mon petit bébé ? Comment écrire entre deux tâches ménagères et deux tétées ? Comment écrire quand il faut récupérer des nuits en pointillés ? Comment font celles qui écrivent un livre pendant leur congé maternité ? (sans rire, j’en connais !). Je me pose des questions, comme toutes celles et ceux qui hésitent encore, devant l’ampleur du travail. Un jour, je ne me poserais pas de question. Un jour, peut être à la rentrée, peut-être avant l’été, peut-être demain, je me remettrai à travailler, à taper à l’ordinateur et à réfléchir.

D’ici là, je profite.

Je fais rire Y. Il retrouve la personne qu’il a aimée, celle qui le fait rire à gorge déployée juste avant de s’enfuir au travail.

J’ai commencé à me renseigner sur les ateliers Faber et Mazlish, comme me le conseillaient certaines d’entre vous. Je découvre cette langue étrange, « l’écoute active », pour dialoguer avec un enfant plutôt que de l’attraper par un pied et de le forcer à faire ce qu’on attend de lui. Je suis très motivée pour avancer et mieux comprendre les besoins de R. La petite L. ouvre de grands yeux sur le monde et sa tête retombe lourdement.

Juin vient d’arriver.

Il fait beau et je réfléchis à où je vais partir cet été. Y. n’a que trois semaines, mais moi, je veux voyager avec mes deux pépettes, pour ne surtout pas végéter dans notre banlieue.

Je veux du vert, des animaux, du vent dans les petits pieds et du soleil sur les joues rebondies. Je veux parcourir la France, en train, pour aller partout….