Tentative d'aménagement

Embrasser le front, les cheveux, caresser du bout des doigts la peau dodue de la nuque, déplier un à un les mini doigts et les baiser l’un après l’autre.

Plonger mes yeux dans ses yeux de souris, plaquer ma bouche contre la plante de pied, ma bouche qui fait la longueur exacte de sa plante de pied, dormir collées-serrées, contre elle, contre moi, ventre à ventre pendant les tétées de la nuit et la remettre dans son petit panier d’osier.

Se lever la nuit, écouter les émissions rediffusées de France Inter ou de Culture, redécouvrir le plaisir de la radio, de l’audition, moi qui la journée ne peut plus rien écouter.

Sentir le souffle léger de son haleine qui sent le lait et me repaître de cette odeur, L. petite L. nouveau-né chaud et mou, qui se love contre moi dans l’écharpe, sa lourde tête retombant contre mon cou, à hauteur de mes lèvres.

Contempler ses paupières délicates, mauves et marbrées, ses lèvres ourlées, son petit nez et ses grosses joues si douces que j’embrasse à en mourir.

La regarder téter à n’en plus finir, se gaver de bon lait chaud et voir le lait s’écouler de sa bouche, quand elle lâche le sein, repue, enfin.