Tentative d'aménagement

Je me suis levée tôt, réveillée par mes insomnies de fin de nuit.

A 5h20, toute la maison était calme. R. nous avaient rejoint dans le lit plus tôt dans la nuit, ma sœur – qui est montée quelques jours pour nous aider- dormait dans le salon. Je me suis levée, j’ai chaussé mes grosses bottes, enfilé un pull et une veste par-dessus mon pyjama et je suis partie. Cela m’a rappelé nos escapades au petit jour avec Leelolène, quand nous quittions le campement endormi pour nous enfoncer dans la jungle, bien avant que le groupe ne se lève pour petit-déjeuner.

Cette aurore avait un goût d’aventure.

A 5h30, je remontais la rue jusqu’au périphérique, accompagnée par des chants d’oiseau. Traversé la porte de Clignancourt presque vide, croisant de ci de là quelques personnes matinales qui se rendaient au travail, ou en revenaient. J’ai remonté doucement la colline de Montmartre, à petits pas, prenant le temps de sentir les odeurs de terre, l’air frais du matin, croiser des chats errants, regarder le ciel bleuir puis devenir gris. Plus je montais, plus je m’échauffais. Je suis arrivée au Sacré-Cœur à 6h10, une ascension lente mais douce. J’ai contemplé le jour se lever, salué la vie, j’ai remercié, remercié, remercié, face à la Capitale, sur le parvis habituellement toujours bondé.

Au retour, tout le monde dormait encore.

Je me suis rendormie aussi, pour deux bonnes heures. Je me suis réveillée fraîche et heureuse de mon escapade. Cela ne fera pas forcément venir le bébé, mais j’aurais vécu un très joli moment, seule en haut de Paris.