Au repos!

Un « gâteau manqué » cuit doucement dans le four de la cuisinière. L’odeur qui monte est délicieuse et me rappelle des souvenirs d’enfance. R. debout à mes côtés, a battu les jaunes d’œufs avec le sucre, beurré le plat avec application. Elle me regarde incorporer du rhum de Guadeloupe qui sent si divinement bon qu’on voudrait se faire un ti-punch à 17h,  et râper dedans du gingembre frais qui s’effiloche comme une branche noueuse.

Quand le gâteau est fini, je le recouvre de confiture de figues, celle faite par mon père cette année, et qui manque de sucre.

Ces vacances étaient comme je les ai voulues : reposantes et rassurantes.

J’ai passé du temps avec ma famille, avec R. et Y.

Il a fait si doux que j’ai même pu emmener mes deux amours dans la forêt, en dessous de chez mes parents. Une forêt comme dans les contes : touffue et dense, tout en ravin et en collines, et traversée par un ruisseau pas plus large que le bras, mais qui a ravit ma petite fille.

J’étais fière de la voir ramasser des bâtons noueux, comme une vraie amazone, et dépitée de la voir s’effrayer d’un champignon ou d’une abeille.

Mais comment pourrait-elle connaître ces choses, elle qui ne connaît que le béton trop lisse et le goudron graisseux ? Tout au plus peut elle ramasser au sol une feuille de platane avant de se voir taper sur les mains par sa nounou trop hygiéniste, qui lui assène sans cesse : « C’est sale ! ».

Pendant quelques jours, ma petite fille s’effarouche de tout : une fougère, de la mousse, un lombric mort.

Pourtant, au fur et à mesure que je lui montre, elle découvre, à la fois dégoûtée et bien contente, la transparence des pattes d’un iule nouveau-né, le cadavre léger d’une abeille et la joie de mettre sa main dans les cendres légères comme de la farine ou de taper dans un tas de feuilles mortes.

Moi non plus je n’aime pas trop les énormes limaces qui se pavanent, ni le serpent endormi sous la pierre. Mais j’aime observer ce qui m’entoure, et cette nature qui me manque désormais.

Je me demande de quoi sera faite 2013.

Mais 2012, au final, malgré tous mes ennuis, m’a permit d’avancer à bond de géants.

.

 

Commentaires

1. Le dimanche, 30 décembre 2012, 19:53 par manuta

quel bonheur de voir grandir ces-ses petits! tu as raison, la nature est importante pour grandir et à chaque fois, tu verras ta petite R. rayonner! et même à Paris il y a de la nature! bonnes fêtes à toi et ta famille!

2. Le mercredi, 16 janvier 2013, 21:09 par Marloute

@Manuta : Merci !