Tentative d'aménagement

Je m’apprête à rentrer au travail, après quelques jours de repos.

Nous sommes descendus dans nos familles, fêter un anniversaire de ma grand-mère. J’ai aimé au-delà de l’imaginable la grande tablée de 15 personnes, le goût du magnum de champagne, l’éclat de l’argenterie et la douceur du cristal, la saveur de la terrine de lotte et de Saint-Jacques, les tendres cardons. J’ai aimé voir ma grand-mère découvrir ses cadeaux avec des yeux de petite fille, des larmes dans la voix quand elle nous a tous remerciés.

J’ai aimé aussi me balader dans Lyon ma toute belle, si triste sous la pluie. Avec Y., parcourir nos quartiers, main dans la main, notre enfant sur le dos. Traverser le plateau de la Croix-Rousse au milieu de la vogue des marrons et écouter R. crier d’excitation devant les manèges. Descendre la rue de la Tourette, prendre la montée des Carmélites, lever les yeux et constater qu’au 4^ème étage, il y a de la lumière et les fenêtres ont été changées. Descendre encore par la place Sathonay, et s’amuser de nos souvenirs, de ces rues qu’on a pris tant de fois, dans un sens ou dans l’autre, pour aller de chez l’un à chez l’autre. Prendre le métro. Tout nous paraissait petit. A 17h, une seule personne attendait la rame avec nous, deux sont descendues à Foch. Nos amis sont installés dans ce triste arrondissement, mais à deux pas de l’immense parce de la Tête d’Or. Ils jubilent et je suis heureuse pour eux.

Nous revenons par le centre. Bellecour, puis Grange-Blanche. Le trajet qu’on faisait tous les deux, mais séparément, pour aller dans la fac de Lyon II où l’on s’est rencontrés.

Reprendre avec émotion la ligne D, où pas un panneau n’a changé.

Aujourd’hui, aujourd’hui, il faut bien y retourner.