La trouille

Ca mouline, ça mouline, dans ma petite tête en ce moment.

Je me pose plein de questions : dois-je rester dans ce boulot que j’aime, où j’ai de bonnes conditions de travail, mais où je subis des pressions ?

Dois-je partir ailleurs, faire d’autres rédactions, alors que j’ai une trouille monstre ?

Suivant le moment de la journée, le matin ou le soir, je me pose la question.

Et je penche d’un côté ou de l’autre.  

J’ai peur de l’inconnu, j’aimerai qu’on me rassure.

La précarité me rend malade, rien que de repenser à ces années de plomb, où j’ai mangé des cailloux, comptant chaque centime, j’ai mal au ventre. Plus jamais, ne pas savoir comment on va payer le lendemain.  

Bien sûr, rien ne me pousse à bouger, pour l’instant du moins.

Mais je sens que je me glisse dans mon travail comme dans des chaussons un peu usés. Je m’y sens bien, un peu à l’étroit mais confortablement installée.

Au travail, j’ai un petit coussin pour mon dos, ma plante verte. Je fais rire mes collègues. Au travail, je peux regarder tout un documentaire ou une émission sans être dérangée. Tout juste une collègue me fait signe pour m’indiquer que mon téléphone sonne. Au travail, j’écris bien sûr, beaucoup je crois, entre 30 000 et 70 000 signes, soient 6 ou 7 articles et rubriques par mois. Mais rien ne me pèse, si ce n’est, bien sûr, le terrible P.

Il y a trois ans, si on m’avait proposé de partir, je l’aurais peut être fait.

J’étais boostée, je me pensais invincible.

Trois ans plus tard, je me sens bien moins capable.

J’ai un email dans ma boite mail depuis plusieurs jours. Il s’agit juste d’appeler un rédacteur en chef pour le rencontrer. Mais j’ai la trouille.

Une trouille immense. Je ne sais plus qui m’avait dit : « Quand on a la trouille, c’est un signe qu’il faut y aller. »

 Hum.

Pas si sûre.

 

 

Commentaires

1. Le vendredi, 14 septembre 2012, 01:54 par Vic

Non , pas sûre non plus . T'es bien , là , reste .

2. Le vendredi, 14 septembre 2012, 07:24 par Valérie de Haute Savoie

Appeler ce rédacteur ne t'engages pas, mais par contre tu n'auras pas de regrets, alors que si tu ne l'appelles pas, tu y penseras et fantasmera plus tard en imaginant avoir loupé la chance de ta vie.

3. Le vendredi, 14 septembre 2012, 08:18 par gilda

Comme Valérie j'ai envie de te dire d'aller au moins le rencontrer, qui sait s'il ne s'agit pas d'une formidable opportunité. Ou à l'inverse d'un plan foireux mais au moins tu sauras précisément de quoi il s'agissait.
Sans compter que de nos jours rester au même endroit trop longtemps est mal considéré pour si un jour on doit vraiment changer (par ex. si plan social). Je ne dis pas que c'est bien, je constate.

4. Le vendredi, 14 septembre 2012, 10:13 par christine

Ca ne coute rien d'aller à ce rendez.
Tu dis etre bien dans ton travail, mais les pressions que tu subit te pèsent aussi et ce n'est pas bon. C'est le premier pas qui coute ...après tu seras soulagée. courage et bon week end.

5. Le vendredi, 14 septembre 2012, 22:37 par Vic

Bien sûr , aller voir de quoi il s'agit . Je disais " t'es bien là " car la crise est sévère et les conditions de travail pas forcément meilleures ailleurs !