Le petit matin

Ce matin, impossible impossible de continuer à dormir.

Je tourne et retourne dans le lit, puis décide de me lever, un peu avant 7h.

Je n’ai pas suffisamment dormi.

Nous nous sommes couchés tard, partis rejoindre un ami dans un bar près de Barbès pour fêter ses 35 ans. Tous les copains sont là, des têtes qu’on ne voit pas tous les jours. On se raconte nos petits et nos grands malheurs. Il y a celle qui galère à trouver du travail, celle qui travaille pour une émission de télé-réalité tellement bête que le soir, elle a l’impression que son cerveau a fondu, il y a celui dont l’émission cartonne à la radio.

Il y a tous les autres, qu’on englobe d’un grand sourire dans la lumière rouge de ce bar décidément très déglingué, voir un peu pourri.

La musique est forte, du monde dans le bar.

Puis une onde parcours le groupe, comme de l’électricité dans l’air.

Simultanément, deux événements.

J. s’embrouille avec une serveuse, très jolie et très désagréable.

Et… le fils du président de la république entre dans le bar.

Nous sommes deux groupes maintenant et nous sommes presque des copies conformes. Petite trentaine, tous habillés pareil, filles comme garçons. "Jamais cela n’aurait pu arriver avec l’ancien président", me glisse Y. en m’entourant la taille. "Nous ne fréquentions pas les mêmes mondes." Bien sûr.

A. diplomate, de part son travail d’attachée de presse, convoque la patronne du bar et calme J. qui risque de dévorer la serveuse.

Nous rentrons à 1h.

O. le baby-sitter, ne s’est pas endormi.

Cet après-midi, je vais aller voir M.S dans un hôpital loin loin de la capitale.

A 43 ans, elle a accouché mardi soir, beaucoup trop tôt, d’un petit garçon.

Ce sera sans doute son seul enfant et elle l’élèvera seule, car le papa n’avait pas voulu qu’elle poursuive sa grossesse. Entre mardi et mercredi, après des heures de contractions que je suivais par texto, ils ont fini par lui faire une césarienne, et rien que de le savoir, j’ai senti ma propre cicatrice se réveiller, une douleur au plus profond de moi.

Ce matin, me revenait ces heures passées moi –même à l’hôpital, il y a presque deux ans bientôt. Je ne peux y penser sans frémir. Impossible pour l’instant de même songer à avoir un autre enfant, s’il faut repasser pour cela par la case césarienne + hôpital. Trop dur.

Mais M-S n’a pas l’air si affectée, j’ai hâte de la voir, la réconforter comme on m’a réconfortée quand R. est née.

 

Mardi soir et mercredi, j’ai suivi aussi, par texto toujours, de moins près, de trop loin, comme toujours, une autre histoire.

Et j’ai maudis la distance de ne pas être là.

C’est terrible d’être loin d’une amie quand elle est dans la peine.

Bientôt bientôt la retrouver et parler, parler, parler.

Et se dire que, quand même, les hommes ont des mœurs bien étranges.  

Et j'écoute Julia Stone en y pensant.


http://www.youtube.com/watch?v=trpCrr2T4II

 

Commentaires

1. Le lundi, 10 septembre 2012, 09:52 par Leeloolène

Oh oui !!! Vite vite vite un week end filles... Il ne faudra pas trop de deux jours pour tout ça... Plein de bises pour les mots du dessus qui me tourneboulent. Tous les sujets. Qui me touchent. Fort.

2. Le lundi, 10 septembre 2012, 16:54 par Leeloolène

Et pour le fils du président... C'est marrant car je l'ai côtoyé en début d'été dans le même genre de circonstances (ou pas si loin), en tout cas dans la même simplicité... et je m'étais fait la même réflexion.