La vie passe

Hier soir, en remontant un peu avant minuit un boulevard parisien, après avoir laissé mes deux amies de lycée, A. et L., je me faisais la réflexion que nous n’étions plus sur la même longueur d’onde.

Je sens une distance entre nous depuis la naissance de la petite R. Même si elles passent toutes deux du temps chez moi, et qu’elles voient R. souvent, je sens bien qu’une distance s’est installée. Elles se voient souvent toutes deux en dehors de moi et c’est peut-être cela qui m’avait mis mal à l’aise hier soir. Les écouter parler de soirées et d’amis communs dont je me suis volontairement écartée. Hier soir, A. voulait savoir si j’étais triste du départ de mon amie A-C et M son amoureux, et leurs deux enfants, redescendus ce week-end à la capitale des Gaules. Bien sûr qu’ils me manquent.

Déjà.

Samedi midi, quand nous avons fini leur déménagement, j’avais le cœur serré de parcourir les pièces de leur F3 audonien, me souvenir des soirées passées. Tout me paraissait sale et petit. Je me souviens des étoiles dans mes yeux quand ils avaient emménagés, en 2008.

Et là…

Il ne restait qu’un sac par terre, un peu de vaisselle sale, une poubelle à descendre.

Quelle tristesse quand on quitte un lieu qu’on a aimé ! On dirait qu’elle suinte des murs, qu'elle sourde lentement du parquet.

Dans quelques jours, je dois courir une course, moi qui n’ai jamais couru longtemps de ma vie. Je me suis inscrite en mars, quand je croyais encore que je pourrais vaincre mes démons et retrouver cet enthousiasme que j’ai toujours eu.

 Au lieu de cela, je n’ai jamais réussi à me lever pour m’entraîner, encore moins essayer le week-end.

Mais je n’ai plus le choix. Mon dossard est arrivé. J’ai acheté des baskets et je suis allée courir dimanche. 2 pauvres kilomètres et j’ai cru mourir de douleur en me levant le lendemain pour aller travailler.

Samedi soir, avec mon ami R. nous avons écumé plusieurs bars de Belleville, nous lamentant de ne connaître personne ce soir-là pour nous accueillir en soirée.

Il est bien loin le temps où les plans se succédaient, où il suffisait de regarder le portable pour qu’il sonne, nous emmenant d’un bout à l’autre de Paris. R. sort encore beaucoup, et moi plus du tout. Le soir, même le week-end, je suis trop fatiguée pour même passer un coup de fil.

Alors, sur un coin de table, après quelques mojitos, nous avons fait une liste des soirées qu’on pourrait organiser cette année.

Et je suis bien motivée pour en faire quelques unes.

La vie passe et ce soir, il y a ceux qui partent, ceux qui arrivent, il y a les amis d’avant, les nouveaux.

La vie passe et je suis bien songeuse.

EDIT : Ce soir, je constate qu'il y a 900 billets sur ce blog.

Le 800ème me paraît si près!

Merci à tout ceux qui lisent! 

 

 

 

Commentaires

1. Le mardi, 28 août 2012, 22:20 par captaine lili

Tu sors beaucoup moins, et plus comme tu le faisais, mais tu aides à grandir une petite fille au regard magnifique... De mon point de vue, cela a beaucoup plus de sens... Et puis, en tant que lectrice régulière du blog, je n'ai pas l'impression que tu restes recluse sans jamais voir personne ! :-)

2. Le mercredi, 29 août 2012, 09:54 par Marloute

@Capitaine : tu as raison. Tout se colore de mélancolie en ce moment.

3. Le vendredi, 31 août 2012, 16:32 par Manouta

Jeune maman, je te lis depuis peu et je découvre avec toi les mêmes interrogations, les mêmes changements dans ma vie... Devenir mère c'est cela et cela rend nostalgique des moments passés! mais quel bonheur d'avoir un petit bout!

4. Le vendredi, 31 août 2012, 20:39 par Marloute

@Manouta : Bienvenue ici en tout cas!