Enfin!

Une sortie au zoo en famille, ses petites mains qui se perdent dans mes cheveux, et son souffle adoré que je respire, puis les crises de rage dans la rue, elle se débat, griffe, donne des coups de pieds et me mord une épaule, je reste stoïque et les gens me regardent et lui sourient –eux aussi ont du faire face à ce genre de scène avec leurs enfants petits- elle qui regarde les conteuses chanteuses et bat des mains, guettant mon regard, renversant la tête, gloussant, toute entière à sa joie.

A la piscine, elle rit quand je la mouille et vient se réchauffer contre moi. Je m’émerveille de sa hardiesse, de son sens de l’équilibre, de sa mesure. Tout me réconforte et me rassure, quand je la vois avancer dans la vie, réfléchie et prudente, observant, se tenant en retrait, mais participant avec joie à l’action, comme son père toujours.

Il y a nos jeux sur le lit, ses pieds qu’elle me met dans le nez et moi qui fait semblant de mourir à cause de l’odeur, et elle rit, elle rit…

 

Dans le sable de la presque plage parisienne, dans le fracas des courses et des cris d’enfants, elle trace des traits sur le sol, sur le sable, sur ma peau, avec un petit bâton acéré. Elle lézarde mes bras, mes jambes, dessinant des routes et des chemins blancs sur mon corps abandonné.

Ses fous rires toujours et partout-  elle est mon meilleur public - aime mes blagues, mes mines, et crie de joie quand je fais semblant d’avoir mal.

Ma presque rien, mon petit bout de tout, toute petite fille et déjà grande, un an et demi passé, et la voilà. Quelle beauté que ces petits humains, quelle merveille de les voir grandir, comprendre, rire, s’émerveiller, ébaucher des phrases, comprendre tout.

Demain, partir à la mer, avec elle, avec lui.

Enfin.